Le retour de la touffe, le buzz Substack et le côté toxique de Strava
Le retour de la touffe, le buzz Substack et le côté toxique de Strava
Flo : le retour de la touffe
Gab cette semaine j’ai une annonce très importante à faire : la touffe fait un comeback. Oui, je parle bien des poils pubiens, qui connaîtraient un regain en popularité, après le long règne de pubis rasé.
Je t’explique pourquoi y’a ce soudain intérêt pour le buisson. Tout commence avec un avis Etsy d’une fille qui a acheté un maillot de bain, pis qui, très satisfaite de son achat, répond à l’annonce avec une photo d’elle dans son maillot, et oups qu’est-ce qu’on voit dépasser du bas? Ses poils pubiens. Super assumé comme affaire.
Une TikTokeuse tombe là-dessus. Sous le choc, elle empoigne son téléphone et lance la phrase qui va ensuite devenir virale : full bush in a bikini!!! Dans sa vidéo qui a ensuite été visionnée 14 millions de fois, la jeune femme dit « avoir été radicalisée par cet avis Esty ». Faq c’est un peu ça qui a rendu le sujet viral sur TikTok.
Mais là, quand on fouille, on réalise que, déjà au printemps 2024, Maison Margiela avait fait marcher ses mannequins avec un accessoire bien spécial : de VRAIS poils pubiens. Genre une petite perruque pour le pubis.
D’autres ont même émis l’hypothèse que cette lente transition du pubis dégarni à la touffe aurait commencé pendant la pandémie, qui aurait été un wake up call pour beaucoup de femmes qui se sont retrouvées à devoir prendre une pause ou carrément arrêter leurs traitements de laser, alors que tout était fermé et que les normes sanitaires se resserraient.
BREF, the bush is back. Je suis certaine que des auditeurs vont se dire : cool cool cool Florence, mais on s’en fout un peu non, de modes pubiennes? Ce à quoi je répondrai : oui pis non.
Oui parce que si vous voulez mon avis, ce qu’on fait de son corps ça devrait pas être l’objet d’une « tendance », faq vous ferez bin ce que vous voulez down there… poil pas poil on s’en fout.
MAIS c’est l’fun d’en parler parce que j’pense qu’on peut se réjouir de se libérer un peu d’un esthétique pré-pubère qu’on a normalisé mais qui est clairement inspiré de la culture de la porno. La touffe c’est donc un peu un statement politique qui nous sort du male gaze et à ça je dis YES enfin.
Gab : depuis quand tout le monde est sur Substack?
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Flo, je suis maintenant assez vieille pour que des modes de ma jeunesse commencent à revenir! Parmi celles-ci, j’ai nommé les skinny jeans, les petits papillons dans les cheveux et maintenant… les blogues !
Apparemment, la nouvelle affaire, c’est d’être sur Substack, une plateforme qui permet aux créateurices de publier et distribuer leur propre infolettre à une base d’abonné-es.
Substack existe depuis 2017, mais sa montée en popularité est assez récente. Entre 2021 et 2024, la plateforme a doublé son nombre d’abonnés actifs pour atteindre 40 millions.
Au Québec, dans la dernière année seulement, la journaliste Vanessa Destiné, la comédienne Catherine Saint-Laurent et l’animatrice et autrice Geneviève Pettersen ont lancé un Substack.
Elles l’utilisent toutes à leur sauce : Vanessa fait des analyses de phénomènes sociopolitiques et Catherine Saint-Laurent en fait un genre de moodboard de ses coups de coeur bouffe, déco et mode du moment. Geneviève Pettersen… c’est pas clair encore où elle s’en va. Mais elle publie!
Le fil conducteur de tous les contenus, c’est le côté très personnel des publications. On est vraiment dans l’idée des premiers blogues d’il y a 15 ans : c’est des textes assez courts, pas toujours structurés, où la personne donne son opinion ou raconte des anecdotes. Y’a comme une occasionnelle vibe de long statut Facebook. Pourtant, plusieurs personnes, comme à ma douce époque, arrivent à faire de l’argent avec ça!
En fait, Substack propose un modèle d’abonnement payant. Un peu comme Patreon, pour 5, 10 ou même 20$ par mois, on a accès à tout le contenu publié par la personne qu’on choisit de soutenir, plus quelques extras, si on choisit le plan le plus cher. Dans le fond, c’est comme un petit paywall personnel.
Mais on le sait à quel point les paywall, c’est pas le truc le plus lucratif : seulement 10% des abonnées qui payent pour le contenu. Reste que même si la plupart des créateurices présent.e.s sur la plateforme font seulement un petit revenu d’appoint avec leurs publications, au moins, iels peuvent le faire à leur rythme, sans infrastructure lourde ni pression de publier.
À l’ère où on nous dit que les gens ne veulent plus lire parce qu’iels préfèrent le contenu vidéo, je me demande si on serait pas un peu dans le champ. Comme les skinny jeans et les papillons dans les cheveux, les blogues n’étaient peut-être pas morts, on les avait juste rangés dans notre garde-robe, en attendant le bon moment pour les ressortir.