Voir grand

Les élections, on le sait, ce n’est pas l’événement qui excite le plus de monde en ville. Encore moins une élection partielle. Encore moins au municipal. De toutes façons, le municipal… Qu’est-ce que ça change vraiment que l’ennuyant spectacle de la Fête nationale au Parc Maisonneuve se termine à 1h du matin plutôt qu’à 23h, que mes restes de table se ramassent dans un bac brun au lieu d’un sac vert ou que le sens unique de ma rue soit vers le nord ou vers le sud?

Si vous vous reconnaissez dans ces propos, on vous comprend. C’est loin d’être l’activité la plus courue en ville que de s’intéresser aux questions municipales. La preuve, les Justiciers urbains et 2,94% de la population du Vieux-Rosemont sont à peu près les seuls à le faire.

Mais merci à la rédaction d’Urbania, nous sortons aujourd’hui de l’ombre et élargissons notre public de fans en délire au-delà de notre fidèle poignée d’illuminés. Depuis un an, nous prenons part de façon constructive au débat public en publiant des textes, en participant à des consultations publiques, en faisant des films, en organisant des événements, en veillant sur la ville, tels les super-héros que nous sommes. Être pertinents en habits moulants, tel est le destin qui nous anime.

Nos super-pouvoirs se sont révélés à nous un certain soir de mars 2011, lorsque nous nous sommes rendus compte de qui nous étions: des citoyens. Aussitôt découvert, ce statut nous a pavé la voie à une panoplie de tribunes (instances officielles, médias et autres) qui nous permettent de faire avancer nos idées et d’influencer les décisions. En plus, n’étant visiblement que 2,94% à le faire, on bénéficie d’énormément d’attention!

On habite la ville et on l’aime. On aime qu’elle se développe intelligemment pour continuer à être animée, vivante et dynamique. On aime les quartiers qui se renouvellent, on aime la mixité, les commerces et les lieux d’emplois près des quartiers résidentiels, on aime la cohabitation des différents modes de transport, on aime l’aménagement pratique, bien pensé, efficace et beau.

On aime la démocratie, les décisions prises en concertation avec les citoyens concernés. On aime le brassage d’idées pour que notre ville se surpasse, s’améliore constamment, continue à nous surprendre. On aime la ville qui favorise la prospérité économique, qui laisse place à la libre-expression culturelle, qui incite les résidants à «habiter» leur quartier.

On n’aime pas les menaces qui pèsent sur notre ville: la morosité, l’exode, les tours de condos à 18 étages sans rien d’autre autour. On n’aime pas voir notre ville abandonnée à elle-même, la voir s’éteindre lentement, la voir vidée de ses forces, vidée de l’énergie de ses résidants.

Non. On se lève et on la défend. Car les Justiciers urbains, ont le pouvoir – et le devoir – de le faire. Quand on s’exprime, on fait bouger les choses. C’est ce qu’on a découvert. Le municipal… à quoi bon? À un peu tout ça. À forger notre monde et notre quotidien.

Imaginez si plus de gens s’intéressaient à ce qui se passe à l’échelle municipale. La ville et son développement risqueraient de refléter réellement la volonté d’une majorité de ses habitants. C’est notre vision, notre pari. Embarquez-vous?