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Y’a du beau dans le monde

Par
Fred Dubé
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“J’avais fait erreur en associant l’inaction à un manque de réflexion et à l’indifférence. Celle-ci était plutôt liée à l’absence d’occasion de débouché, d’exemples à suivre, de groupes auxquels se joindre; dès qu’il en est apparu, le silence s’est mué en vague protestations.” — Howard Zinn

Avez-vous comme moi ce sentiment d’impuissance et/ou de culpabilité face aux enjeux sociaux? Souvent, la révolte est remplacée par la culpabilité. Pas assez intelligent, pas assez engagé, pas assez “expert” pour comprendre. Et ça, ça fait bien l’affaire de l’élite au pouvoir. La révolte nous pousse dans la rue solidairement pour créer des copulations dorées aux portes des villes, mais la culpabilité nous écrase dans notre divan tout seul à salir nos bobettes devant des séries télé sans fin.

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Avez-vous comme moi cette impression que la société est un char qui roule vite dans une direction qui ne vous plait pas, que vous êtes assis sur le siège arrière, que vous ne faites que critiquer le conducteur qui vous ignore et que vous manquez de moyen pour détacher votre ceinture et agripper le volant? Et l’on ose dire qu’on vit en démocratie?

Après on se demande “pourquoi tant de jeunes se radicalisent?”

Parce qu’on n’a pas de Plan B, il a été vendu pour subventionner le Plan Nord. On n’en veut pas de cette société-là, qui a comme seul objectif le profit, la compétition, la productivité. C’est une société faite pour Terminator, pas pour des êtres humains sensibles.

Cependant, les exemples d’espérer et d’être galvanisé par des gens inspirants sont tout aussi nombreux. On a besoin de bonnes nouvelles inspirantes. Pis m’en vas t’en chier une pléthore. Tiens, prends-les toutes!

En Bolivie, Evo Morales, chef de file du Mouvement vers le socialisme (MAS), a été réélu pour un troisième mandat. Premier président amérindien, il bénéficie d’un grand soutien populaire, fruit de ses succès en matière de lutte contre la pauvreté, dans le pays le plus démuni d’Amérique latine. « Jusqu’à 14 ans, j’ignorais l’existence des sous-vêtements. Je dormais avec mes habits » que « ma mère m’enlevait seulement pour deux raisons : chercher les poux ou faire une reprise au coude ou au genou », raconte-t-il.

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En Islande, des anarcho-punks aux finances publiques. De 2010 à 2014, la ville de Reykjavík a vécu une expérience unique : avec son maire, Jón Gnarr ancien comédien et des artistes se disant anarcho-surréalistes, totalement novices en politique, la capitale de l’Islande allait être administrée avec succès! En fin de mandat, il laisse la capitale islandaise en pleine forme. Il a mis en pratique les convictions qu’il a toujours revendiquées dans son parti : justice sociale, égalitarisme avec les individus et respect de l’environnement.

En Europe, la résistance aux politiques d’austérité s’organise loin de structures partisanes soupçonnées de faire partie du problème plutôt que de la solution. La popularité de partis politiques de gauche comme Podemos (« Nous pouvons ») en Espagne. Il y a eu aussi l’élection de Syriza en Grèce qui est encore une belle preuve qu’un autre monde est possible. Même si rien n’est gagné.

La Chine aussi lutte. Considérée comme le paradis de la main-d’œuvre cheap, il y a pourtant 240 000 grèves par année en Chine pour revendiquer de meilleures conditions de travail. De plus, des milliers de personnes manifestent pour la démocratie à Hong Kong. À partir du 28 septembre, les manifestants ont occupé plusieurs sites de la ville dont le quartier du gouvernement pour demander des élections libres en 2017.

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À New-York, croyez-le ou non, s’est formé un mouvement des “carrés rouges” prononcé en français en plus. Les étudiants de Cooper Union, une des dernières universités gratuites aux États-Unis, ont adopté le carré rouge. Ils ont été inspirés par les manifestations du printemps québécois et le carré rouge est devenu le symbole de leur rébellion. “On a vu tout ce qui se passait au Québec, c’est une grande inspiration.

Pas plus tard qu’hier, mercredi le 8 avril 2015, à l’UQAM de nombreux professeurs (es) ont formé un cordon entre les grévistes et l’anti-émeute du SPVM pour protéger leurs étudiants (es). Un exemple de solidarité patent : “On s’est passé le mot pour former un mur humain, entre les policiers et les étudiants, pour pas que le SPVM aille les tapocher“.

Il y a une mondialisation de la résistance.

Pour finir en beauté sur une ouverture, voici deux suggestions de livres bien de chez-nous pour se faire une tête sur l’actualité brûlante : Dépossession de l’IRIS publié chez LUX et 11 brefs essais contre l’austérité chez Somme toute.

“L’être humain n’a pas d’aile. Mais pourtant, on s’est donné les moyens de voler.”
Albert Jacquard

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