J’ai testé la Vyvanse pour booster ma productivité (et j’ai survécu, mais à peine)
J’ai testé la Vyvanse pour booster ma productivité (et j’ai survécu, mais à peine)
Clément, journaliste chez URBANIA, est un bourreau de travail autoproclamé. Une passion qui l’a poussé à expérimenter un mois sous Vyvanse, un psychostimulant prescrit pour le TDAH, mais souvent détourné pour ses effets « magiques » sur la concentration. Son objectif ? Explorer les tabous entourant l’utilisation de ces pilules de productivité au travail. Ce qui suit est un périple oscillant entre euphorie et palpitations, avec une question en filigrane : est-ce vraiment une bonne idée de carburer à ça ?
Quand le stress remplace le café
Avant de commencer, Clément consulte une psychiatre. Elle le prévient : changements d’humeur, insomnie, et même dépression sont au menu potentiel. Mais elle le rassure aussi : « Je suis plus inquiète pour les gens qui boivent des Monster tous les jours. » Encouragé, Clément établit un calendrier précis de consommation. L’idée ? Microdoser pour minimiser les risques. Le plan est simple : Vyvanse les lundis et jeudis, avec une montée progressive des doses.
Dès la première prise, à 7 h du matin, Clément sent les effets. Mais pas de façon habituelle. Perdu dans ses pensées, il dépasse sa station de métro. Paradoxalement, sa journée semble productive : il coche des tâches qui traînaient depuis des lustres. Mais déjà, il se questionne : est-ce que c’est vraiment la pilule ou juste un placebo ?
Euphorie, palpitations et productivité douteuse
À faibles doses, tout roule. Clément se sent « sharp », presque euphorique. Mais dès qu’il augmente la dose à 7,5 mg, l’ambiance change. Palpitations, stress, anxiété. Et malgré toute cette chimie dans son corps, la productivité n’est pas toujours au rendez-vous. « J’ai même pas été efficace », avoue-t-il après une journée chaotique.
La fête de sa mère marque un tournant. À force d’accumuler fatigue et manque de sommeil, la Vyvanse commence à perdre son aura magique. Pire : elle devient source d’angoisse. Malgré des séances de natation matinales pour gérer le stress, Clément doute.
Un symptôme d’un problème plus grand
Pour comprendre, Clément consulte Jean-Sébastien Fallu, expert en toxicomanie. « Les stimulants répondent souvent à des besoins humains fondamentaux », explique-t-il. Dans un monde obsédé par la performance, la Vyvanse devient une béquille pour courir plus vite, plus loin. Mais à quel prix ?
Un jeune professionnel sous anonymat partage aussi son expérience. Pour lui, la Vyvanse est indispensable en période de rush. Mais avec des doses atteignant parfois 60 mg, le jeu flirte dangereusement avec la dépendance. « Tout le monde en cherche », dit-il, pointant une pénurie qui en dit long sur l’ampleur du phénomène.
Le bilan : un malaise collectif
Après un mois d’expérimentation, Clément conclut que la Vyvanse n’a pas transformé sa vie. Si elle a offert des éclairs de productivité, elle a aussi apporté stress et épuisement. « C’est peut-être le symptôme d’un problème plus grand », réfléchit-il. Une société qui valorise la performance au détriment de la santé mentale, ça force à se poser des questions.
Et vous, seriez-vous prêt à troquer un peu de vous-même pour cocher plus de cases sur votre to-do ?
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