Nouvelle tendance: les sephora kids
Nouvelle tendance: les sephora kids
Se créer une obsession au skincare
Sur TikTok, Instagram et YouTube, les célébrités ainsi que les jeunes des générations millennial, Z et Alpha dévoilent compulsivement les secrets de leur routine miracle. Rétinol, glass skin, essence d’escargot, produits coréens, niacinamide, clean girl makeup : qu’est-ce qui se cache derrière la quête de la peau parfaite?
Sephora Kids : obsession du skincare ou marketing bien rodé ?
Depuis quelques années, l’industrie du skincare connaît une croissance fulgurante, alimentée par les réseaux sociaux et un marketing agressif. Des jeunes de plus en plus jeunes investissent dans des routines de soins dignes d’un laboratoire de chimie. Mais à quel prix ?
L’explosion du skincare
Depuis la pandémie, l’intérêt pour les soins de la peau a atteint des sommets. En 2022, ce marché représentait 144 milliards de dollars, et il pourrait grimper à 186 milliards d’ici 2028. Sur TikTok, les vidéos estampillées skincare routine ont été visionnées 77 milliards de fois.
Gabrielle, une Montréalaise de 25 ans, témoigne :
— Avec la quantité de contenus et de marques qui disent qu’elles sont les meilleures, c’est difficile de s’y retrouver.
Comme beaucoup, elle cède aux achats impulsifs générés par TikTok :
— On me montre un produit révolutionnaire, genre l’essence d’escargot… Hop ! Dans le panier.
Une obsession qui commence jeune
Les adolescentes Sandrine (16 ans) et Alexandra (18 ans) ont développé un rapport presque compulsif au skincare.
— Avoir une belle peau, ça va me rendre plus belle, explique Sandrine.
— L’acné, c’est la première chose que les gens voient, ajoute Alexandra. Ça joue avec l’estime de soi.
Mais est-ce vraiment ce que les autres remarquent en premier ? Ou est-ce un effet du matraquage publicitaire ?
Derrière la tendance, une industrie qui pèse lourd
Pierre-Marc Hurtubise, chimiste spécialisé en cosméceutique, met en garde contre l’influence de l’industrie :
— Sephora génère jusqu’à 10 milliards de dollars par an.
Gabrielle admet avoir dépensé des sommes considérables dans le skincare, sans trop vouloir faire le calcul.
Marketing et surconsommation
Les marques sont passées maîtres dans l’art de vendre des produits par zones du visage :
— Un nouvel exfoliant, un nouveau sérum, une nouvelle crème solaire… Tout est présenté comme indispensable.
Gabrielle confesse avoir déjà utilisé jusqu’à 10 produits par jour. Mais a-t-on vraiment besoin de tout ça ?
Léa Bégin, maquilleuse et fondatrice de Beauties Lab, nuance :
— Le skincare, c’est aussi un rituel. Si ça te fait du bien, tant mieux.
Mais elle reconnaît que la frontière entre self-care et matraquage marketing est mince.
Une tendance qui va trop loin ?
La popularité du skincare a donné naissance à des excès. Certaines jeunes filles demandent du rétinol à 10 ans, convaincues d’en avoir besoin.
— La science ne suit pas toujours ces tendances virales, avertit Pierre-Marc. Une nouvelle tendance n’est pas forcément une innovation.
Alors, que faut-il retenir ?
Derrière l’explosion du skincare, il y a un mélange d’intérêts financiers, de pression sociale et de véritables bénéfices.
Mais selon les experts, la peau a besoin de trois choses essentielles :
– Être nettoyée
– Être hydratée
– Être protégée du soleil
Le reste, c’est du superflu.
— Quand on commence, on a juste envie d’acheter, conclut Gabrielle. Mais il faut garder un esprit critique.
Moralité : mieux vaut ne pas se laisser séduire par toutes les tendances TikTok, au risque de finir avec une routine excessive et un compte en banque asséché.
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