Vouloir des petits seins, les hommes au foyer et dormir sous les viaducs
Vouloir des petits seins, les hommes au foyer et dormir sous les viaducs
Cette semaine, le balado URBANIA vous plonge dans un melting pot de sujets aussi variés que surprenants, garantis de vous faire rire et réfléchir. Derrière les micros, on retrouve Gab, aka la « féministe frustrée », et Flo, l’organisatrice en chef. Ensemble, elles nous entraînent dans une discussion où il est question des couples qui font fi des normes associées au genre, des dernières tendances en chirurgie esthétique, et qui se conclut sur une virée immersive des campements itinérants de Montréal.
Gabrielle : 📈 les hommes au foyer, nouvelle tendance
Flo, connais-tu Levi Coralynn et William Conrad? C’est un couple de canadiens très populaires sur TikTok en ce moment et pour être honnête avec toi, je suis complètement fan d’eux.
Levi est créatrice de contenu pour adultes. Son chum, William, 25 ans, est aussi créateur de contenu sur TikTok, où il cuisine… parce qu’il est un « stay-at-home-boyfriend », donc un chum au foyer. Pendant que sa blonde fait pas mal de cash sur OnlyFans, lui y passe son temps à faire à manger, à faire du ménage et surtout, à s’occuper d’elle.
Ce que je trouve intéressant et surtout ce qui me fascine avec leur dynamique, c’est pas tant l’aspect financier. C’est plus le fait qu’ils challengent les rôles traditionnels du schéma hétéronormatif dans tous les sens du terme, et qu’ils sont heureux là-dedans.
Donc non seulement William est un chum au foyer, mais il est aussi vraiment « au service » de sa blonde : il tient ses cheveux quand elle mange, il lui met ses chaussures, il la complimente… C’est genre une tradwife. Ça semble limite pas égalitaire quand on regarde ça comme ça, mais au Québec, en moyenne, les femmes passent environ 2,4 heures par jour à faire des tâches domestiques, comparativement à 1,8 heure par jour pour les hommes.
C’est peut être pour ça qu’on dirait que c’est encore plus dérangeant pour les gens de voir que des hommes peuvent s’accomplir dans ce genre de dynamique-là, comme chum au foyer mais aussi comme gars au service de sa blonde. Et ça paraît sur les commentaires TikTok, plusieurs commentaires de personnes se disent mal à l’aise, mais aussi, y’a des femmes qui semblent très inspirées par le couple, moi aussi je veux un chum de même, wow, le rêve.
Et je me demande ce qui dérange, ou même ce qui inspire là-dedans. Est-ce que c’est l’espèce de dynamique de service, ou c’est genre de la charge mentale porn pour les filles tannées de faire du ménage?
Florence :🍒 Le pouvoir des petits tétons
Gab, cette semaine, le contenu qui a retenu mon attention, c’est un article du New York Times intitulé « Le pouvoir des petits tétons ».
J’sais pas toi, mais moi, quand on me dit « chirurgie esthétique », j’pense aux seins d’Hélène Boudreault.
Bin c’est pu ça, la mode. Les courbes pis le volume, c’est out. Ce qui est à la mode, c’est d’être svelte, et ferme, plus à la Charlotte Cardin. Ça fait que OUI, la chirurgie qui connaît une montée en popularité, c’est la réduction mammaire. Alicia Moffet et Gloria Bella, qui sont deux influenceuses québécoises, ont d’ailleurs eu des réductions mammaires et en ont parlé sur leurs plateformes.
Bon, y’a genre 8000 augmentations mammaires par année au Québec. J’ai pas réussi à trouver le nombre de RÉDUCTIONS mammaire dans la province, mais sachant qu’il y a 1 réduction pour 4 augmentations aux États-Unis, on pourrait estimer qu’il y quelque chose comme 2000 réductions mammaires par année, au Québec. Aux États-Unis, la procédure a augmenté de 64% depuis 2019, particulièrement auprès des femmes en-dessous de 30 ans, même de moins de 19 ans.
Bon, comme n’importe quelle tendance qui concerne le corps des femmes, on dirait que je suis partagée entre deux takes sur la question :
D’un côté, j’me dis : hey les girls, faites dont ce que vous voulez avec votre corps.
Y’a ben des filles qui ont des réductions mammaires pour des raisons de santé : avoir des gros seins, c’est dur sur le dos, le cou, ça peut causer des problèmes de mobilité. Y’a une petite violence économique qui vient avec le fait d’avoir des gros seins aussi, parce que les vraies bonnes brassières taille plus, d’abord, sont laides, mais surtout, ça coûtent CHER. Genre des centaines de dollars.
Y’en a d’autres qui le font juste parce qu’elles trouvent ça plus beau, une petite poitrine. On sait que les gros seins, c’est sexualisé, c’est aussi souvent associé à la maternité, au poids et à la vieillesse. On sait aussi que les jeunes femmes qui ont des « gros » seins, entre guillemets, ont tendance à avoir une faible estime d’elles-mêmes et des troubles alimentaires. Si c’est pour se libérer de tout ça, je dis… you go!
Mais d’un autre côté, y’a de quoi se demander si les petits seins, qu’on appelle des fois les yoga boobs, c’est pas juste un nouveau standard de beauté un peu impossible à atteindre. Faut dire que y’a 70% des femmes mondialement qui aiment pas la grosseur de leurs seins. On s’entend que le nouveau sein parfait, il est petit, mais il a sûrement aussi un petit mamelon, idéalement qui pointe vers le haut, et d’un beau rose bonbon. Y’a TOUJOURS de quoi à changer.
En attendant qu’on nous crisse la paix, on va se permettre d’espérer qu’il y a des femmes qui ont des réductions mammaires pour s’affranchir de l’impératif reproductif et de la maternité, parce que faut savoir que se faire faire une réduction mammaire ça vient aussi avec 3 fois moins de chances de pouvoir allaiter.
- Bref, j’ai vraiment hâte que la mode soit aux petits pénis pour qu’on puisse avoir des débats enflammés sur le corps des hommes sur la place publique.