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Not so desperate housewife

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Martine Gingras vit dans le «450» et nous le raconte sur son blogue banlieusardises. À la lire, on lâcherait tout pour, nous aussi, aller planter des tomates d’espèces variées dans la terre fraîche du petit jardin que l’on aurait de l’autre côté de la frontière montréalaise. Comme quoi, la pelouse est toujours plus verte…

1. Ton surnom?
La banlieusarde.

2. Âge/Sexe/Lieu de résidence?
38/F/Une cuisine du 450

3. À qui s’adresse ton blogue?
Aux gourmands bien sûr, mais aussi aux curieux, aux originaux, aux « essayeux »… à ceux qui aiment faire les choses eux-mêmes, et à leur manière, au lieu de faire comme tout le monde ou d’acheter tout fait!

4. Tes sujets de prédilection :
Je touche à tous les sujets qu’on associe couramment à « l’art de vivre » : la cuisine, le jardinage, les rénos, la déco, la consommation… mais avec une perspective personnelle, celle de la vraie vie, pleine de contraintes qu’on ne voit pas sur papier glacé. J’essaie de raviver le quotidien sans trop dépenser, en investissant surtout mon inventivité. J’appelle ça l’art de vivre… autrement!

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6. La chose que tu méprises le plus chez un homme ? Chez une femme ?
Je cultive bien des choses, mais pas le mépris. Je trouve que c’est un sentiment totalement contre-productif. Mais il y a des personnalités avec lesquelles j’ai peu d’affinités et que je préfère éviter : celles qui ne se considèrent jamais responsables de leurs gestes, qui donnent l’impression de constamment subir les choix des autres, qui s’apitoient sur leur sort. Les prétextes, les raisons, les excuses, les plaintes et les psychodrames, très peu pour moi. J’aime les gens qui agissent et qui assument.

7. L’époque durant laquelle tu aurais aimé vivre ?
Le futur ! On vit dans une époque bourrée de paradoxes : on surconsomme tout en ayant conscience que les ressources de la planète sont limitées. La situation m’inquiète particulièrement depuis que je suis maman : je rêve de faire un bond de 100 ans en avant pour voir comment mes filles se seront débrouillées avec l’héritage discutable qu’on leur aura laissé.

8. Le son que tu aimes ?
Tchhhhhik-a-tchhhhhik-a-tchhhhhhik-ik-ik-ik. C’est ce que fait mon super détecteur de mouvements arrosoir qui protège le potager. Quand on l’entend, c’est signe que la marmotte est en fuite !

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9. Que tu détestes ?
La laveuse frontale à spin. Ex æquo avec un son de mastication la bouche ouverte.

10. Ton plus grand fantasme ?
Dormir un jour jusqu’à midi. Je suis une lève-tôt (5-6h même les fins de semaine) et je me dis que, même si l’avenir m’appartient, je rate peut-être quelque chose…

11. Ton idéal féminin ? Masculin ?
Bon, ça va mal : non seulement je ne perds pas de temps à mépriser le monde, mais je ne les idéalise pas non plus. C’est seulement quand on regarde de loin que tout semble parfait. Plus jeune, j’ai adulé Michael Jackson, et avec les années, on l’a vu se transformer, devinant un être profondément tourmenté et mal dans sa peau. Je crois que ça m’a vaccinée à tout jamais contre les idéaux !
J’aime les gens vrais, sains, équilibrés. Mon idéal, c’est l’éducatrice qui a encore le sourire à la fin de sa journée, c’est mon épicier qui connaît toute la ville par son prénom, c’est moi dans mes meilleurs jours. C’est mon amoureux, aussi : un intello doué de ses mains, un gars tranquille, minutieux, avec un sens aigu de la justice et du civisme… Il ne fera pas la nouvelle, mais c’est un pédagogue qui fait une différence dans la vie des gens qui croisent sa route.

