L’enfer blanc des gens à mobilité réduite
Comment est-ce que ça se passe, se déplacer l’hiver en fauteuil roulant? Hugo a vécu la réalité des gens à mobilité réduite le temps de deux coups de roues.
Eh oui, l’hiver québécois, ce n’est pas juste des rigodons et des pentes de ski (lol). C’est aussi des trottoirs glacés, des rues bordées de bancs de neige, et une accessibilité qui frôle le zéro pour les personnes à mobilité réduite. URBANIA est allé voir ce que ça implique dans la vraie vie, parce que spoiler alert : la gadoue, c’est handicapant.
Une paire de manches bien spéciale
Le reportage commence sur un ton semi-léger, avec des roues de fauteuil roulant qui spinnent dans la neige. François Thibault, ergothérapeute au centre de réadaptation Lucie-Bruneau, explique les défis monumentaux liés aux déplacements hivernaux. Manuels ou motorisés, les fauteuils roulants ne font pas le poids devant l’imprévisibilité des trottoirs québécois. Le meilleur fauteuil ne peut rien contre un pied de neige, même avec des pneus tout-terrain. « Nos conditions sont complexes, et beaucoup de gens limitent leurs sorties au strict minimum. »
François lance un défi à notre journaliste : essayer un fauteuil roulant, juste pour voir. Histoire de mieux comprendre ce que vivent les personnes à mobilité réduite. Verdict ? Les roues patinent, les mains gèlent, et les 20 mètres entre deux coins de rue peuvent ressembler à un trek en Arctique. Presque.
Rencontre avec Laurent : un quotidien en mode survie
Direction ensuite chez Laurent, qui utilise un fauteuil motorisé depuis l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, le plan est simple : aller faire une course de l’autre côté de la rue. Spoiler encore : ce qui devrait être une mission de cinq minutes prend près d’une heure.
La traverse piétonne ? Obstruée par de la neige. Solution : faire le grand tour jusqu’au prochain coin de rue. « Ce n’est pas moi qui suis handicapé, c’est mon milieu qui est handicapant, » lâche Laurent, trésorier au RAPLIQ, un organisme militant pour l’accessibilité.
Les défis s’accumulent. Même avec des trottoirs déneigés, il faut compter sur les traces laissées par les marcheurs pour espérer avancer sans rester coincé. Laurent raconte : « L’enjeu, c’est que je vais rester pris sur le tapis. Ça peut me prendre 40 minutes juste pour me libérer. »
Petits gestes, grandes victoires
Ce reportage met en lumière une réalité souvent invisible. L’hiver n’est pas juste un irritant pour les personnes à mobilité réduite, c’est une vraie bataille. Déneiger les trottoirs correctement, concevoir des infrastructures accessibles, ce sont des gestes qui semblent minimes, mais qui changent tout.
Au moment de repartir, un constat s’impose : des petites actions banales pour certains, comme traverser la rue ou faire l’épicerie, deviennent des épopées pour d’autres. Alors la prochaine fois que vous chialez contre la neige, pensez à Laurent.
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