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Whatever

Par
Martin Perizzolo
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En plus d’être ma femme, mon amour et ma salope… En plus d’être son sex toy, son cœur pis son homme… On devient aussi des amis. L’amie. Ma personne préférée à l’est de Décarie. Celle avec qui j’ai envie de passer chaque seconde, tout dire, tout voir, tout boire…

On fait un bout ensemble. Un an, deux ans, trois ou quatre… Pis tout ça s’arrête. Sois tu lui fais une marde, ou elle à toi, ou l’amour a juste levé les pattes pour un autre pis tout ça s’arrête. Ça fait mal. En tout cas, je te le souhaite. Rien de pire que de laisser ou de se faire laisser dans l’indifférence. Faut que ça déchire un peu, l’amour sans relief, c’est le pire des compromis.

Les histoires simples comme 1 + 1 = [La vie qui goûte bon] se compliquent immanquablement et la personne avec qui on partageait l’intimité la plus sincère, du jour au lendemain, devient une inconnue, tsé comme dans la chanson de Gotye.

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Elle disparaît et quand elle refait surface, toutes nos cessions de heartstorming n’existent plus. Pis ça je le saisis, avec ma tête. Ce que j’accepte moins, c’est qu’on agit comme si ça n’avait jamais existé. Whatever.

C’est ça, le pire dans la fin de l’amour. Le Cold.

Parce que l’amour qui fade out, c’est fatal, mais ça faaade out, on s’habitue comme l’histoire de la grenouille dans l’eau froide sur un rond à High. L’amour va bouillir sans se soucier, jusqu’à sa mort. L’amour ça pogne 19h comme les lumières chez Pacini. Et c’est une transition normale, douce, entre deux plans, entre deux scènes.

Le cut to black, ça c’est définitif. Agressif. C’est ce qui me fait le plus de mal.

J’ai la mauvaise habitude de tomber pour des filles qui travaillent dans mon industrie. Yeah, don’t fuck with the payroll qu’ils disent. Parce qu’il y a toujours un post-apocalypse. On se recroise pis ça se passe comme dans Mad Max. On se tire dessus pis ça grogne en masse.

Quand on s’échange nos NIP, c’est inévitable, il y a des frais au guichet, on va se faire mal à un moment donné. Parfois c’est prémédité, mais souvent pas. On se fait mal, pis à partir de ce moment-là, c’est ce qui définit ce qu’on était. Le mal qu’on a ressenti est plus grand que le bon, la tendresse, les rires pis les jouirs qu’on a fabriqués.

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Notre démarche semi-stiff, nos regards qu’on retient comme un chien mal dressé… On jump les axes, il n’y a plus de lois, “avant”, désormais, n’existe plus. Pis c’est un sale mensonge, l’ultime. Celui qu’on ne devrait jamais prononcer même après tant d’autres. On s’est bouleversés si ce n’est pas d’avoir carrément changé nos vies. Je t’ai aimé comme la première, tu m’as baisé comme le dernier, je t’ai appris comment t’occuper de ton char, tu m’as donné le goût de lire, je t’ai supportée, tu m’as encouragé, j’ai posé tes ostie de tablettes, tu m’as amené en voyage, j’ai rempli ton frigidaire pis chassé pour toi, tu m’as amené dans les restos où j’osais pas entrer, je t’ai aidé à t’affranchir, tu m’as donné confiance, j’ai plongé mes bras dans ton corps, tu m’as sucé comme si dans mes couilles il y avait le remède à l’Ebola.

Malgré la peine pis les maladresses, j’trouve qu’on mérite un arrêt, un peu d’intérêt, un moment. Une caresse même. Je pousserai pas ma luck. Je le vois ben, le gris que j’ai crissé dans tes yeux, mais j’aimerais aussi apercevoir tout le bleu pis le gold que j’y ai splashé les fois que j’ai su viser. Je dois te le dire, t’as juste l’air bête parce qu’il te reste du glitter dans les cheveux.

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