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12. Le film d’horreur dans lequel tu aimerais le moins te retrouver ?
Le jour de la marmotte. Ce n’est peut-être pas classé dans la section horreur, mais revivre le même jour éternellement, pour moi, c’en est. Surtout si c’est le jour où je me suis cassé la tête pour répondre à ce questionnaire ;-)

13. Cigale ou fourmi ?
Fourmi ascendant Germaine. Pigiste stressée par sa précarité. Le genre à faire sa conciliation bancaire tous les matins dans Quicken, programmer tous les paiements de factures avec trois jours d’avance, collectionner les coupons rabais, ne jamais faire d’achats impulsifs mais toujours un « processus d’achat »…

14. Ton moment le plus honteux ?
Faire exploser du beurre au micro-ondes devant une copine qui, jusqu’à ce moment, vouait une grande admiration à mes talents culinaires.

15. Le juron que tu hurles en char ?
« Espèce de pas fin » (j’ai souvent de jeunes oreilles avec moi, alors on met la pédale douce sur les gros mots).

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16. Tu peux passer 5 minutes avec une célébrité de ton choix, laquelle est-elle et que lui dis-tu ?
Bill Murray. Si je pouvais enfin savoir ce qu’il a chuchoté à l’oreille de Scarlett Johansson à la fin de Lost in Translation, je réglerais un sérieux problème d’insomnie.

17. Ton 1er geste au réveil ?
Boire un espresso en répondant à mes courriels.

18. Pourquoi bloguer ? Qu’en retires-tu ?
Beaucoup de plaisir, forcément, puisque ça dure depuis 10 ans. Ce que j’aime, c’est la grande liberté que le blogue procure : je vis déjà de ma plume (comme rédactrice pigiste), mais je réponds à des commandes. Sur mon blogue, c’est moi qui décide de tout : le contenu, le contenant, le ton, le rythme de publication… Un tel espace de liberté, c’est précieux.

19. La série ou le film honteux que tu regardes en secret ?
Anne la maison aux pignons verts. Rousse, nerd ET orpheline : ça fait toujours du bien de voir qu’il y a plus mal pris que soi.

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20. Tu es en face de Barack Obama, que lui demandes-tu ?
Je jase potager. Je veux savoir comment se porte sa roquette. Je lui dis qu’il doit absolument goûter au shiso, mon herbe favorite.

21. Quelle personnalité québécoise t’inspire le plus ?
Jehane Benoit! Un peu comme la Julie de « Julie & Julia », quand je suis arrivée en appartement, j’étais bien démunie devant mes casseroles et j’ai appris à cuisiner en suivant à la lettre L’Encyclopédie de la cuisine de Madame Benoit. J’ai appris toutes mes bases grâce à elle, j’ai pris de l’assurance et éventuellement, j’ai fermé le livre. Mais je continue d’être inspirée par cette grande dame : diplômée de la Sorbonne en chimie alimentaire, c’était une excellente vulgarisatrice qui a su utiliser ses connaissances pour mettre la cuisine à la portée de tous.

22. Un métier (autre que le tien) que tu aurais aimé faire ?
Agricultrice. Il existe plus de 6000 variétés de tomates, et je n’arrive à en caser qu’une petite trentaine dans mon potager de banlieue. Je rêve d’un grand champ et d’une fermette…

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23. Comment passeras-tu la dernière soirée du monde le 21 décembre 2012?
Dans une convention de sceptiques.

24. Comment tu aimerais mourir ?
Idéalement pas dans une convention de sceptiques ;-)

25. Si tu devais déclarer ton amour pour tes lecteurs en quelques mots…
Je vous ai ouvert la porte de mon bungalow il y a près de dix ans, et jamais je ne l’ai regretté depuis tout ce temps : vous êtes des hôtes généreux, drôles, vifs, inventifs, attentifs… Vous avoir à ma table est une fête, et j’espère qu’elle durera encore longtemps !