Saison 02 - Ép. 08
Les entrevues d’Hugo Meunier
Jean-Sébastien Girard: entretien avec un grand A
Notre invité de la semaine fait mentir tous ceux qui prétendent qu’une carrière s’écroule à partir de 50 ans. Il est le plan B le plus convoité de l’heure, c’est pourquoi nous sommes choyés de profiter d’un trou dans son horaire. Jean-Sébastien Girard partage avec humour et sincérité son parcours unique.
Une carrière inattendue, façonnée par des détours
Jean-Sébastien Girard ne ressemble à aucun autre invité. Figure bien connue des médias, il nous rappelle que certaines réussites doivent plus au hasard qu’à de grands plans préétablis. Lors de son passage au balado URBANIA, il a revisité ses débuts dans le métier avec beaucoup d’autodérision. « Je n’étais pas supposé être là », confie-t-il, en racontant comment une simple chronique estivale pour l’émission La journée est encore jeune s’est transformée en un tremplin inattendu.
À l’époque, il s’amusait modestement à répondre à des questions comme « Faut-il conserver les oignons au frigo ou sur le comptoir ? ». Mais très vite, son ton léger et son humour décalé ont transformé ce qui ressemblait à une simple gig d’été en véritable point de départ pour une carrière médiatique qu’il n’envisageait même pas. « C’est arrivé par accident, mais c’était la meilleure surprise », explique-t-il avec humilité.
La quarantaine : la meilleure décennie ?
Si Jean-Sébastien Girard est aujourd’hui couronné de succès, il n’hésite pas à évoquer ses doutes et réflexions sur le passage du temps. Il qualifie sa quarantaine de « décennie parfaite », une période où tout semblait s’harmoniser : il a vécu des expériences inédites, a consolidé sa carrière et eu le luxe de ne rien perdre de précieux. Maintenant qu’il traverse la cinquantaine, il aborde cette phase avec un mélange de gratitude et d’appréhension.
Pourtant, Jean-Sébastien se distingue par une capacité unique à relativiser. Contrairement aux discours de certains qui valorisent un succès continu, il insiste sur le rôle des contingences et la pression sociale associée à l’idée d’être éternellement productif. « On entend toujours des histoires de gens heureux à 70 ans, mais on oublie d’écouter ceux pour qui les choses ne se passent pas comme prévu. »
L’amour et la vie personnelle : un désenchantement assumé
Par ailleurs, Jean-Sébastien n’a surtout pas peur d’aborder des sujets plus intimes. À ce jour, il avoue regarder l ’amour et les relations d’un œil désabusé. Ancien grand romantique, Jean-Sébastien admet que « plus c’était tragique, plus ça [lui] plaisait » dans ses histoires sentimentales passées. Mais avec le temps, il constate que cette part de lui s’est éteinte. Aujourd’hui, il considère qu’avoir un crush sur quelqu’un équivaut à « regarder une belle toile au musée », et ça ne suscite plus chez lui de grandes émotions.
Ce choix surprend souvent son entourage, mais il le revendique avec sérénité, se heurtant souvent à de vieilles injonctions sociales. Sa propre mère tente encore de lui rappeler qu’il ne peut pas rester seul. Pourtant, Jean-Sébastien reste clair : « Pourquoi souhaiter quelque chose à quelqu’un qui ne le désire pas pour lui-même ? »
Un observateur de la société… et des procès
Toujours curieux, Jean-Sébastien Girard avoue également avoir un intérêt marqué pour les récits autour du crime et des procès. Grand amateur de true crime, il se décrit volontiers comme un « voyeur de l’actualité judiciaire », prêt à scruter la page Facebook d’un accusé avant qu’elle ne disparaisse. « Si un jour je suis à la retraite, je me vois bien passer mes journées au Palais de Justice à assister à des procès », lance-t-il, mi-sérieux.
Une voix singulière et authentique
Pourtant, ce qui ressort surtout de son entretien est la générosité avec laquelle il aborde sa vie et son métier. Loin des paillettes et des clichés du showbiz, Jean-Sébastien Girard incarne une figure d’authenticité dans un monde souvent critiqué pour son artificialité. Et c’est sans doute cette disposition à rester fid èle à lui-même qui lui permet de perdurer dans une industrie où les étoiles filantes sont nombreuses.
À 50 ans, il démontre que l’épanouissement n’a pas de seuil d’âge ni d’itinéraire précis. Qu’il s’agisse d’une carrière accidentelle, d’une vision honnête des relations humaines, ou d’une capacité à rire de soi, Jean-Sébastien Girard inspire une belle leçon : l’art d’être soi, coûte que coûte.

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