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URBANUIT: Ma première fois au « Montreal Fetish Week-End »

Cuir, latex et... liberté!

Par
Michelle Paquet
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Quand ma collègue Audrey m’a proposé d’aller faire un tour au Montreal Fetish Week-End pour une chronique URBANUIT, je n’y ai pas pensé plus de deux secondes avant de dire oui. Ben oui que j’irais faire un tour à l’un de leurs événements pour voir ce qui s’y passe et présenter cette communauté aux non-initiés. Pas de trouble !

C’est plus tard, alors que je me préparais pour aller à leur soirée « LateXtacy » que j’ai commencé à me demander dans quoi je m’étais embarquée. Soudainement, le code vestimentaire de l’événement me semblait bien plus intimidant que la première fois où j’y avais jeté un coup d’oeil. « (…) beaucoup plus qu’une soirée mode de LATEX… Y sont aussi bienvenus les uniformes, cosplay, victorien, corsets, cyber, steampunk, jocks, gear, brassières et sous-vêtements osés, wetlook, Dominants/ et soumis, lolita, robe de soirée ou smoking en noir », pouvait-on lire sur le site web du Montreal Fetish Week-End. Mettons que je n’avais rien de tout ça dans ma garde-robe.

Dès mon arrivée, on s’assoit dans le hall d’entrée pour discuter et elle me pose la question : « À quoi tu t’attends ? »

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Je me suis parée de ma petite robe noire qui faisait le plus « Je veux me fondre dans le décor » et j’ai sauté dans un taxi en direction du Bain Mathieu pour être à l’heure pour ma rencontre avec Velma, la relationniste de presse de l’événement et ma guide pour la soirée. Dès mon arrivée, on s’assoit dans le hall d’entrée pour discuter et elle me pose la question : « À quoi tu t’attends ? ». Je suis franche avec elle, comme je le suis avec vous, je ne fais pas partie de la communauté kink/fetish montréalaise, mais j’ai déjà assisté à quelques événements en marge de ce monde pendant ma période « clubbing » il y a quelques années. En gros, je ne suis pas complètement noob, mais je ne fais pas partie de la gagne non plus.

Je pense que ma réponse l’a rendue à l’aise et rapidement on discute avec entrain pendant que la foule commence tranquillement à arriver à ce « fantasy ball ». Devant nous défilent des gens de toutes les tailles avec des kits vraiment créatifs. Oui, il y a beaucoup de latex et de trucs sexy, mais il y a aussi énormément de vêtements qu’on aurait pu voir sur un runway ou dans un vidéoclip d’Ariana Grande. Les gens ont mis du temps et de l’effort dans leur habillement, ils en sont fiers et ça parait.

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Ma conversation avec Velma confirme mes impressions. Pour beaucoup de personnes, l’opportunité qu’offrent des événements comme le Montreal Fetish Week-End de sortir leurs plus beaux habits et de montrer qui ils sont vraiment. L’événement célébrait cette année ses 15 ans et il ne cesse de grandir avec les anciens qui reviennent à chaque édition et des nouveaux qui s’ajoutent constamment aux festivités.

Pour ceux et celles qui seraient curieux, les « play areas » sont dotés de « dungeon masters » qui supervisent les jeux pour s’assurer que le consentement de tout le monde est respecté et que tous les participants sont en sécurité.

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Plus tard, ma guide m’a fait faire le tour des installations : un bar, un dancefloor, quelques sièges et des « play areas », seuls trucs, outre les vêtements des invités, qui me rappellent que je suis au Montreal Fetish Week-End et pas à MUTEK. Ces endroits où jouer, pour traduire cette expression de la communauté kink, sont des espaces où les gens peuvent s’adonner aux plaisirs BDSM et où des professionnels devaient faire des performances pendant la soirée. Je n’ai pas eu la chance de voir les « play areas » en action, j’ai quitté le Bain Mathieu avant que le fun pogne dans ce coin-là.

Pour ceux et celles qui seraient curieux, les « play areas » sont dotés de « dungeon masters » qui supervisent les jeux pour s’assurer que le consentement de tout le monde est respecté et que tous les participants sont en sécurité. Le genre d’attention qu’on voit souvent dans les événements kinky et qui est rafraîchissant quand on est habitués aux planchers de danse des clubs qui sont souvent loin d’être aussi surveillés…

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Ce qui me trottait dans la tête en rentrant à la maison, ce n’était pas les suits de latex et les dominatrices, mais plutôt le bonheur qui semblait émaner de tous les invités.

La plupart des gens à qui j’ai parlé reviennent d’année en année au Montreal Fetish Week-End. Pour certains d’entre eux, c’est le seul moment où ils peuvent être réellement eux-mêmes. Assise dans le taxi, j’étais contente de savoir que des événements comme celui-là existent et qu’ils gagnent en popularité. Je me disais qu’on devrait tous et toutes avoir un endroit où l’on peut simplement exister sans peur d’être jugé.es, agressé.es ou ridiculisé.es.