Arrêtez d’offrir des cadeaux de marde
Arrêtez d’offrir des cadeaux de marde
Cette semaine, une fois de plus, Gab et Flo, accompagnées de leur invité, plongent dans des sujets qui sont sans doute passés sous votre radar, mais qui méritent malgré tout votre attention.
Florence : 👴🏻 Matcher ses parents à la télé
Gab, aimerais-tu que ta fille, Violette, un jour, joue l’entremetteuse pour toi? Ou toi, te verrais-tu matcher ton père, ou ta mère?
C’est ça, le concept de mon émission préférée de l’automne : Ta mère, mon père. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas : c’est comme OD, mais pour les vieux. La twist, c’est que les enfants des participants sont impliqués : ils voient tout aller (à l’insu de leurs parents) pis c’est eux qui prennent les décisions du genre : qui va en date avec qui.
Ce qui est vraiment fascinant, dans cette émission-là, c’est à quel point les duos parents-enfants ont l’air d’être des amis. Les enfants, qui sont dans la vingtaine là, sont des confidents pour leurs parents, presque des coachs de vie. Et ça, selon des recherches que j’ai fait cette semaine, ce serait un des effets de la montée en popularité de la parentalité positive depuis le début des années 2000.
J’imagine que tu connais bien ça toi Gab, la parentalité positive?
La parentalité positive, c’est une approche bin à la mode – parce que qui se vanterait de faire de la parentalité négative, hein? – où le parent se voit plus comme un égal à son enfant, il essaie de le comprendre plutôt que de le dominer ou le contrôler.
Y’a plein d’études qui ont démontré que la parentalité positive a des bienfaits sur la santé mentale et le développement affectif des enfants.
Mais se confier à son enfant, lui parler de ses insécurités et de sa vie intime, même sexuelle – dans le cas des duos de Ta mère, mon père – est-ce que c’est vraiment de la parentalité positive? Ou ce serait une des ses dérives?
C’est d’ailleurs pas étonnant qu’on observe ce genre de dynamique-là dans Ta mère, mon père, parce qu’un pédiatre américain qui a étudié le sujet a observé que c’est une tendance plus commune auprès des parents séparés. Dans un contexte où les liens familiaux ont été fragilisés, on a un parent qui est prêt à aller à un peu plus loin pour être aimé de son enfant, quitte à ce que les limites soient plus floues.
Le gros risque là-dedans, je pense, c’est d’exposer son enfant à la parentification. Ça, c’est quand les rôles parent-enfant sont inversés, pis que l’enfant doit agir en tant que parent envers son propre parent. On observe beaucoup ça dans les familles où les parents ont des enjeux de consommation, de santé mentale, où les parents ont eu des horaires atypiques qui ont obligé les enfants à prendre la charge parentale en leur absence, ou encore où il y a eu un divorce houleux qui a imposé à un enfant d’être le psy de ses parents.
Dans l’émission, on voit d’ailleurs Xavier, être très protecteur envers sa mère, Manon, et réagir fortement chaque fois que la date de sa mère fait un move sur elle. Ça fait un peu : j’veux pas qu’on touche ma fille. On voit aussi Laura faire un pep talk à sa mère, Judith, pour l’aider à se faire confiance malgré ses insécurités quant à son poids.
Bref, cette semaine, je me demande si on est pas en train de produire un show qui capitalise sur des jeunes adultes un peu traumatisés d’avoir été parentifiés qui sont devenus des caretakers compulsifs. Parce que la ligne entre une amitié avec son parent pis une implication un peu malsaine dans sa vie intime, elle est mince.
Gabrielle : 🎁 haro sur les cadeaux poches
Florence, cette semaine, je suis totalement dans la frénésie des Fêtes. Ça va peut-être surprendre nos 5 auditeurices, mais je ne suis pas un Grinch et j’adore Noël.
Un de mes talents cachés, c’est d’être super bonne pour offrir des cadeaux aux gens. Malheureusement, ce n’est pas quelque chose qui est donné à tout le monde, et ça me décourage.
La semaine dernière, j’ai lu un article sur Vox qui s’intitulait « La motivation égoïste derrière vos mauvais cadeaux ». Je me suis dit que ça t’intéresserait parce que ben, les cadeaux poches, c’est vraiment du gaspillage d’argent.
J’ai quelques stats pour toi : au Canada, une personne sur 6 retourne des cadeaux reçus à Noël, et plus de la moitié de la Gen Z l’a déjà fait au cours de sa vie. Aussi, le quart des Canadiens vont faire du regifting, donc redonner des cadeaux qu’ils ont reçu à Noël à d’autres personnes. Ça c’est compter tous les cadeaux qui finissent par traîner dans un garde-robe.
Mais là, la question c’est pourquoi on reçoit des mauvais cadeaux ? La réponse est assez simple : par paresse ou par égoïsme.
Ben oui : les gens vont souvent se concentrer sur l’effet spectaculaire que peut créer le moment du déballage de cadeau plutôt que de se demander si la personne à qui ils ou elles l’offrent en a vraiment besoin ou envie. Genre, donner un AirFryer à quelqu’un qui ne cuisine pas juste parce que c’est une fucking grosse boîte et que ça coûte cher.
Pourquoi c’est égoïste ? Parce que ces cadeaux-là sont choisis pour impressionner les autres plus que la personne qui les reçoit et donc satisfaire le sentiment de valorisation sociale du donneur. Vu de même, les cadeaux peuvent vite devenir une compétition.
Pour devenir un ou une meilleur.e gift giver, le premier truc, c’est de se mettre à la place de l’autre. Je trouve que souvent, on a tendance à acheter selon nos goûts et nos préférences plutôt que de réellement réfléchir à ce que l’autre aime. Bref, acheter des cadeaux, Flo, ça demande de l’empathie. J’ai déjà coulé à 13% au niveau de l’empathie dans un test au secondaire, et je donne de très bons cadeaux, c’est donc donné à tout le monde.