Ces féministes qui vont trop loin, la bibliothérapie et la vie après la criminalité avec Cédric Bergeron
Ces féministes qui vont trop loin, la bibliothérapie et la vie après la criminalité avec Cédric Bergeron
Cette semaine, Gab se demande si y’a des féministes qui vont pas trop loin, Flo s’intéresse à la bibliothérapie qui serait peut-être la nouvelle solution à l’anxiété et la dépression et elles accueillent Cédric Bergeron, l’animateur du balado Au Parloir qui donne une tribune à toutes sortes de personnes qui ont flirté, de près ou de loin, avec la criminalité.
Gabrielle : 😬 les féministes qui poussent le bouchon très loin
Pendant les vacances de Noël, j’ai découvert une nouvelle artiste qui me fascine.
C’est la rappeuse originaire de Londres CeeChyna, une artiste très connue sur TikTok, mais dont on parle encore très peu dans les médias traditionnels.
CeeChyna, ou Chyna pour les intimes, est une ancienne travailleuse du sexe devenue rappeuse. Ce qui a de particulier avec elle, c’est qu’elle a seulement fait paraître 3 chansons. Pourtant, son dernier hit, « Peggy », cumule plus de 28 millions d’écoutes sur Spotify.
Je voulais faire écouter un extrait de la chanson ici, mais je pense que c’est trop intense.
Dans « Peggy », la rappeuse parle de « pegging », donc d’utiliser un dildo pour pénétrer son partenaire masculin, d’abuser du portefeuille qu’elle a volé à un gars qu’elle vient de rencontrer, de faire marcher des hommes en laisse ou même de les mettre en cage sans leur consentement. Bref, c’est assez raide, voire violent, envers les hommes. Pas que je suis contre le pegging si ça vous plait, c’est plus l’image de domination ici que je souligne.
Si je me suis intéressée à CeeChyna, c’est surtout parce que sur TikTok, c’est une véritable star. Certains de ses extraits de vidéoclip ont cumulé plus de 35 Millions de vues. Y’en a d’ailleurs un où elle chante ses paroles misandres en plein jour dans les rues de Londres, avec un bikini tellement petit qu’il menace de tomber à tout moment.
Je vais peut-être sonner comme une boomer, mais on peut quand même se demander si à quoi ça sert ou même à qui ça sert de renverser les codes ultra misogynes du rap.
Au Québec, on a nos rappeuses féministes, comme Marie-Gold ou Calamine. Marie-Gold dit « Reste assis quand j’parle, j’t’ai pas demandé d’avis » dans C’est qui le boss. C’est moins intense que le pegging, mais ça reste raide.
On critique depuis des années les rappeurs masculins qui utilisent des lignes violentes envers les femmes, qui sexualisent les femmes à outrance ou qui leur manquent carrément de respect, que ce soit dans leurs chansons ou dans leurs vidéos. Pourtant, on applaudit chaudement CeeChyna quand elle fait la même affaire, mais à l’inverse, dans ses tounes.
Est-ce que les féministes sont allées trop loin ? Ou est-ce que je me pose trop de questions et qu’on devrait juste laisser tout ça aller ?
Florence : 📚 la bibliothérapie
Gab, cette semaine, j’avais envie de te parler d’un nouveau mot-clic qui commence à trender pas mal en ligne : et c’est la bibliothérapie, donc la thérapie par la lecture. Je suis tombée sur un article de Dazed qui abordait le sujet et qui expliquait comment ça marche. Je t’explique ça.
Généralement, la bibliothérapie, ça implique la consultation d’un bibliothérapeute. Oui oui, c’est un terme qui a l’air un peu lousse, mais ça existe. C’est une personne, souvent avec une formation en relation d’aide qui a une culture littéraire assez impressionnante. (La bibliothérapeute qui témoignait dans l’article de Dazed, par exemple, disait lire 3 livres par semaine ce qui est quand même pas rien.)
Donc ce thérapeute rencontre virtuellement ou en personne ses clients pour commencer par comprendre leurs goûts et leurs préférences littéraires. Après ça, elle va les questionner sur les difficultés qu’ils traversent – ça peut être une dépression, de l’anxiété, un divorce, la naissance d’un enfant ou de l’écoanxiété. Et elle va faire une « prescription » d’un ou plusieurs livres qui permettent de mieux comprendre les défis auxquels son client face. Bref, c’est essentiellement de prescrire le bon livre, au bon moment et à la bonne personne.
Beaucoup de gens en ligne disent que ce qui est l’fun c’est que c’est accessible, parce que lire un livre c’est pas mal moins cher que de consulter un psy. Mais là un instant, encore faut-il consulter une bibliothérapeute. Combien ça coûte, ça? J’ai trouvé une académie de bibliothérapie basée à Londres qui offre de la formation pour devenir bibliothérapeute et des consultations. Tiens-toi bien : c’était 128$ pour une session individuelle de 1h, 183$ pour une consultation en couple. Bref, c’est pas si accessible que ça.
Là tu te demandes sûrement : est-ce que les bilbiothérapeutes font juste prescrire des livres de développement personnel? La réponse est non. Y’a beaucoup de bibliothérapeutes qui vont prescrire de la fiction parce que c’est une bonne façon de s’évader pis de se sortir de ses anxiétés. Y’en a qui vont prescrire des livres où un personnage vit des défis similaires à ce que le client vit, pour qu’il puisse se sentir compris, moins seul. On va aussi prescrire des essais qui permettent de comprendre toutes sortes d’oppressions qu’on vit mais qu’on a de la misère à nommer, je pense à des essais sur le féminisme, le racisme, le colonialisme. En tout cas, c’est un peu vraiment juste… de la lecture?
Bref, on dirait qu’au terme de mes recherches là-dessus cette semaine, j’me suis demandé si c’est pas juste un terme qu’on a inventé parce qu’on est hyper connectés? Sais-tu quoi, thérapie par le plein air, c’est un thing, la thérapie culinaire aussi. C’est-tu rendu que n’importe quoi qui implique de pas d’être devant un écran, c’est thérapeutique?