Lauriane Lalonde
Lauriane Lalonde
Être un homme pendant l'été, c'est rough
Selon Lauriane Lalonde, l’été est l’épreuve ultime pour l’homme hétéro
C’est un numéro qui sent la sueur, le cuir et l’ironie mordante de Lauriane Lalonde. Sur la scène de Notre-Dame du Stand-Up, elle s’attaque à un phénomène estival bien réel : le look trash et parfois carrément douteux des hommes hétéros en été. Avec un ton complice et incisif, elle fait un état des lieux hilarant de ce qui cloche dans les choix vestimentaires et le style de vie des hommes quand la température grimpe.
Ce qui a déclenché cette réflexion? Le retour de ses amies dans le clan des célibataires. Dès que le mercure monte, le fameux « hot girl summer » s’installe, et les couples se séparent pour plonger tête première dans le célibat estival. Mais là où d’autres verraient une saison sexy, Lauriane met un gros bémol : l’été, les hommes sentent la sueur, et leur look en prend un coup. Selon l’humoriste, les gars s’habillent comme s’ils avaient fouillé dans le bac des objets perdus du métro. Les maillots de bain deviennent des shorts polyvalents qui conviennent tant pour une visite à l’épicerie que pour une première date. Une seule question se pose alors : pourquoi tant de tissu-moustiquaire pour soutenir le pénis? C’est l’une des observations phares de Lauriane qui semble sincèrement perplexe face au concept de porter son maillot partout, sauf à la piscine.
Elle enchaîne sur l’angoisse visuelle que lui inspirent les lunettes de soleil pour hommes. Ce n’est pas tant une question de style, mais de message involontaire. « Tu mets ces lunettes-là et, soudain, tu as l’air d’un agent du SIDU (Service de l’Identité Douchebag Universelle) », lâche-t-elle avec le sourire. Pour Lauriane, entre les verres aux reflets vert fluo et le look macho mal calculé, les accessoires des gars en été les transforment en véritables caricatures d’eux-mêmes.
Puis, Lauriane prend un détour inattendu vers le monde des épiceries zéro déchet, dont elle se déclare fièrement cliente, pots de sauce à spag vides en main, prête à remplir ses contenants de lentilles qu’elle ne cuisinera probablement jamais. Pour elle, les employés des épiceries en vrac ont un charme unique, mystérieux et féérique, à des kilomètres du caissier de dépanneur. Elle rêve même de voir ces épiceries offrir des produits plus « populaires », comme des cigarettes en vrac ou des condoms au kilo. L’idée qu’on pourrait se balader avec un sac Ikea rempli de condoms sans jugement au moment de payer ses achats la fait jubiler.
Mais ce qui rend le numéro de Lauriane particulièrement croustillant, c’est qu’elle y va avec une autodérision contagieuse. À chaque tirade sur les travers des hommes, elle glisse une petite pique sur elle-même. Elle reconnaît qu’en insultant tout le monde autour, elle s’attire probablement un karma assez lourd pour mériter une moustache de sueur en plein set.
Bref, avec ce numéro, Lauriane Lalonde fait plus que pointer du doigt les faux pas estivaux des gars : elle nous plonge dans un univers où le grotesque de la chaleur estivale devient matière à rire. Elle nous montre que l’été, ce n’est pas seulement la saison des amours, c’est aussi la saison des looks discutables, des désastres vestimentaires et de la sueur assumée. Une performance sans filtre, drôle et rafraîchissante – bien plus que les lunettes fluo qui, avouons-le, devraient rester dans le tiroir jusqu’à l’hiver. Ou pour toujours, en fait.
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