Jade Gagné-Lavoie
Jade Gagné-Lavoie
Se faire klaxonner en allant acheter un siphon
Jade Gagné-Lavoie est la plus grande fan de Gino Chouinard et s’ennuie beaucoup de son temps à la barre de « Salut, Bonjour! ». Ah, et elle est diplômée de l’École nationale de l’humour, ce qui explique pas mal plus pourquoi on l’a invitée à faire un tour à Notre-Dame du Stand-up.
Avec un mélange d’autodérision, d’observations absurdes et d’une bonne dose de sarcasme, elle livre un numéro où un simple achat de siphon se transforme en une épopée digne d’un film d’action… ou presque.
Mission : déboucher une toilette
Tout commence avec un problème de plomberie. Pas d’outil, pas de plan B, juste de l’espoir et un vieux restant de spaghettis dans le frigo. Il faut donc aller à la quincaillerie, une expédition de dix minutes à pied… qui se complique rapidement.
Sur la route, Jade se fait klaxonner, puis siffler par un homme en Adidas, qui lui lance un charmant : « Hey, nice ass! »
Sa réaction? Une réplique cinglante :
« Si tu savais ce que ce cul-là vient de faire… »
Et c’est là tout le génie du stand-up : prendre une situation banale (et franchement frustrante) et en faire un moment comique.
Le profil-type du harceleur de rue
Jade ne s’arrête pas là. Elle dissèque le dress code non officiel du harceleur de rue :
L’ensemble Adidas : « Dès que je l’ai vu, je savais qu’il allait ouvrir la bouche. »
La sacoche-speaker : cet accessoire improbable qui sert autant à transporter un portefeuille qu’à transformer une rue en boîte de nuit à ciel ouvert.
Et attention, quand le kit Adidas et la sacoche-speaker sont combinés, le harceleur ajoute même un « Mademoiselle » à son commentaire, pensant probablement que ça le rend plus poli.
Le perfectionnisme poussé à l’extrême
Entre deux anecdotes de rue, Jade s’attaque à son propre perfectionnisme. Son déclic? Une personne qui, malgré un nombril sorti, a décidé de se faire percer le nombril.
« Imaginez Simon Delisle avec une barrette dans le front. Il y a des choses qui se font pas! »
Elle enchaîne en expliquant qu’elle a un trouble du trou perfectionniste (TTP), un diagnostic qu’elle aurait reçu à 13 ans… ou 22… ou 25.
« Désolée, je suis aussi dyslexique… et 15 % Bretonne. »
Une précision nécessaire, apparemment : « Bretonne comme le biscuit, pas comme le pays. »
Harry Potter et les virelangues ratés
Être perfectionniste a toutefois ses avantages. Jade peut, par exemple, réciter les titres des films Harry Potter… sauf le troisième, qu’elle oublie complètement.
Et si vous pensez que ce n’est pas une prouesse, attendez de voir son talent pour les virelangues. Elle tente d’en réciter un qu’elle a elle-même inventé… et échoue lamentablement en pleine performance.
« Un homme de Rome ramène sa mère au rhum… »
(Pause. Échec. Fou rire général.)
« Ok… c’est bon, j’abandonne! »
Un stand-up rafraîchissant et absurde
Le spectacle se termine sous une salve d’applaudissements. Entre un siphon, un harceleur en survêt et un nombril récalcitrant, Jade Gagné-Lavoie prouve qu’elle sait jongler avec l’absurde du quotidien pour en faire un moment hilarant.
Une chose est sûre : les rues de Montréal ne sont pas prêtes pour son regard aiguisé et son humour mordant.