Est-ce qu’on peut être bête et connue? Avec Catherine St-Laurent et Karine Gonthier-Hyndman

Catherine St-Laurent et Karine Gonthier-Hyndman, deux comédiennes chouchous du Québec, se sont prêtées au jeu du « Courrier recommandé », une série où des personnalités répondent à des questions, plus ou moins sérieuses, piochées au hasard. Dans leur échange, elles mélangent avec aisance humour et réflexions profondes sur la vieillesse, le métier d’actrice et les attentes imposées aux femmes. Un dialogue qui en dit long sur la condition féminine, tout en réussissant à nous faire rire.

Dès le début de la rencontre, Karine raconte avec humour une anecdote où sa mère était complètement « starstruck » devant Catherine St-Laurent. Un moment cocasse, où les deux se lancent dans une fausse rencontre formelle, se présentant l’une à l’autre comme si elles étaient des inconnues : « Catherine St-Laurent. » – « Ah, enchantée. » Leur complicité est palpable, et l’une des premières choses qu’elles évoquent, c’est leur amitié basée sur une vision commune : elles sont des « femmes libérées ». Un peu ironique, beaucoup de second degré, mais tout de même une réalité pour elles.

Puis, les choses se corsent quand elles tombent sur la question : « As-tu peur de vieillir ? » À partir de là, la discussion glisse vers des sujets plus intimes et profonds. Karine confie ses angoisses par rapport à l’âge et la pression sociale d’accomplir certains objectifs avant que le temps ne file. « J’ai vraiment peur de pas faire tout ce que j’ai envie de faire », avoue-t-elle, en précisant que son métier est souvent associé à la jeunesse. Elle pose une question cruciale : est-ce que les femmes de plus de 50 ans peuvent vraiment continuer à travailler dans ce milieu ? « J’ai besoin qu’on me le prouve », dit-elle.

Catherine, plus calme mais tout aussi concernée, écoute attentivement. Elle renchérit sur la réalité difficile des femmes vieillissantes dans l’industrie du divertissement, où l’on demande aux actrices de s’assumer telles qu’elles sont, tout en continuant d’engager très peu de femmes qui ne répondent plus aux standards de jeunesse. Une dualité avec laquelle elles doivent jongler, entre l’acceptation de soi et les attentes du public.

Dans une autre question, elles doivent explorer la différence entre leur vie publique et privée. Catherine admet ne pas être aussi sociable que ce que l’on pourrait attendre d’une actrice. Elle se décrit même comme « sauvage », mais précise qu’elle donne tout pour les gens qu’elle aime. Karine, quant à elle, partage une anecdote sur l’étiquette de « snob » qu’on lui colle parfois. « Dans la vie, je suis plutôt chaleureuse », explique-t-elle. En tant que comédienne réservée sur sa vie privée, elle constate que les hommes réservés sont perçus comme mystérieux, alors que les femmes sont vite jugées hautaines.

La discussion s’allège à nouveau lorsque Catherine mentionne un de ses irritants : les gens qui marchent en zigzag sur les trottoirs. « Ostie que ça me rend en tabarnac », lance-t-elle, avec une honnêteté hilarante. Karine enchaîne en avouant qu’elle pourrait être un cas de rage au volant. Ensemble, elles critiquent le manque de civilité des autres sur la route, tout en se taquinant sur leurs styles de conduite opposés : Catherine, fidèle aux règles, et Karine, plus rebelle.

Entre confidences et blagues, Catherine St-Laurent et Karine Gonthier-Hyndman nous offrent un moment authentique où l’on découvre des facettes plus vulnérables de leur personnalité. Leur humour et leur complicité rendent cet échange non seulement divertissant, mais aussi profondément humain. Une belle preuve que, même dans l’industrie exigeante du cinéma et de la télévision, il est possible de garder un regard critique tout en gardant le sourire.

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