Passés croisés : la douance
Assistez à la rencontre de Patrick et Annie, deux personnes dotées de la douance. Ils discutent de l’anxiété et de la dépression qui viennent avec leur différence, de l’hypersensibilité ressentie puis des côtés négatifs et positifs venant avec le diagnostic.
La douance : un cerveau qui va vite, un monde qui ne suit pas
Imaginez que votre cerveau fonctionne à la vitesse de l’éclair. Vous captez des détails que d’autres ne remarquent pas, vous faites des liens en un claquement de doigts, mais en même temps, votre esprit ne vous laisse jamais de répit. C’est ça, la douance. Pas juste une question d’intelligence, mais une manière différente d’être au monde.
« Ça fait longtemps que tu le sais? »
Pour certains, la douance est une découverte tardive, un diagnostic posé à l’âge adulte après une vie de sentiment d’étrangeté. Pour d’autres, elle est identifiée dès l’enfance, par des parents ou des enseignants qui voient un potentiel particulier. Mais peu importe le moment où on met un mot dessus, le constat est souvent le même : « Je me suis toujours senti différent. »
Cette différence peut être perçue comme un don, mais elle vient aussi avec son lot de défis. Être doué, ce n’est pas juste « être bon à l’école », c’est aussi une sensibilité accrue, une propension à l’anxiété et une difficulté à trouver sa place.
Un cerveau qui carbure à l’anxiété
Un des aspects les plus méconnus de la douance, c’est son lien étroit avec l’anxiété. Un cerveau rapide, c’est aussi un cerveau qui anticipe toutes les possibilités – et bien souvent, celles qui tournent mal.
« Dans tout ce que je fais, j’ai toujours les 1 000 possibilités qui peuvent arriver, puis généralement, c’est souvent celle la pire qui reste là. »
Dès l’adolescence, cette hyper-réflexion peut devenir pesante. Certains témoignages évoquent des périodes de dépression, le sentiment d’être en décalage avec les autres, de voir trop d’incohérences dans le monde. Et pour ceux qui ressentent intensément leurs émotions, l’hypersensibilité devient un défi supplémentaire.
L’intelligence mal comprise
Dire qu’on est doué, c’est parfois mal perçu. Pour beaucoup, l’intelligence est encore associée à la culture générale ou aux performances scolaires, alors que la douance, c’est surtout une capacité à faire des liens.
« Ce n’est pas que t’es plus intelligent au sens de ‘j’ai plus de culture’, c’est juste que tu fais plus de liens, et parfois c’est bien, parfois ça l’est moins. »
Et puis, il y a cette envie de « juste être normal », de ne pas toujours se sentir en décalage. Certains ont même souhaité ne pas être aussi intelligents, juste pour se fondre dans la masse et éviter les malentendus.
Apprendre à vivre avec
Avec le temps, on apprend à apprivoiser sa douance. Oui, c’est parfois un fardeau, mais c’est aussi une richesse. Ressentir la musique de façon plus intense, s’émerveiller devant un détail que personne d’autre n’a remarqué… Ces moments de connexion profonde au monde deviennent des cadeaux.
« Maintenant que je suis bien dans ma vie, je vois à quel point c’est une chance. »
Accepter sa particularité, c’est comprendre qu’elle fait partie de soi, avec ses forces et ses défis. Oui, c’est compliqué. Mais au final, ça va aller.
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