Comment se porte le souverainisme chez les jeunes?
À l’occasion de la fête nationale, on est allé à la rencontre de jeunes pour voir leur rapport à l’indépendance du Québec!
Un sujet d’hier… ou d’aujourd’hui?
La question de l’indépendance du Québec semblait faire vibrer toute une génération dans les années 80 et 90. Or, pour bon nombre de jeunes adultes d’aujourd’hui, l’idée d’un pays québécois n’est ni urgente, ni prioritaire. Dans un contexte où le gouvernement provincial actuel n’est ni clairement fédéraliste, ni souverainiste, difficile de savoir où se situe réellement la jeunesse québécoise.
Interrogés sur l’éventualité d’un référendum au lendemain matin, les avis sont partagés. Certains voteraient oui sans hésiter, d’autres avouent leur incertitude, voire leur désintérêt complet pour la question. « Moi, je m’en fous de Québec », lance l’un d’eux, alors qu’un autre affirme : « Je voterais oui complètement. »
La souveraineté, pas la priorité
Pour plusieurs, ce n’est tout simplement pas un enjeu aussi pressant que d’autres urgences sociales, économiques ou environnementales. Dans une époque marquée par la crise du logement, les inégalités économiques, la précarité financière et la menace climatique, la souveraineté semble bien loin dans l’ordre des priorités. « Est-ce qu’on va même pouvoir acheter une maison, nous, notre génération? » demande une participante, résumant les préoccupations dominantes.
Des enjeux comme la justice sociale, l’environnement ou encore la décolonisation sont évoqués comme étant plus urgents. Si ces jeunes reconnaissent que l’indépendance pourrait, en théorie, permettre une action plus rapide sur ces fronts, « avoir un plus petit territoire à contrôler, ça fait que les choses avancent plus vite », cela ne constitue pas une garantie de changement concrète. Un autre précise : « Ce serait fou de croire que ça va régler tous nos problèmes sociaux. »
Une identité qui évolue
La présumée menace sur l’identité québécoise ne semble pas inquiéter outre mesure. Ce n’est pas tant la disparition d’une culture que sa transformation qui est évoquée. Pour plusieurs, l’identité d’aujourd’hui n’est plus la même que celle d’hier – et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.
« Je ne crois pas que l’identité québécoise est en péril, je pense qu’elle est en évolution », dit clairement une jeune femme. Un autre ajoute : « On est en train de créer la culture de demain. » Si certains affirment que la culture de masse nous fait perdre un peu de notre spécificité, d’autres évoquent un certain renouveau, une effervescence culturelle dans leurs milieux.
Une question de langage et de contexte
Peut-être que le problème réside dans la manière dont le débat est encapsulé. Parler d’indépendance comme dans les années 90 ne touche plus les jeunes. Les termes, les figures de proue historiques, comme René Lévesque, qu’on oublie, ne résonnent plus de la même manière. Pour raviver l’intérêt, il faudra reformuler les enjeux, les inscrire dans le monde d’aujourd’hui.
Car au fond, l’idée d’un Québec maître de ses décisions continue de parler… mais pas toujours avec les mêmes mots.
Et si on reformulait le rêve?
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