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Les uns sont farouchement pour, les autres sont tout aussi farouchement contre. Dans les faits, le vote stratégique s’applique dans une vingtaine de circonscriptions seulement.
Actuellement, le résultat des élections au Québec ne permet pas de représenter les convictions et les choix de tous les Québécois et Québécoises. Réviser le mode de scrutin afin qu’il reflète mieux les aspirations de la population devrait être l’un des premiers soucis d’un gouvernement élu. D’ici là, il faut aussi défendre l’héritage social-démocrate du Québec.
Certains électeurs se sentent malheureusement contraints à voter stratégiquement dans quelques circonscriptions au lieu de voter selon leurs convictions. Voici un outil pour faire les bons choix.
Nous sommes une quinzaine de bénévoles de tout le Québec et de différentes allégeances politiques.
Participez ! inf[email protected]
« Que voulons-nous vraiment?
Dans quel monde voulons-nous vivre? Est-il possible de convenir d’un certain nombre de valeurs communes, que nous allons privilégier, pour améliorer le bien-être de tous? Est-il possible de reprendre confiance en nous-mêmes, collectivement, à travers un État démocratique, plutôt que de poursuivre dans la voie du laisser-faire dont la motivation première est le profit de quelques-uns? À force de se faire matraquer l’esprit par «le moins d’État possible», «le moins d’impôt possible», «le moins de subvention possible», aux universités comme ailleurs, serions-nous devenus insensibles à la nécessité d’une entente commune qui nous rallie? D’un même État comme promoteur et défenseur de nos valeurs? De quel type de gouvernement voulons-nous?
Un gouvernement où le laisser-faire économique d’une minorité impose ses décisions à la majorité ?
Ou un gouvernement défenseur de l’intérêt public qui met l’économie au service des décisions politiques démocratiques?
Je rêve d’une force politique qui puisse se mettre en phase avec l’extraordinaire élan de démocratie et de mobilisation citoyenne que le Québec a connu ces derniers temps. C’est dans ce sens-là qu’il nous faut marcher. Rallier les forces créatrices, concilier les tensions et canaliser nos énergies vers un projet commun alliant résolument justice sociale, économie et écologie. Pour que ces consensus s’établissent, il importe de nous fixer un but commun: le bonheur de tous !
La prochaine élection n’est qu’une étape. Nous sommes divisés, mais les forces qui préparent l’avenir sont à l’œuvre. Elles sont à la base du gouvernement qui deviendra, je le souhaite, visible un jour en plein soleil.
Quel qu’il soit, le prochain gouvernement devra promptement procéder à une réforme du mode de scrutin et de notre fonctionnement démocratique non seulement pour mieux servir la diversité des points de vue qui nous constituent mais rétablir la légitimité démocratique qui doit présider à notre gouvernement.
Quelque soit notre prochain gouvernement, il faudra de notre côté que l’on continue de s’indigner. Il faudra aussi nourrir notre capacité à nous rallier autrement. À notre capacité d’indignation devra ré-pondre notre capacité de rêver ensemble. Pour nourrir l’idéal souverain de ce monde dans lequel nous voulons vivre. »
– Dominic Champagne, Le gouvernement invisible (Éditions Tête Première), Lancement ce soir à 17h au Whisky Café à Montréal (5800, boul. Saint-Laurent)
Illustration: La cassette de Jean Charest