Entre moi et moi
Pascale Marineau
La santé du coeur, c'est important. Savoir ralentir, aussi.
Ce témoignage poignant raconte l’histoire de Pascale, 32 ans, qui traversera sept arrêts cardiaques en moins d’un an. De la confusion des premiers diagnostics maladroits, à l’annonce du pose d’un pacemaker, ce récit nous emmène dans les hauts et les bas, mais surtout dans la redécouverte des priorités.
Une journée banale, un événement inattendu
Le 11 août 2024 aurait pu être une journée comme une autre pour l’humoriste Pascale Marineau. Réveillée chez son amoureux, elle commence sa journée comme à son habitude, en mettant rapidement de l’ordre dans la cuisine. Mais une sensation étrange l’envahit : une chaleur soudaine, intense. Puis, plus rien. Pascale Marineau s’effondre. Son corps devient inerte, émettant un message d’urgence que seule la panique de son conjoint captera. Il compose le 911 tout en tentant de la réanimer. Lorsqu’elle ouvre à nouveau les yeux, c’est la terreur dans ceux de son partenaire qu’elle remarque en premier. Transférée d’urgence à l’hôpital, Pascale Marineau vit son premier arrêt cardiaque… Le début d’une série qui allait chambouler toute son existence.
Une quête médicale semée d’embûches
Les débuts de cette aventure médicale ressemblent à un casse-tête. Après une première batterie de tests, les spécialistes soupçonnent une crise d’épilepsie. Un électroencéphalogramme normal viendra balayer cette hypothèse. Pascale Marineau enchaîne les consultations et examens : électroencéphalogramme sous privation de sommeil, tests hormonaux, suspicions d’hypoglycémie… Tous des faux départs. Puis, entre le deuxième et le cinquième arrêt cardiaque, Pascale Marineau jongle avec l’inconnu, la frustration et la peur. « Peut-être que c’est de l’anxiété », lui dit-on. « Vous devez ralentir. » Mais pour elle, une force de la nature habituée à évoluer à plein régime, cette pause forcée s’apparente à un véritable arrêt sur image : une épreuve mentale presque aussi intense que ce que son corps endure. Malgré les efforts visibles des médecins, Pascale s’enlise dans une zone grise médicale. À chaque test infructueux, l’incertitude grandit. Et à chaque arrêt cardiaque, la perte se fait plus concrète : permis retiré, contrats abandonnés et un sentiment d’impuissance étouffant.
Le sixième arrêt : un miracle évité de justesse
Le 15 novembre 2024, Pascale Marineau, toujours sous l’impression qu’une hypoglycémie matinale serait en cause, entre dans sa voiture pour aller déjeuner. L’histoire aurait pu basculer dramatiquement ce jour-là. Victime d’un nouvel arrêt cardiaque, elle perd connaissance au volant mais, par miracle, traverse un boulevard sans provoquer de collision – un événement qui tient presque du surréalisme. Transportée à l’hôpital, cette sixième alerte redirige enfin les investigations. Un moniteur cardiaque est placé sous sa peau. Il ne lui faut que quelques jours pour documenter son septième arrêt cardiaque. Cette fois, le verdict tombe : Pascale souffre d’un dysfonctionnement cardiaque nécessitant l’implantation d’un pacemaker. Une solution nette, radicale, mais qui marque un tournant.
Réapprendre à vivre avec un cœur « augmenté »
Aujourd’hui, Pascale Marineau vit avec ce petit appareil qui, d’une certaine manière, dialogue avec son cœur. Ce dispositif lui redonne non seulement sa sécurité, mais aussi un regard neuf sur elle-même. Loin d’être un frein, le pacemaker devient le symbole d’un lâcher-prise imposé, mais bénéfique. « L’anxiété de performance descend en flèche », reconnaît-elle. Pascale Marineau apprend à ralentir, non pas par contrainte, mais par choix. La carrière reste importante, mais désormais, sa définition de la réussite inclut également le sport, le voyage, les relations, et surtout, une écoute attentive de son corps. Elle reprend peu à peu goût à la vie, assurée et plus forte, prête à faire face aux défis sans s’oublier.
Et si vous appreniez aussi à ralentir ?
L’histoire de Pascale Marineau est une leçon sur l’importance d’écouter les signaux que nous envoie notre propre corps. Elle illustre combien il peut être difficile de lâcher prise, particulièrement dans une société qui valorise toujours plus la vitesse et la productivité. Peut-être qu’il est temps pour chacun de réévaluer ses priorités, avant que ce ne soit un accident qui nous l’impose. Il n’y a pas besoin de sept arrêts cardiaques pour comprendre qu’il est essentiel de se montrer plus doux envers soi-même – et plus attentif à ce qui compte vraiment.

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