Les maudits cônes orange, une enquête d’Hugo Meunier
Les maudits cônes orange, une enquête d’Hugo Meunier
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Mal-aimés, laids, envahissants, inutiles: les cônes orange ont mauvaise presse depuis longtemps, éparpillés aux quatre coins de la Ville et plus loin encore. Est-ce que c’est possible de les haïr un peu moins? On a participé à un safari pour leur donner une chance.
Mission improbable : apprendre à aimer les cônes orange de Montréal
Avec 20 ans de journalisme derrière la cravate, Hugo Meunier, reporter aguerri, pensait avoir tout vu. Couvrir des guerres, infiltrer Walmart comme employé, partager les nuits des sans-abri… Il avait vécu des expériences marquantes. Mais quand la Ville de Montréal l’a approché avec un défi hors norme – réhabiliter l’image des cônes orange – même lui a été pris de court. Pourquoi accepter cette mission? Parce qu’il déteste ces satanés cônes orange, comme tout le monde. Et selon lui, c’était un bon point de départ.
L’épicentre du cône orange
Première étape : le bureau d’Accès Montréal, surnommé « l’incubateur de cônes orange ». Sur place, Hugo Meunier a rencontré Annie, une gestionnaire qui passe ses journées à analyser les demandes pour occuper le domaine public. « Sans notre approbation, pas de cônes orange », a-t-elle expliqué. Ces objets mal-aimés ne sont pas là pour rien, affirme-t-elle : ils ont une utilité réelle.
Pourtant, le journaliste restait sceptique.
Un casse-tête urbain
Ensuite, direction la salle de planification des travaux. Philippe, un fonctionnaire, lui a présenté une carte complexe où chaque point représente une intervention prévue… jusqu’en 2032. Oui, les cônes orange ont un emploi du temps pour les dix prochaines années.
Leur objectif? Optimiser les travaux pour éviter que des compagnies comme Énergir ou Bell ne creusent plusieurs fois au même endroit. « Si on s’y prend bien, tout le monde gagne, surtout les citoyens », a expliqué Philippe. Peu à peu, Hugo a commencé à voir une logique dans ce chaos apparent.
Un safari un peu spécial
Sur le terrain, muni d’une veste orange fluo et d’une tuque assortie, Hugo a participé à un safari de cônes orange. Le but : traquer les cônes inutiles. Une mission aussi absurde que fascinante.
En pleine inspection, il a repéré une zone suspecte : des cônes abandonnés, aucune activité, aucun chantier visible. Après vérification, il s’est avéré qu’il n’y avait pas de permis pour leur présence. Résultat? Ces cônes allaient être retirés. Petite victoire pour Hugo, qui a même reçu un cône comme trophée pour sa vigilance.
Les citoyens peuvent souffler
Hugo a également découvert le rôle de l’Escouade mobilité, une équipe dédiée à s’assurer que les cônes orange ne traînent pas inutilement. Leur travail consiste à vérifier que chaque cône a une raison d’être. Si un chantier n’est pas autorisé ou si les cônes sont abandonnés, l’équipe intervient. « Ce genre de travail aide à garder un minimum d’ordre dans un chaos contrôlé », a-t-on expliqué à Hugo.
Une perspective renouvelée
Après une journée passée à enquêter, observer et discuter, Hugo Meunier a conclu qu’il déteste un peu moins les cônes orange. Non, il ne les aime toujours pas – il n’est pas prêt à leur écrire une ode – mais il en comprend mieux l’importance. Ces objets honnis, souvent ignorés ou conspués, jouent un rôle crucial dans la sécurité et la coordination des travaux urbains.
Alors, la prochaine fois qu’un cône orange agacera un passant, peut-être qu’il se souviendra de ce qu’a appris Hugo : parfois, ce cône est tout ce qui empêche un accident ou des travaux inutiles.
Hugo est reparti avec son cône trophée, un peu plus sage, mais encore loin d’être un ambassadeur des cônes orange. Cela dit, il est clair qu’il voit désormais ces objets d’un œil différent.
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