Une amie a été traumatisée par une vidéo porno amateur : alors que sa mère et elle croyaient avoir en main le film Le Roi Lion, elles ont plutôt vu les voisins se crosser avec un téléphone à roulette. Ils s’étaient trompés, au moment de leur remettre le film pour enfant.
Le premier porno visionné est parfois révélateur d’un malaise qui nous suivra longtemps, ou d’une excitation naissante pour les accents français ou les filles qui s’appellent Emmanuelle. J’ai questionné quelques personnes pour en savoir plus sur leur première expérience avec des baises projetées sur écran.
Un génie avec de gros pouces
« Il y avait ce porno où ce dude (un genre de Michael bien proportionné avec un sourire très St-Tropez) avait trouvé un génie dans une lampe, qui pouvait réaliser ses fantasmes. C’était très Shéhérazade comme décor. Le mec se ramasse une fille très cochonne, ensuite deux filles et ensuite quatre. Le génie avait un rire tonitruant et il y avait souvent un genre de coupure de la scène de cul, avec un gros plan sur la tête du mec qui regarde la caméra et fait des gros thumbs up bien marqués au génie. Lui, il reste les bras croisés et éclate de rire.
Le thumbs up m’est resté et j’ai fait ce geste des tas de fois avec des amies qui savaient que ça venait d’un porno »
Pénis en plastique pour pyjama party
« C’était à la fête de ma meilleure amie Roxy. Je devais avoir 10 ou 11 ans. On était une gang de filles dans le sous-sol pour un pyjama party. On était bien énervées. Il devait être minuit et personne ne dormait. Ma meilleure amie décide d’ouvrir la télévision. La plupart des postes sont fermés à cette heure-là. C’était le début des années 90. Il se trouve qu’il y a le câble et Super Écran sur sa télévision (elle était hot! Son père travaillait pour une compagnie de câblodistribution).
On est tombées sur une scène de pseudo romance entre un monsieur bien musclé avec de longs cheveux blonds et une madame aux cheveux bruns courts. Pis là, il sort son machin.
Ma réaction a été de trop rire et de dire : “Ça ne se peut pas que ce soit un vrai.” Tout le monde a trop ri, trop fort. Le père de ma chum descendait les escaliers. On a fermé la télévision super vite et on s’est fait un peu gronder! »
Fan d’Histoire
« J’avais 14 ans et c’était un porno avec Cléopâtre et Marc-Antoine, avec cette réplique qui est ensuite devenue culte dans notre collège : “Mmm, tu es merveilleuse, fille du Nil.” »
Le fantasme de l’accent français
« J’ai écouté Tendre Corinne de Marc Dorcel dans la maison où je gardais. J’avais trouvé le film dans les vidéos de la famille. Il y avait aussi Filles de luxe, un autre film français aussi. Depuis, j’ai toujours eu un faible pour l’accent français. »
Faire semblant a toujours été à la mode
« Mon premier a été une diffusion de Bleu Nuit. Je devais avoir 12-13 ans. Je rêvais d’Emmanuelle. C’était plus de l’érotisme que du porno. Puis j’ai vieilli et j’ai compris qu’ils feignaient la pénétration. Sacrilège! Que de souvenirs jaillissent! »
Économiser pour son premier trip à trois
« J’étais en secondaire un. Un ami de ma classe m’a dit qu’il avait un film de cul à vendre au coût de 7 $. Moi, sans argent, je m’étais empêché de manger à la cantine pendant 2 jours pour pouvoir le payer avec l’argent que ma mère me donnait. Le film montrait deux gars et une fille qui avaient une panne automobile. Ils se ramassaient chez deux sorcières qui pouvaient donner des envies aux autres avec des poupées Voodoo. Sérieux je me suis tellement branlé devant ça. J’essayais de venir à chaque étape de la scène (pour le cunni, la pipe, le changement de position…) J’avais du juice dans ce temps-là. Aujourd’hui encore, mais quand j’y repense, calavaire…. j’étais en feu! »
Dans la chambre de son beau-père
« J’avais enfoui ce souvenir. Le premier porn que j’ai écouté c’était un VHS que j’ai regardé avec mon premier chum sérieux. C’était un truc assez classique hétéro fellation-cunni-pénétration-éjaculation sur le visage et sur les seins. Ce qui m’a le plus marqué quand j’y repense c’est que le VHS appartenait au père de mon chum et qu’on l’avait écouté dans la chambre de son père comme il avait sa télé au pied de son lit. »
Parodie préhistorique
« Une adaptation des Pierrafeu. Boom Boom était un grand homme musclé et huilé avec une perruque – très très évidente – blonde. »
L’inspiration d’un club de lesbiennes
« Emmanuelle, tellement pas original! Puis, Bilitis. C’était vraiment la découverte, je me souviens avoir été fascinée par la douceur et la sexualité des filles et la photographie de David Hamilton. Je ne connaissais vraiment pas Breillat, la scénariste, à cette époque, mais je me souviens beaucoup de la trame sonore de Francis Lai. Fin des années 80, à Montréal, il y avait un club de lesbiennes qui s’appelait d’ailleurs Le Bilitis. »
