Soraya Martinez Ferrada, la prochaine mairesse de Montréal?

Cette semaine, Hugo reçoit Soraya Martinez Ferrada, ancienne ministre fédérale, nouvelle cheffe du parti Ensemble Montréal et candidate à la mairie de la métropole.

Elle se lance dans la course à la mairie avec une ambition claire : réveiller la métropole. Dans cette grande entrevue, elle revient sur son parcours d’immigrante, ses souvenirs de jeunesse dans Saint-Michel, ses valeurs politiques, ses mentors (coucou Louise Harel!) et ses réflexions sur la notoriété, l’intelligence artificielle, les médias sociaux… et même une mésaventure sur le Rocher Percé.

Née au Chili en 1972 sous la dictature de Pinochet, Soraya Martinez Ferrada a vécu très jeune les réalités brutales d’un régime oppressif. Elle se souvient des militaires dans la cour de son école et des hymnes forcés, mais surtout de l’exil de sa famille. À huit ans, elle débarque à Montréal, dans le quartier Hochelaga, avec comme bagage des souvenirs marquants mais aussi l’espoir d’un avenir meilleur. Cette enfance entre migration et résilience a façonné chez elle un désir profond de servir et de défendre sa communauté.

Depuis ce départ difficile, Soraya a navigué entre engagement communautaire et politique. Elle incarne un modèle pour des générations qui cherchent à changer le monde, comme elle le résume : « Faire de la politique, c’est mettre la main à la pâte. Cela reste pour moi une façon concrète d’être utile à mon monde. »

Soraya Martinez Ferrada, loin des discours politiques formatés, mise sur son authenticité. Ce qu’elle montre est toujours en cohérence avec ce qu’elle est : une femme simple et directe, qui vit et exprime ce qu’elle pense. Pendant des années, son engagement communautaire à Saint-Michel, notamment avec l’écoquartier et la TOHU, lui a permis de connecter directement avec les citoyennes et citoyens, au-delà des bureaucraties institutionnelles.

C’est cette proximité – et peut-être ce qu’elle appelle elle-même « l’humilité » – qui attire une nouvelle génération à vouloir travailler auprès d’elle : « Ce qui attire les jeunes, je pense, c’est justement cette connexion humaine que j’aime cultiver. Je reste accessible et sans filtre. »

Mais son authenticité lui a également valu des critiques. Récemment, elle a été la cible d’une controverse concernant des dépôts de location pour des électroménagers, perçus comme illégaux. Soraya Martinez Ferrada est claire : « Ce n’était pas un dépôt sur le loyer, mais sur des appareils. Ce genre de situation montre combien il est important d’être clair et transparent, même dans les détails. »

Si elle est élue mairesse à l’automne prochain, Martinez Ferrada se positionne comme une candidate du changement radical. Son ambition ? Réformer le rôle même de la Ville dans des pratiques cruciales comme le logement. « Montréal doit cesser d’attendre et de se contenter de jouer le rôle de soutien. La Ville doit devenir elle-même développeur immobilier pour l’abordable et le social », explique-t-elle avec conviction.

Pour elle, Montréal doit raviver son identité en répondant aux besoins d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de logement, de transport ou de culture : « Cette ville a un potentiel énorme, mais elle n’est pas exploitée à sa juste valeur. On doit rallumer l’étincelle de Montréal. »

Sous ses airs décontractés et son rire facile, Soraya Martinez Ferrada incarne une politique atypique. Elle porte en elle une double mission : celle de rendre la ville compétitive et rayonnante sur la scène internationale, tout en assurant des mesures concrètes pour améliorer la qualité de vie des citoyens. Misant sur son vécu d’immigrante et une carrière marquée par une volonté de rassembler, Soraya souhaite prouver qu’une autre manière de faire la politique est possible.

Dans une époque où les promesses de changement restent souvent paroles en l’air, elle invite, en conférence de presse comme lors d’événements informels, à une vision plus humaine et participative de la gestion municipale.

Alors que la prochaine élection municipale approche, Martinez Ferrada est consciente de faire face à un défi de notoriété, mais elle se dit prête à s’investir pleinement. Accompagnée d’une équipe jeune et dynamique, elle espère que les Montréalais prendront le temps d’apprendre à la découvrir et à comprendre son projet pour la métropole.

Pour celle qui aime dire « Réveillons Montréal », c’est bien plus qu’un slogan de campagne. C’est un cri du cœur. Soraya Martinez Ferrada veut remettre sur pied une ville qui rassemble, une ville qui inspire. Et si l’automne amène avec lui cette nouvelle vision, cela pourrait marquer un véritable tournant pour Montréal.