Le problème avec la théorie « Let Them », l’allaitement sexy de Lysandre Nadeau et les tendances nutrition 2025 avec le Nutritionniste Urbain
Le problème avec la théorie « Let Them », l’allaitement sexy de Lysandre Nadeau et les tendances nutrition 2025 avec le Nutritionniste Urbain
Gab : le problème avec la théorie « Let Them »
Florence, va être soulagée d’apprendre que je vais maintenant arrêter d’être irritée par les comportements des autres : grâce à une nouvelle théorie que j’ai déniché sur TikTok, je suis maintenant super zen.
C’est la podcasteuse, conférencière et maintenant autrice Mel Robbins qui est derrière la théorie LET THEM, un truc très à la mode, particulièrement auprès des jeunes femmes entre 25 et 35 ans qui vivent un mauvais breakup.
L’idée est née là où toutes les bonnes idées naissent : dans une publication Instagram. Depuis, Mel Robbins en a tiré un livre, The Let Them Theory, qui est rapidement devenu un best-seller. L’idée n’est pas compliquée, et c’est peut-être ce qui explique son succès.
Si quelqu’un a un comportement qui t’embête, te dérange ou te blesse, LAISSE LES FAIRE. On ne peut pas contrôler les autres : on peut simplement contrôler notre propre réaction.
Je te donne des petits exemples où tu pourrais appliquer le LET THEM dans ta vie. Tu es pognée en file à la caisse derrière une Karen qui demande à parler au gérant ? LET THEM! Ton ex t’envoie un message un peu weird juste pour avoir ton attention ? LET THEM! Ta collègue voyage pour le travail pendant que tu restes pognée au bureau ? LET THEM!
Je pense que tu as compris le principe.
La théorie de Mel Robbins tire un peu ses principes de la pleine conscience et de la méditation, deux approches très populaires en psychologie en ce moment. On nous conseille d’observer nos émotions et notre réaction et de les accueillir plutôt que de réagir, ce qui, on va se le dire, est bien.
Reste que ça me rappelle le conseil simpliste qu’on donne souvent aux gens anxieux : arrête de stresser.
C’est aussi une théorie un peu nihiliste ou même stoïque, dans le sens où ça te désengage complètement des gens autour de toi et ça ne t’encourage pas à régler des problèmes ou adresser des situations difficiles – on en a déjà parlé ensemble au podcast.
Flo : l’allaitement, est-ce que ça peut être sexy?
Cette semaine Gab, je me pose une grande question : est-ce que l’allaitement, ça peut être sexy?
C’est une réflexion qui m’est venue en consultant des contenus de Lysandre Nadeau, où on voit son garçon de 3 ans agripper fermement sa camisole pour se faire allaiter ou encore d’Elisabeth Rioux, qui prend la pose sur la plage, en maillot, alors que sa fille, à peu près du même âge, est accrochée à son sein.
Je pense que, comme beaucoup de monde, une de mes réactions initiales, ça a été de vivre un petit inconfort que la féministe en moi s’explique mal. Ça me chichote faq réfléchissons-y ensemble.
D’un côté, je pense que ce genre de contenu-là devrait me réjouir :
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D’abord, parce que selon une étude de 2022, y’aurait près de 70% des mères qui sont insatisfaites de leur poids et leur silhouette après l’accouchement. Faq voir des mères qui se feelent dans mon feed, je trouve ça bien.
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Aussi, le tabou autour de l’allaitement, ça peut rendre la maternité super isolante. Pour le normaliser, faut en voir. Faq mettez-en des scènes d’allaitement dans mon algorithme.
De l’autre côté, je pense que j’ai réussi identifié d’où vient notre inconfort :
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Premièrement, souvent, quand ces contenus-là dérangent, c’est parce c’est des scènes d’allaitement prolongé, où des enfants de 3-4 ans sont au sein. Ça, ça nous trouble bin gros, mais l’OMS le dit : c’est sain pour la mère et l’enfant.
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Aussi, faut le dire, Lysandre Nadeau pis Élisabeth Rioux sont jeunes, minces, belles, pis on le sait : plus une femme correspond à ces standards-là, plus on sexualise tout ce qu’elle fait. Si une femme grosse postait la même photo, on trouverait ça sexy? J’pense pas.
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Troisièmement, je pense que ce qui dérange le plus, c’est l’idée qu’une femme puisse être mère et séduisante en même temps. Une mère, c’est censé être maternel, doux, pur, pas sexy et désirable. Dès qu’une femme devient mère, on dirait que la société veut lui retirer son droit à la séduction. Comme si c’était l’un ou l’autre.
Cela dit, pis je finis là-dessus, on peut aussi se demander : est-ce que certains de ces contenus d’allaitement-là flirtent pas avec autre chose que la simple normalisation?
Quand l’allaitement tend plus vers le thirst trap, est-ce qu’on peut s’interroger? Parce que c’est une ligne mince entre revendiquer son droit à la féminité et glisser vers une mise en scène où un mineur devient un élément de décor dans une scène plutôt suggestive.