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L’apathie c’est plate est un organisme qui s’est donné pour mission de convaincre les jeunes d’aller voter. Pour y arriver, ils ont embauché des jeunes pour qui voter et aller à Osheaga, c’est aussi excitant.
Vous encouragez les jeunes à voter : est-ce qu’il y a un parti de gauche derrière ça?
Notre non-partisanerie est aussi sévère que celle d’Élections Canada. Les journalistes nous demandent, par exemple, si on est pour le vote à 16 ans, mais on ne prend même pas position là-dessus. On n’est pas un lobby. On veut juste encourager la participation citoyenne chez les jeunes. Signer des pétitions, écrire des lettres d’opinion et voter, c’est le principal levier des jeunes pour avoir un impact sur la politique.
Penses-tu vraiment?
Au Québec, les jeunes de 18 à 35 ans forment le tiers de l’électorat. C’est énorme. Si, du jour au lendemain, les jeunes décidaient d’avoir un autre gouvernement que celui de leurs parents, ils pourraient le faire. C’est la première fois depuis les années 70 que la jeunesse a un aussi gros pourcentage du vote.
Pourquoi les jeunes ne votent pas?
Ils ont l’impression que leur vote ne compte pas, et ils sont mal enregistrés sur les listes électorales parce qu’ils ont tendance à déménager beaucoup plus que nos parents, qui s’achetaient une maison à 25 ans. Statistiquement, les jeunes qui ne votent pas à leur deux premières élections ont moins de chance de voter le reste de leur vie. C’est pour ça que c’est important de les impliquer maintenant. Nos parents, eux, votaient à 75%, et votent encore à 75%. Des politiciens m’ont déjà dit : « je ne prends pas le temps d’aller parler aux jeunes parce que ça ne sert à rien s’ils ne rapportent pas de votes ».
On veut des noms!
Non!
Le cynisme ne serait pas aussi en cause dans le désengagement des jeunes?
Le cynisme n’est pas nécessairement mauvais : être cynique et insatisfait, c’est mieux que d’être complaisant. Et si tu prends cette énergie négative pour en faire quelque chose de positif, c’est bon. C’est de dire que la société ne nous satisfait pas, mais qu’on peut la changer. Au Québec, avec le Printemps érable, le vote des jeunes est passé de 37 à 62%.
Comment vous y prenez-vous pour convaincre les jeunes de voter?
On fait plusieurs actions. Ce qui fonctionne le mieux, c’est les campagnes de rue. On va où sont les jeunes, dans les bars, les festivals de musique, on distribue des pamphlets, on discute avec eux et on les inscrit sur les listes électorales.
Toi, qu’est-ce qui t’a donné le goût de t’impliquer?
L’engagement citoyen m’a toujours tenu à cœur. À 12 ans, j’ai organisé une pétition dans ma communauté pour avoir des bacs de recyclage. J’ai rassemblé 500 signatures et je les ai présentées à la mairesse de Cap-Rouge. Nous avons eu des bacs dans les deux ans qui ont suivi.

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