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Des p’tites municipalités au Québec, y’en a une pis une autre. Impossible de toutes les nommer, de toutes les connaître. Certaines se démarquent par la qualité de la poutine offerte à la cantine de leur aréna, d’autres par la beauté de ses grands espaces verts.
Une seule possède ces deux qualités, c’est Ste-Germaine-Boulé.
Ah pis aussi, comme l’indique la municipalité sur son site web, vous serez sûrement ravis par… les magnifiques arrangements paysagers…!
Localisée dans la très vaste MRC d’Abitibi Ouest, Ste-Germaine-Boulé compte en son fief pas loin de 1000 habitants. Ça fait du monde à messe! D’ailleurs si tout l’village s’y rendait en même temps, pas certaine que tout l’monde aurait son boutte de banc dans l’Église. Anéwé. En ces temps peu ecclésiastiques, je pense qu’on peut éviter de passer plus de temps sur cette problématique.
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Les Germainiens pis les Germainiennes
C’est d’même qu’on appelle ceuse qui habitent à Ste-Germaine. Y’ont le cœur à bonne place. Le cœur sua main. Toujours prêts à aider l’monde autour, ça s’tient les coudes serrés à Ste-Germaine-Boulé. Les gens aiment ça participer pis contribuer à la vivacité de la municipalité, tout le monde met son grain de sel pour garder l’indice de qualité de vie ben accoté dans l’tapis. Les Germainiens pis les Germainiennes sont accueillants, fiers pis vraiment pas gênants. Pour le constater, j’te suggère de passer un après-midi sur le banc en face de l’Épicerie Gauthier, j’mets un 20 sua table que tu vas te faire au moins cinq nouveaux amis pis peut-être même sérieusement envisager de déménager à Boulé!
Le Festival du Bœuf
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C’est d’même que s’appelle le plus gros événement de l’année à Ste-Germaine-Boulé. Depuis bientôt 40 ans (c’est pas rien ça!), on te sert un bon repas à base de bœuf qui a spinné sur son lui-même all day long au-d’sus d’un tas de braise dehors en face de l’aréna pis après pour faire descendre le snack, on te booke un artiste en vogue qui vient te chanter ses meilleures tounes.
Le plus beau dans tout ça c’est que tu risques de finir ta veillée ben high sua Coors Light dans un des coins de l’aréna à te faire raconter par un inconnu la dernière niaiserie que son beau-frère Kévune a faite au dernier réveillon chez ses beaux-parents. Si t’es chanceux, tu vas peut-être même te faire servir ta last call beer par Jaclin, le sympathique et chaleureux maire d’la municipalité qui est en poste depuis une vingtaine d’années environ.
La capitale du coureur
C’est d’même que j’viens de surnommer la municipalité de Ste-Germaine-Boulé. Y passe autant (sinon plus) de joggeurs que de chars par heure sua rue Roy. Pis ça, c’est la faute des deux bonhommes Rancourt qui courent depuis la fin des années 70 et qui ont fait autant de marathons autour du monde que t’as fait de changements d’huile su’ ta Toyota Corolla 97. Y’ont transmis leur passion à leurs enfants, pis leurs enfants l’ont ensuite transmis à leurs amis pis ainsi de suite.
Allô le domino de monde aux mollets d’enfer.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, en 2016, si t’habites à Ste-Germaine-Boulé pis que tu fais pas de jogging ben t’es un outsider. Ok j’en beurre épais, mais sérieux, c’est le paradis des joggeurs. Les grands rangs permettent aux sportifs de se fouler la cheville en paix, pas comme au parc Lafontaine downtown Montréal où là, t’es instantanément démasqué parce que tu te payes en prime, au terme de ta chute, une virée dans le lac artificiel où seuls les canards sont game de patauger.
Le rouet géant
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C’est d’même que s’appelle la grosse roue, communément appelé un rouet (lol) que l’on croise à l’entrée du village quand on arrive par Rouyn-Noranda. (FYI, c’est le moment historique de mon article). Érigé à l’occasion du 50e anniversaire de la Paroisse en 1983, il fait aujourd ’hui la fierté (je pense) des habitants de Ste-Germaine-Boulé.
Il a été construit par Florian Bégin, Georges Audet, Ulric Chabot, Valère Pigeon et Jacques Chabot pour rendre hommage aux pionniers et pionnières de Ste-Germaine-Boulé. Fun fact : il figure dans le livre des Records Guinness depuis 2001. Certains seraient peut-être contents de savoir qu’il y a des méthodes moins douloureuses que de se rentrer des clous dans le talon pour figurer dans ce livre qui traine aujourd’hui quelque part dans une boîte en cartron chez vos parents qui habitent encore à Greenfield Park.
Le Skinoramik
C’est d’même que s’appelle le club de ski de fond qui, depuis 40 ans, offre une quarantaine de kilomètres de pistes où le port du legging et le bandeau en polar est de mise. C’est pas un sport pour tout le monde, le ski de fond. Dans ma tête, j’associe ça aux gens généralement cultivés, qui sont membres du MEC depuis plus longtemps que le moment où ils ont acheté leur premier iPad pis qui jurent que par les bas en laine de mérinos. Peu importe, la municipalité de Ste-Germaine-Boulé peut se vanter d’avoir une très belle station de ski de fond. Parce qu’après un marathon, quoi de mieux que 40 km de ski pour t’aider à récupérer, hein?
C’est évident que Ste-Germaine-Boulé, c’est ben plus que ça. Le meilleur moyen de s’faire sa propre opinion d’un lieu, c’est d’y aller.
Je t’invite donc à prendre la route pour Boulé cet été. Mais cherche pas d’hôtel, t’en trouveras pas. Cherche pas de McDonald’s ou de St-Hubert ni un bar oussé qui te servent ton drink dans un pot Masson, y’a rien de toute ça.
Y’a en masse de champs pis de verdure pour que t’y plantes ta tente par exemple. Pis tu risques sûrement de croiser quelqu’un qui va t’inviter à rentrer prendre une bière chez eux pis t’raconter la légende des bretelles à Mononc’Jack. Ça, c’est si on t’a pas proposé une journée de pêche su’ l’Lac Abitibi (qui risque de finir tard) pour te faire profiter d’la beauté d’nos paysages quand on a vu que t’avais pas l’air du coin avec ton hipster vibe.
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Faut finalement savoir que le soir, un coup qui fait noir, y’a pu un son au village. On entend juste deux-trois chars passer de temps en temps. Pis c’est à ce moment-là que, planté au coin d’la Principale pis d’la rue Roy, tu risques d’imaginer ta vie à Ste-Germaine-Boulé. Don’t be scared bro, c’est normal, just blame it on le charme pis la beauté des p’tits villages en région.
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Pour lire un autre reportage Ville de la semaine : Saint-Georges de Beauce