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Ville de la semaine: Oakland et tout autour de San Francisco
Pour accompagner ta lecture : California – Phantom Planet
La Californie : l’état où Bernie Sanders aurait pu être Président, l’épicentre du health trend, pionnière du mouvement LGBT, des playdates de bons voisinages, des maisons overpriced, des randonnées accessibles, de Sandy Cohen, Mark Zuckerberg et de tout ce qui se trouve dans ton iPhone.
Je ne sais pas si c’est la trentaine qui cogne à la porte, mais j’en ai un peu soupé des grandes villes. San Francisco est belle, magnifique même, elle a ses particularités, ses couleurs, sa culture, tout ça. Mais aux alentours, dans des villes qu’on considère faussement comme suburbia, on y trouve une tout autre ambiance qui s’aligne mieux avec le 3-0 qui frappe à ma porte. Aka, je peux y dormir tranquille, faire du sport dans la journée, passer ma soirée à lire, la tête semi dans les nuages.
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Pour le meilleur : c’est tout simplement magnifique
En termes de voyage, c’est une région des plus plaisantes à visiter. Les gens sont gentils, il y a un équilibre accessible entre nature et vie de ville et on est à quelques heures de Big Sur. Inutile de dire que si vous êtes là, un roadtrip sur la Highway 1 s’impose. C’est vraiment plaisant de conduire sur des routes larges qui ne sont pas parsemées de nids de poule et de zones de construction à tous les trois kilomètres. Tu peux rouler, rouler, rouler comme dans un road movie.
PS: pour les fans de Big Littles Lies, la ville de Monterrey est à trois heures de route.
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Pour le pire : des inégalités embarrassantes
Premier matin à Oakland, la vue me sidère. D’un côté il y a la ville, la baie et de l’autre, les montagnes. On fait une promenade en voiture à travers la ville pour aller bruncher dans un endroit bien trendy. On passe à travers un quartier indépendant baptisé Piedmont.
-Ici, ce n’est plus Oakland, c’est Piedmont.
-Comment ça?
-Bin, Oakland a quand même son lot de pauvreté dans certains quartiers. L’écart entre les riches et les pauvres est immense. Piedmont, c’est une gang de riches qui a décidé que leurs taxes ne serviraient qu’à eux. Ils ont leur propre système scolaire et leur propre corps de police. Ils se financent.
-Hein? On peut faire ça? C’est pas un peu anti-humain?
-Ouaip. Mais c’est comme ça.
Et après vérification, c’est effectivement « comme ça ». Piedmont a voté son indépendance en 1922, elle était alors connue comme étant la « ville des millionnaires ». Aujourd’hui, Urban Dictionnary la définit comme une petite ville du Bay Area habitée majoritairement par des blancs riches un peu douchebags. Mais bon, cette étiquette est à prendre avec un grain de sel.
Une étude de l’université de Berkeley sur les « slums » de San Francisco vient de conclure que les gens qui les habitent vivent dans des conditions similaires à celles des slums des pays en développement. On est aux États-Unis, un pays reconnu comme étant l’un des plus riches au monde. Quand on dit que tout est une question d’image, le américan dream est sans aucun doute la campagne publicitaire la plus réussie de tous les temps.
Depuis l’avènement de l’industrie technologique et de la Silicon Valley, la région est victime d’une immense bulle immobilière qui crée des inégalités sans bon sens entre les riches et la classe moyenne. Nul besoin d’être dans la pauvreté extrême pour expérimenter le manque dans pareil endroit : c’est ce qui est épeurant. On dit que le prix médian d’une maison familiale (on ne parle pas d’un palace) en 2015 était de 1.4 million de dollars.
Plus qu’une destination à la mode
Tout ça pour dire que San Francisco et sa Bay Area est plus qu’une destination de coffee shop. Il y a de quoi s’en mettre plein la vue avec des paysages idylliques tout en satisfaisant les voyageurs qui sont socialement curieux. C’est une région du monde qui est toujours en mouvement, autant en profiter quand on y met les pieds!