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Vélos vs. vélos

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Me revoilà. Appelez-moi le blogueur prodigue. Après une absence de presque 15 mois, il était temps que je revienne brasser la cabane ici.

Je prends la relève de Marie-Andrée Labbé à titre de “Personne qui poste le vendredi”. J’ai de grands souliers à chausser, mais ça tombe bien, je porte du 11. En plus, le vendredi, je suis tout le temps très fatigué, ce qui veut dire que je risque d’écrire des niaiseries, de prendre des raccourcis sociaux-éthiques douteux et d’oublier qu'”occurence” s’écrit avec un “e” et deux “r”. Tout ça pour le plus grand plaisir des commentateurs et des sur-facebook-partageurs-indignés.

Néanmoins, pour mon grand retour, je vais jouer intelligemment comme me l’a déjà si bien conseillé mon idole, Guy Carbonneau, sur une carte de hockey qui prophétisait par son look les memes dont je raffole 20 ans plus tard.

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Je vais traiter aujourd’hui un sujet avec lequel tout le monde est d’accord en théorie, mais que bien peu de gens mettent effectivement en pratique: le respect du code de la route lorsqu’on circule en vélo. En fait, en tant que cycliste, je vais surtout profiter de l’occasion pour vomir toute la haine que j’accumule depuis 4 ans envers les tapons qui me dépassent pendant que je respecte un feu rouge. Non seulement, ils brûlent un feu rouge, ce qui est illégal, mais dans trois quarts des cas, ils avancent tout croche à 7 km/h, ce qui m’oblige à tenter des manoeuvres risquées pour les redépasser. Évidemment, au feu rouge suivant, ils passent devant moi comme si de rien n’était et tout est à recommencer. Comme le disait si bien Sans Pression dans une interlude célèbre sur son premier album: “Sérieux man….c’t’un everyday…c’est le genre d’affaires qui se passe à chaque jour…..sèèèèèèèèèèèrieux…”.

OK, le pire est passé.

Mais il y a au moins deux autres “gestes” que je ne peux supporter et qui me mettent en Bojoual vert. Premièrement, supposons l’intersection d’une piste cyclable et d’une autre rue. Les gens normaux qui arrivent au feu rouge sur leur bicycle (et qui le respectent, le feu rouge, je veux dire), se mettent à la queue leu leu, en file indienne. Puis, un asti de cave interstellaire arrive de nulle part, dépasse toute la file et va se crisser en avant de tout le monde. Évidemment, comme je l’ai mentionné plus haut, cette personne est généralement inapte à conduire un vélo dans la jungle urbaine et causera des problèmes à toute la file de gens qui sont maintenant obligés de manoeuvrer dangereusement pour l’écarter de leur chemin. Pourquoi tolère-t-on sur une piste cyclable ce que nous ne tolérons pas à l’arrêt d’autobus, au guichet automatique, au restaurant ou chez le dentiste? Prochaine fois que vous êtes victimes d’un tel acte de carence en civisme, criez haut en fort votre mécontentement: “Goujat! Hors-la-loi! Chauffeur du dimanche! Sujet de Sa Majesté la Reine d’Angleterre!”

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Deuxièmement, il y a aussi une variante à ce geste barbare qui m’horripile: les gens qui arrivent sur leur élan, alors que la lumière vient de tomber verte, et qui en profitent pour passer devant tous ceux qui étaient sagement au neutre à patienter au feu rouge. Le principe du “premier arrivé, premier servi” est, règle générale, une manière très juste de déterminer comment on distribue un privilège. Dans ce cas-ci, le privilège est de traverser la rue. Pourquoi les derniers arrivés considèrent-ils que ce privilège leur appartient? Tu arrives en dernier? Bien, tu te crisses en arrière de la file pis tu attends comme tout le monde. Fuck off. Ai-je besoin de préciser que les pistes cyclables n’ont qu’une seule voie dans chaque direction et que passer à 30 km/h à 28cm de gens qui circulent maladroitement en espérant atteindre un erre d’aller, c’est pas très brillant. Surtout que dans cette ville, un nid-de-poule est si vite arrivé…

Bon, je ne suis pas parfait.Je n’ai pas l’immunité diplomatique parce que je me permets d’observer et de commenter sur la situation. À l’occasion, il m’arrive de passer un peu vite sur un arrêt/stop ou de rouler à l’envers dans un sens unique. Mais je tiens à vous faire remarquer ceci: je n’ai adressé aucun reproche aux automobilistes dans ce texte. Pas besoin. On se nuit déjà assez entre cyclistes. Collectivement, nous avons un examen de conscience à faire. Avant de tout blâmer sur les chars, on devrait se regarder un petit peu dans le miroir. 90% des automobilistes sont compétents (bien que certains ont néanmoins de la difficulté à s’adapter à l’invasion de bicycles sur ce qui a été “leurs” routes pendant 100 ans. Laissons-leur le temps de s’adapter). Pour le moment, je persiste à croire que la parfaite harmonie entre cyclistes et automobilistes n’est pas une utopie. Si les conducteurs d’auto continuent de progresser dans l’acception du fait qu’ils doivent partager la route (et je remarque une réelle amélioration des comportements depuis 5 ans) et si les cyclistes se donnent la peine de respecter les règlements élémentaires qui régissent la circulation routière, TOUT IRA BIEN.

ps: portez-donc un casque.

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