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Vous ne devriez (peut-être) pas aller à l’université

L'université c'est cool, mais pour certains, ce n'est pas la seule façon de créer sa carrière.

Par
Pierre-Luc Racine
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Votre demande d’inscription est envoyée. Vous attendez impatiemment la réponse, mais avez-vous bien réfléchi? Est-ce que vous vous êtes posé toutes les questions? Même celles qui sont désagréables?

Prendre une vraie décision

J’ai grandi avec une mère n’ayant pas terminé son secondaire. Jeunes, mes parents me rappelaient régulièrement qu’il n’existe qu’une voie qui permet d’accéder au bonheur : la route académique. Secondaire. Cégep. Université. C’était la seule voie sur laquelle je pouvais m’imaginer en grandissant : un jour, je franchirai les portes d’une université.

La société favorise, heureusement, l’éducation. Sauf que sans s’en rendre compte, elle nous laisse sous-entendre que certains choix sont les meilleurs pour nous. Souvent par des personnes qui ne te connaissent même pas. Si vous êtes au cégep, pensez à tous ces oncles et ces tantes qui vous demandent en quoi vous allez étudier à l’université. Ils le tiennent pour acquis : vous allez étudier à l’université.

La société favorise, heureusement, l’éducation. Sauf que sans s’en rendre compte, elle nous laisse sous-entendre que certains choix sont les meilleurs pour nous.

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Il est aussi possible de tomber dans le même piège que moi : choisir son domaine par élimination. À la réponse : Est-ce que je me voyais faire d’autres choses? La réponse est non, mais c’est parce que je ne me voyais rien faire tout court. Je ne savais pas vers quelle profession m’orienter, alors j’ai opté pour le moins pire choix.

Je ne savais pas quoi faire. J’étais bon en math. Quel métier utilise les mathématiques? Quelles sont les options les plus payantes? Ce sont les questions que je me suis posées avant de m’inscrire en mathématiques concentration actuariat à l’Université de Montréal. Ne faites pas comme moi, demandez-vous ce que vous voulez vraiment.

Aller à l’université est une décision de tête, mais aussi de cœur. On le sait. On le sent. On le ressent, qu’en se rabattant sur un choix par défaut, il y a un risque de se retrouver dans une situation où on finit par lâcher sa job.

Une décision pour plusieurs années

Au cégep, j’avais un ami qui rêvait de devenir pilote d’avion. Son père insistait pour qu’il se trouve un solide plan B au cas où il n’atteindrait pas son aspiration. Mon ami s’est inscrit à Polytechnique où il a accompli toutes les études nécessaires pour devenir ingénieur. Ensuite, il a entrepris les démarches pour accéder à sa destinée avec succès. Aujourd’hui, il est pilote d’avion. Savez-vous ce que ça a rapporté son passage à Polytechnique? Que des années perdues.

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Fréquenter une université est tout un investissement en temps. Dans mon cas, mon baccalauréat en mathématiques concentration actuariat durait non seulement trois ans, mais il était particulièrement ardu. En plus, dans mon ancien domaine, il fallait gravir une succession d’examens postuniversitaires. J’ai ensuite poursuivi une carrière de presque 10 ans. Je pense souvent à ce que j’aurais pu faire de tout ce temps si j’avais pris une décision réfléchie au départ.

Évidemment, il est possible d’interrompre son parcours universitaire, mais avez-vous remarqué les verbes qu’on utilise pour décrire quelqu’un qui le fait? Il a lâché ou abandonné son université. C’est possible de le faire, mais ça ne sera pas facile.

Une décision éclairée

Assurez-vous d’avoir fait toutes les recherches nécessaires avant d’y aller. Questionnez des diplômés de plusieurs programmes de différentes universités. À l’époque, jadis, naguère, en 2003, j’aurais dû aller à l’UQAM. L’Université de Montréal offrait un programme de mathématiques en premier, ensuite une spécialisation en actuariat, tandis que l’UQAM avait un programme d’actuariat, simplement. J’en ai passé des heures chez moi à étudier pour des cours de mathématiques compliquées qui ne m’ont jamais servi plus tard dans mon métier. En plus, c’était les cours les plus difficiles.

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Quel est le taux de placement de mon futur domaine? Quelles sont les conditions des nouveaux diplômés? Oui, c’est très pragmatique de regarder le résultat potentiel de hautes études. Aller à l’université, c’est une décision de cœur, mais aussi de tête.

Une route alternative?

Est-ce possible de dénicher un substitut à un passage universitaire? Dans certains cas, oui. Pour sa culture générale ou pour une réelle éducation, il est bon de savoir que plusieurs universités offrent des cours gratuitement. Certains sites les répertorient tous.

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Aussi, il est possible dans certains domaines de contourner un parcours universitaire soit en complétant simplement un AEC, DEP ou au CÉGEP. Ou simplement en gagnant de l’expérience sur le terrain. Est-il possible pour moi de me faire un portfolio ou de l’expérience concrète? L’avantage de ces dernières possibilités, c’est de gagner de l’argent tout en apprenant.

Il n’y a pas qu’une seule façon de créer sa carrière, surtout à l’ère des nouvelles technologies.

Par contre, dans certains corps de métier, comme en soins infirmiers, le niveau d’éducation vous confine dans certaines tâches et certaines échelles salariales. De l’importance, encore, de faire toutes ses recherches.

Au final, il n’y a pas qu’une seule façon de créer sa carrière, surtout à l’ère des nouvelles technologies. Ma solution : Se fixer des objectifs (qu’est-ce que je veux faire?), se faire un plan (comment l’atteindre?) et prendre les meilleures décisions en fonction de celui-ci (le faire!). Ensuite, réévaluez vos résultats. Le plus magnifique de tout ça? Un plan, ça se change!

Qui sait? Peut-être finirez-vous à l’université!

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