Bisbille familiale
« Mon père a enregistré Bleu Nuit par-dessus ma cassette de bébé. Je l’ai découvert quand j’étais ado en voulant montrer à ma gang d’amis comment j’étais cute. Malaise. »
Traumatisme
« Je ne savais pas encore lire. Mon père avait une conférence à donner dans un hôtel et il m’avait laissé jouer à des jeux. Il m’a dit de ne surtout pas aller cliquer sur une affaire. Curieux, j’ai décidé de cliquer sur le truc et j’ai été traumatisé. Aujourd’hui, ça va, mais j’étais clairement trop jeune pour voir ça. »
Succès culturel
« En bonne Française que je suis, j’ai grandi avec les classiques comiques français. Mon préféré était Les Visiteurs. Un jour, je remarque sur l’étagère VHS de mon père Les Visiteuses. Je me dis que c’est la version féminine des visiteurs et je m’empresse de mettre la cassette dans le magnétoscope. La première scène c’était deux filles et un gars qui se rajoute après. La thématique médiévale était respectée dans les costumes. »
Ça a duré 15 minutes avant que ma mère débarque et se rende compte de ce qui se passait. Je devais avoir 8 ans. »
En quatre-roues ou à quatre pattes
« Une histoire de voyage en quatre-roues à Super Écran. J’ai toujours été terrorisée des pornos depuis. Oh. C’est pas vrai. Dans mon cours de Cinéma et Féminisme j’ai dû analyser des pornos féministes. Une fois je me suis levé chez des amis vers 8 ou 9 h. Je me suis fait des toasts. J’ai parti le film et ça jouissait super fort. J’étais comme “BON MATIN GANG!” »
Un film de fesses pas classé XXX
« C’était pas un film porno, mais le premier qui m’a donné des sensations dans le bas ventre : Porky. Ce doit être pour Porky mon fantasme des glory holes! »
Un jardin où foutre beaucoup de semences
« J’étais avec une amie. On fouillait sur Bell, et il y avait un film doux avec beaucoup de couleurs et de la petite musique cute. Ça s’appelait quelque chose comme Le jardin d’Émilie. On l’avait regardé petit boutte par petit boutte, très excitées, mais pas par le film, juste par le fait qu’on écoutait quelque chose d’interdit! Après ça je suis mise à lire des forums de filles qui parlaient des manières de se masturber. Ma première source, mais sans image, d’excitation officielle. »
Souvenir sur papier
« C’est dur à dire pour moi. Je ne saurais dire quel est le premier film porno que j’ai vu. Par contre, je pense que la première image de nudité que j’ai vue est une photo où Shania Twain posait nue. »
XXX-Files
« Un film de Bleu Nuit qui s’ouvre sur les fesses de David Duchovny… »
Le film le plus malaisant de tous les temps selon ma cousine et moi
« Le lagon bleu ça compte? Télé Québec le passait sans annonce très tard le soir. »
Une bonne source d’énergie et de trauma
« J’étais trop jeune pour me rappeler de tout. J’avais 7 ou 8 ans et j’étais chez un ami de mon père, au sous-sol. J’ai voulu mettre un VHS, mais je suis tombée sur une madame blonde aux gros seins qui se passait une banane. J’ai vraiment été traumatisée des bananes pendant longtemps. Je ne voulais plus en manger. »
Passe-temps plaisant
« J’avais entre dix et douze ans. Je me souviens juste d’une scène d’une femme bien touffue qui se faisait doigter. Ça avait l’air le fun. »
De miel et de feu, de mouille et de foutre
« Le miel du diable de Lucio Fulci à Bleu Nuit (avec un joueur de saxophone coquin), et Je brûle de partout de Jess Franco, loué illégalement. Jess Franco allait plus tard devenir mon réalisateur favori. »
Sur mute la prochaine fois
« Emmanuelle IV. Mes parents venaient de s’abonner à Premier Choix et je m’étais un peu vanté à l’école que je pouvais accéder à un contenu “interdit”… J’avais même promis que je l’enregistrerais sur VHS. Le problème est que le décodeur était branché sur la télé de la chambre des maîtres. J’ai réussi tant bien que mal à programmer l’enregistrement, puis à reprendre la cassette vite fait bien fait. Sauf que mes parents l’ont su car, lorsque l’enregistrement a démarré, la machine a fait un gros bruit. »
J’aime mieux gonfler des ballons
« Le gars faisait manger des morceaux d’oignon crus à la fille après les avoir passés sur ses mamelons. »
Pour d’autres ce qui est marquant est aussi le titre de la première œuvre visionnée, comme Minouche L’Insatiable, Six Suédoises à la pompe, Citizen Jane, The Breakfast Club : A XXX Parody, Penetrator. Ou sinon le premier porno peut même être seulement un son ambiant, comme l’a expérimenté ma copine Anaïs : « J’étais au Cinéma l’Amour et je n’ai rien vu! »