Pour être acceptés à l’école primaire Fernand-Séguin, les élèves doivent passer un test d’aptitudes logicomathématiques qui les place, techniquement, en situation de douance. Mais sinon, cette école d’Ahuntsic axée sur la science et l’informatique est comme toutes les autres. À quelques différences près…
« Je pense que vous arrivez avec des préjugés ! » m’avertit le directeur, Alain Rouillard. « Nos élèves ne sont pas différents des autres. On s’assure simplement de répondre à leur haut potentiel. » Pour garder stimulés ces élèves qui sont capables d’en prendre, la formation à Fernand-Séguin est enrichie par des cours de sciences et d’informatique. Mais comme dans n’importe quelle classe, les élèves doivent lever la main pour participer.
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Dans un cours sur la démarche scientifique typique du cursus particulier de Fernand-Séguin, Maïk devra comparer des épingles à linge en bois et en plastique, et déterminer laquelle est la plus solide à l’aide de tests rigoureux. Sa prédiction initiale : l’épingle en bois !
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Les élèves doivent expliquer comment fonctionne une épingle à linge. Comment diriez-vous ça, vous, dans vos mots d’adultes ? Pour Frédérique, c’est simple : « Tu dois appuyer sur le bout ouvert de la pince, et là, ça ouvre le bout fermé, puis tu peux pincer ce qu’il y a entre ».
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« Le but, c’est pas de faire un dessin artistique, c’est un dessin technologique », rappelle avec bienveillance Roya à ses amies. « Ces élèves-là détestent se tromper. Ils préfèrent ne rien faire que de ne pas avoir la bonne réponse du premier coup », m’explique Julie, leur enseignante.
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« On nous reproche d’écrémer les autres classes, mais ces élèves-là ont aussi des besoins particuliers, relativise Julie. C’est pas vrai qu’on n’a pas de troubles d’apprentissages ou de troubles de comportements. » Pendant le cours, une élève se rend d’ailleurs chez l’orthophoniste, comme dans n’importe quelle école.
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Durant la période d’expérimentation, Elliot met ses coquilles antibruit pour se concentrer. « J’adore la science ! dit-il. Mais ce que j’aime le plus, c’est de coder. À la maison, je viens de terminer un site internet qui utilise trois langages informatiques : Python, HTML et CSS. »
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Maude est la prof de science à l’origine de cette fabuleuse expérience. « Je viens du secondaire et ma plus grande surprise en arrivant ici, c’était de constater que certains élèves étaient au même niveau ! Sur le plan émotif, par contre, ils ont l’âge qu’ils ont. Le défi, c’est de les motiver parce que si c’est trop simple, ils vont trouver ça plate. Au primaire, ils ont encore la flamme et on ne veut pas l’éteindre ! »
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Même si certains élèves ont des aptitudes plus avancées que d’autres en informatique, le curriculum convient à tous et n’implique pas nécessairement l’utilisation du codage. Au local d’ordinateurs, un professeur forme ce qu’il appelle la « brigade informatique », constituée de jeunes de 5e et 6e année qui deviennent des experts du lab et peuvent accueillir les autres élèves de l’école en son absence.
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Adèle fait partie de cette brigade, en plus d’être dans le comité élections, la troupe de théâtre, l’activité Expo technoscientifique et le très sélect « comitécolo », avec lequel elle a planté des fleurs pour les abeilles et construit un hôtel à insectes vraiment cool. Elle adore son école parce qu’« ici, ça prend pas une heure donner les explications ! »
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Comme au secondaire, les élèves de Fernand-Séguin intègrent en informatique la matière apprise dans les autres cours. Récemment, ils découvraient l’histoire des Premières nations, et à l’aide d’un logiciel de modélisation, ils dessinent un village autochtone dont ils pourront reproduire des éléments à l’aide d’une imprimante 3D.