Mini-docu: La face cachée de P’tit Belliveau
C’est à la Baie Sainte-Marie, avec un accent acadien sucré et une vibe décontractée, que P’tit Belliveau nous accueille dans son univers. Loin des strass et paillettes, Jonah Guimond, alias P’tit Belliveau, est un gars simple qui mélange traditions rurales et beats électroniques comme personne.
Des Mr. Noodles aux Spotify Streams
« Y’a personne qui va découvrir P’tit Belliveau à Montréal avec un CD quand j’ai jamais joué de show, que je travaille en construction, pis que je mange des Mr. Noodles. » Voilà comment Jonah décrit ses débuts, entre pauvreté et débrouillardise. Pour lui, les plateformes comme Spotify ne sont pas l’ennemi, mais bien un tremplin. « Le vrai alternatif à Spotify, c’est du pirating. Moi, je préfère de loin une plateforme qui me paye un peu et rend ma musique accessible. »
P’tit Belliveau n’est pas du genre à se casser la tête avec des heures de pratique musicale. « Je suis dans le studio, j’ai une idée dans ma tête, je vais juste le faire. Brute force. » C’est peut-être là son secret : une authenticité brute, où chaque accord semble avoir été posé avec le cœur et non le manuel d’instruction.
Frogs, jars, et un bordel créatif
Lorsqu’on débarque chez lui, la maison respire la créativité. Son jardin est un joyeux chaos où grenouilles et érables cohabitent. Dans le studio, c’est un festival de merch, de canettes, et d’odeurs douteuses. « Quand c’est clean, je feel que je peux pas vivre ou créer. Faut que ça soit messy. » Et parmi le fouillis, trône fièrement une guitare funky qu’il a peinturée lui-même.
Jonah est attaché à ses racines rurales. Les fameux pots Mason qu’on utilise comme verres en ville ? « Nous autres, en campagne, ça fait depuis toujours qu’on boit dans des jars. On fait pas ça pour être cute, on fait ça parce qu’on a rien ici. »
Un artiste acadjonne, pas un militant
La question de l’identité revient souvent pour P’tit Belliveau. Est-il un porte-étendard de la culture acadienne ? Il répond sans détour : « Si ma musique peut promouvoir l’Acadie, tant mieux. Mais ce serait malhonnête de dire que je fais ça pour ça. Je chante en français parce que c’est ma langue, c’est tout. »
Pour lui, l’essentiel, c’est de créer. Pas besoin de passer par des conservatoires ou d’avoir des parents riches. « La musique, c’est pour tout le monde. Pourquoi est-ce que ça devrait être juste pour une élite ? »
De la Baie au monde entier
P’tit Belliveau est peut-être un gars de la campagne, mais sa musique traverse les frontières. Ses sons mêlent bluegrass, drum machines et synthés dans un mélange aussi éclectique que lui. « L’idée derrière mon premier EP, c’était de faire de la musique de radio communautaire, mais avec un twist. » Et ça marche : ses fans, qu’ils soient à la Baie Sainte-Marie ou à Montréal, se reconnaissent dans ses chansons.
En quittant Jonah, on comprend que P’tit Belliveau, c’est bien plus qu’un artiste. C’est un gars vrai, qui met en musique la vie simple, ses galères et ses éclats de joie. Pis ça, c’est tout ce qu’on aime.