Frauder les impôts par erreur, écouter son oncle cancel et frôler la mort pour l’Urbex
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Flo : adulting 101
Gab, cette semaine, j’ai vu passer des articles qui m’ont fait peur et qui m’ont fait rire en même temps. L’université de Waterloo offre maintenant un cours qui s’appelle « Adulting 101 ». C’est des classes où on apprend essentiellement comment gérer sa vie d’adulte : comment cuisiner sans crisser l’feu, comment gérer son budget, comment faire du lavage, comment s’alimenter convenablement, et même comment maintenir des relations saines. C’est comme si on avait décidé que la génération Z n’avait jamais eu de manuels pour être un humain fonctionnel, alors on leur a créé un cours pour ça.
Faq là en fouillant là-dessus cette semaine je me disais WOW quel phénomène sociologique intéressant. Même si techniquement, je suis une milléniale, je me disais « wow oui, ce cours-là il est fait pour des jeunes adultes comme moi. Je suis littéralement un pouce ambulant. Je sais rien faire de mes deux mains et y’a beaucoup d’affaires de base que je connais pas. Genre : j’ai appris récemment qu’il fallait laver sa laveuse. Le savais-tu? Pas moi. »
Jusqu’à ce que j’en parle à mes parents, qui m’ont dit : ouain Flo, t’sais, nous autres non plus, on a jamais pas su comment changer un pneu avant de tomber en raque sur le bord de la 20, pis on a trouvé ça rushant nos premières déclarations d’impôts. Ça m’a fait penser au petit deux minutes que j’ai pogné quand j’ai réalisé que ma soeur, qui a à peu près les mêmes expériences de vie et connaissances que moi, allait littéralement élever un autre être humain il y a 3 ans. Est-ce que mes parents étaient prêts? Est-ce que ma soeur était prête? Non. Mais ça les a pas empêchés de faire quoi que ce soit. Et tout va bien.
Faq ces cours-là pour devenir un « adulte », c’est peut-être juste un symptôme de notre génération #anxiété. J’pense que ce que ça dit sur nous, c’est pas tant que la Gen Z est une génération d’incapables, même si on aime bien marteler cette idée-là – c’est peut-être plus que les jeunes ont vraiment peur de se planter (shoutout à ceux qui les ont élevés : la génération de parents hélicoptères), pis qu’ils sont de moins en moins tolérants au risque. Peut-être qu’en fin de compte, ce qu’il nous faudrait le plus, c’est pas des cours de « Adulting 101 », mais plus un cours sur comment tolérer l’incertitude.
Gab : les niveaux de pensée
T’es-tu déjà demandé pourquoi tout le monde s’habille pareil ? Le tote bag KOTN, les jeans baggy, les Adidas Sambas… ça, c’est l’uniforme du monde qui travaille chez URBANIA, ou des gens de la Petite-Patrie qui achètent du vin nature à la SAQ Beaubien.
Ben on peut remercier les intellectuels universitaires, qui ont inventé une théorie pour expliquer ça!
Je parle ici de la Théorie du développement constructif du psychologue américain et accessoirement prof à Havard Robert Kegan.
C’est une théorie qui s’intéresse à comment on pense et comment notre capacité à penser peut évoluer tout au long de notre vie. La grande idée de Kegan, c’est que grandir et évoluer, ce n’est pas juste accumuler des connaissances comme un hoarder : c’est apprendre à penser autrement.
Pour le psychologue, il y aurait 5 niveaux de maturité cognitive et émotionnelle qu’on peut atteindre ou pas et dans lesquels on circule de manière non-linéaire tout au long de notre vie.
En gros, plus t’avances dans les niveaux, plus t’es en mesure de remettre en question plusieurs points de vue, y compris le tien, et plus tu te détaches de ton besoin de validation sociale, comme celui mettre la même casquette Ciele que tes amis du club de course par peur de ne pas être cool.
Le gros step à franchir, donc, c’est de pouvoir élaborer son propre système de valeurs, même si ça va à l’encontre des normes sociales. On veut pouvoir arriver à un stade de pensée où on se dit : j’ai des croyances, mais je peux les questionner ou mieux encore, tous les systèmes de pensées ont leur limite et peuvent être remis en question. (C’est habituellement là que l’anxiété kick-in.)
Là je sais que vous pensez à votre tante qui dit des affaires super cancel sur les immigrants et que vous vous dites : « ah, mais moi, je suis super ouvert. je n’ai pas peur de mes idées, oh non! je le dis à mon oncle, quand sa joke est sexiste! ».
Et c’est là que je vous inviterais à vous regarder le nombril un petit peu.
C’est possible d’être très avancé dans notre façon de penser sur un sujet, et moins dans un autre. On peut ne pas vouloir goûter au curcuma parce qu’on pense que les épices, c’est trop spécial pour nous, mais on peut aussi être très bocké sur notre vision d’un sujet comme l’importance des toilettes non-genrées, et se conformer aux idées qu’on a reçues de nos ami-es sur le sujet, sans les remettre en question par peur de ce que les autres vont dire de nous.