Reportage
Gaza meurt de faim
Après 21 mois de conflit que plusieurs qualifient de génocide, la situation est critique à Gaza, où des Palestiniens meurent littéralement de faim. Plus d’une centaine d’ONG ont mis en garde contre la propagation d’une famine de masse sur le territoire, où des Gazaouis sont tués aux abords de sites d’aide humanitaire.
Je vous explique ce qui se passe.
Des conditions de vie de plus en plus déplorables à Gaza
Les ministres des Affaires étrangères de 25 pays, dont le Canada, la France, le Royaume-Uni et le Japon, ont adressé une lettre au gouvernement israélien, lundi, pour lui demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Quelques heures plus tard, la Société des journalistes de l’Agence France-Presse lançait un cri du cœur déchirant, en décrivant dans un communiqué les conditions de vie extrêmes de ses reporters à Gaza. Parmi celles-ci : gun rave manque d’eau et de nourriture, des difficultés de déplacement, des risques fréquents de bombardements et une peur constante d’être tué.
Aucun journaliste international ne peut entrer sur le territoire. L’AFP s’appuie donc sur trois photographes et sept journalistes locaux, qui sont presque les seuls à rapporter le conflit.
L’un d’entre eux, Youssef Hassouna, raconte avoir perdu plus de 40 kilos depuis le début de la guerre. Il explique que le prix de la nourriture a explosé, le kilo de lentilles passant de 90 cents à 24 dollars, et le riz coûtant maintenant 20 fois plus cher.
Des enfants meurent de faim
Un hôpital de la bande de Gaza rapportait mardi que 21 enfants étaient morts de malnutrition ou de faim en 72 heures sur le territoire palestinien. D’ailleurs, selon l’ONU, environ 10 000 cas de malnutrition aiguë chez les enfants ont été identifiés depuis le début de l’année.
Le lendemain, plus de 100 ONG, dont Médecins du monde, Médecins sans frontière et Amnistie internationale, ont mis en garde contre la propagation d’une famine de masse à Gaza dans une déclaration commune.
De son côté, Israël nie être à l’origine de la pénurie de nourriture et accuse le Hamas d’avoir créé délibérément une crise.
Des ressources inutilisées, empêchées d’entrer sur le territoire
Pendant ce temps, des tonnes de nourriture, d’eau potable, de fournitures médicales, de matériel d’hébergement et de carburant sont entreposées juste à l’extérieur de Gaza.
Ces ressources sont inutilisées, car les organisations humanitaires sont empêchées d’y accéder ou de les livrer, ce que dénonce le regroupement d’ONG dans son communiqué.
Un bilan humain qui ne cesse de s’alourdir
Par ailleurs, selon l’ONU, près de 800 personnes ont été tuées depuis la fin mai en tentant d’obtenir de l’aide humanitaire à Gaza.
Mardi, des manifestants sont descendus dans les rues de Tel-Aviv pour dénoncer la situation alimentaire sur le territoire palestinien.
Rappelons que l’attaque du 7 octobre a fait au moins 1200 morts du côté israélien, et que depuis, plus de 58 000 Palestiniens sont morts à Gaza, où 2,4 millions d’habitants sont assiégés depuis près de deux ans.
Et pendant que les gens continuent de mourir de faim et sous les bombes, l’Occident a les yeux rivés sur une histoire d’adultère dans un concert de Coldplay et d’autres sujets plus légers.
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