Le vide après la réussite, s’assurer contre la cancel culture et une nuit dans une clinique d’injection supervisée ambulante
Le vide après la réussite, s’assurer contre la cancel culture et une nuit dans une clinique d’injection supervisée ambulante
Cette semaine, Gab se demande quoi faire quand on a atteint nos objectifs de vie, Flo découvre qu’on peut se faire assurer contre la cancellation, et elles accueillent leur collègue journaliste Salomé Maari, qui vient raconter sa nuit dans le bus de l’Anonyme, une unité d’intervention supervisée ambulante.
GABRIELLE : LE VIDE APRÈS LA RÉUSSITE
Cette semaine, je m’intéresse à ce qui se passe après l’atteinte d’un objectif.
Qu’on parle de finir sa maîtrise, compléter un marathon ou même atteindre un certain nombre d’abonné-es Instagram, avoir des objectifs, surtout pour des personnalités comme les nôtres, c’est motivant en titi.
Quand on atteint un but, qu’il soit petit ou grand, on est généralement content, satisfait et fier. Tous ces sentiments-là sont le fun – pis c’est d’ailleurs généralement ceux qu’on cherche en courant après notre objectif –, mais quand ils nous quittent, on peut se sentir un peu perdu, anxieux ou même déprimé.
J’ai lu un article dans le New York Times là-dessus en fin de semaine qui s’intitulait « Vous avez accompli votre objectif. Et maintenant ? », pis j’ai trouvé que c’était une maudite bonne question.
Je sais pas si tu as entendu parler de la dépression post-doctorale ? C’est un phénomène assez courant chez les personnes qui ont complété un doctorat et qui vivent une crise identitaire due à la fin du statut d’étudiant, de l’arrivée sur le marché du travail et de l’épuisement professionnel accumulé durant plusieurs années.
C’est un peu intense comme exemple, parce qu’il y a des plus petits objectifs, genre mettre 100$ de côté tous les mois dans son CELI ou faire son lit tous les matins. Quoique je pense que les petits objectifs sont parfois plus difficiles à atteindre que les gros, parce qu’ils demandent de la constance, mais c’est un autre sujet.
Bref, pour passer par-dessus la déprime post-YAS JE L’AI FAIT, les experts et expertes recommandent de prendre le temps de célébrer notre accomplissement, d’abord, mais aussi de réfléchir sur notre cheminement et d’accepter le retour à la réalité, dans le cas d’une affaire très prenante comme un Iron Man. C’est-tu moi ou ces trucs-là sont plates et évidents?
Je pense qu’au final, tout ça m’a fait me questionner sur la quête perpétuelle de productivité et d’accomplissements qu’on s’impose. C’est le fun les objectifs, mais si ça nous déprime, peut-être qu’on devrait réévaluer notre rapport à la performance. C’est ma version de « En as-tu vraiment besoin? ». Je suis la Pierre-Yves McSween du développement personnel.
Florence : s’assurer contre la cancel culture
Gab cette semaine je m’adresse à toutes les personnes problématiques à l’écoute qui veulent se lancer un podcast : n’ayez crainte, lancez ce balado : on peut maintenant s’assurer contre la cancellation! Y’a une compagnie britannique qui s’appelle Samphire Rysk qui se lance là-dedans et qui se spécialise auprès des célébrités et de hauts placés en entreprise qui ont peur de quoi : de faire ou de dire quelque chose de croche et qu’on l’oublie pas.
Parce que oui, cette compagnie là assurait déjà ce type de clientèle-là contre l’extorsion, les kidnapping, le terrorisme et le voyage dans des pays dangeureux. Mais qu’est-ce qui stresse le 1% maintenant? Se faire canceller.
Avec cette nouvelle protection-là, ce que la compagnie offre, c’est un service de gestion de crise de 60 jours avec une équipe de PR qui essaie de minimiser les dommages en faisant de la gestion de réseaux sociaux et en travaillant avec des médias traditionnels pour rectifier le tir. Y’a aussi une ligne ouverte 24/7 pour du soutien psychologique pis une équipe d’analystes qui vont évaluer et prévenir les potentiels risques à venir.
D’ailleurs, ce qui est drôle c’est que le premium que tu payes pour être couvert est calculé selon ta valeur nette et ton historique médiatique. Donc plus t’es cancel, plus ça te coûte cher. La vie est bien faite pareil!
Bref, ce que je trouvais intéressant là-dedans, c’était pas tant la couverture d’assurance en tant que tel parce que :
- Premièrement, je pense qu’on sait tous très bien qu’anyway, la décence ça s’achète pas vraiment.
- Deuxièmement, la plupart des faux pas qui se méritent une cancellation en bonne et due forme sont difficilement rattrapables à court terme. Des screenshots, des rumeurs, des dénonciations, ça circule beaucoup pis vite.
- Troisièmement : bin de toutes façons, on l’a vu avec Marie-Pier Morin et Julien Lacroix, même si c’est tough pendant un bout, les cancellés ont pas besoin d’une assurance pour finir par rebondir avec une audience plus fan que jamais.
En gros, est-ce que je pense qu’une assurance contre la cancellation peut changer quoi que ce soit, à part apaiser une anxiété? Non. Mais, ce que je trouve intéressant là-dedans, et c’est pour ça que je voulais qu’on en parle : c’est « qu’est-ce que ça veut dire sur nous qu’on en soit là ? » Toi Gab, as-tu peur de te faire canceller?