La grande séduction de Pablo Rodriguez
La grande séduction de Pablo Rodriguez
«C’est un retour à la maison!», résume Pablo Rodriguez, au sujet du Parti libéral du Québec, dont il brigue actuellement la chefferie dans une course à trois. En attendant son dénouement prévu en juin prochain, nous avons reçu dans notre studio balado le vieux routier, qui vient de tirer un trait sur vingt ans au sein du Parti libéral fédéral.
Après avoir fui l’Argentine à 8 ans pendant la dictature avec sa famille, celle-ci s’est installée à Sherbrooke, d’où Pablo Rodriguez sortira plus tard avec un diplôme en administration.
La politique remonte à loin dans sa vie, d’abord avec l’aile jeunesse du PLQ, aux côtés de Mario Dumont. D’où le retour aux sources évoqué par le principal intéressé au début de ce texte.
Mais c’est à titre de député d’Honoré-Mercier au sein du Parti libéral fédéral que Pablo Rodriguez a fait sa marque.
En vingt ans, il a été leader de la chambre, lieutenant québécois du gouvernement Trudeau, directeur de la campagne de Michael Ignatieff, ministre du Patrimoine (2018-2019) et ministre des Transports (2023-2024).
Après avoir siégé comme indépendant après l’annonce de sa candidature comme chef du PLQ, il a aussi quitté ce poste pour se consacrer à la course.
Celle-ci l’oppose à l’ancien PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec Charles Milliard et l’avocat fiscaliste Marc Bélanger. Denis Coderre a abandonné.
En entrevue, Pablo Rodriguez ne cache pas que ça fait un peu pique -pique aucune femme en 2025, mais précise n’avoir aucun pouvoir là-dessus.
Même si les sondages révèlent qu’il est favori de la course, Pablo Rodriguez refuse d’affirmer que c’est dans la poche. «Pas du tout! », assure le candidat, qui compte déjà sur l’appui de plusieurs députés de son parti.
Il faut dire que le PLQ peine à se relever depuis une défaite cuisante en 2022, emportant dans son sillage la cheffe Dominique Anglade . Le parti était alors déjà bien affaibli par la déconfiture des troupes de Philippe Couillard en 2018 et l’arrivée en force de la CAQ. Avec le PQ qui renaît de ses cendres, dur de prévoir si l’arrivée d’un nouveau chef à la tête du PLQ dynamisera la formation.
Est-ce que c’est la fin de la longue traversée du désert? Pablo Rodriguez demeure prudent, mais affirme observer sur le terrain un vent d’optimisme à l’égard de sa formation. Mais tout est à refaire, à commencer par secouer la base militante. « Ma première job est de dire à nos militants: croyez-y là. Je sens qu’ils commencent à y croire.»
Pour raviver les troupes, Pablo Rodriguez entend miser sur l’authenticité . Il assure ne pas avoir fait le saut par opportunisme, d’autant plus que son ancien parti remonte dans les sondages, après avoir traversé une période houleuse menant à la démission de Justin Trudeau au terme du présent mandat.
Le bras de fer avec les États-Unis entourant l’imposition de tarifs douaniers semble jusqu’ici profiter à son ancien parti, même si les conservateurs de Pierre Poilievre demeurent en avance dans les sondages.
Dans tous les cas, les prochains mois seront intéressants pour Pablo Rodriguez et l’ensemble de la classe politique.
Reste à leur souhaiter un peu d’attention médiatique à travers l’actualité foisonnante qui marque jusqu’ici 2025.
Vous pouvez écouter l’intégrale de cette rencontre sur notre page You Tube et sur notre site.