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URBANUIT : des robots sexus pour se soulager dans l’espace
Ça a toujours l’air simple, le sexe dans l’espace. Qu’on parle des aventures romantiques de Peter Quill dans les Gardiens de la galaxie ou du sexe torride qu’ont clairement Han Solo et Chewbacca dans le Faucon millénaire, ça a toujours l’air très simple de s’envoyer en l’air dans l’espace.
Sauf que dans la réalité, c’est beaucoup plus compliqué que ça.
Et la question du sexe de l’espace, il va falloir se la poser très bientôt.
C’est du moins ce que croit Dave Anctil, docteur en philosophie politique, chercheur affilié à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA) et co-auteur de l’article Sexe dans l’espace : la technologie peut-elle répondre aux besoins intimes des astronautes ?
J’ai discuté avec lui afin de savoir pourquoi c’est si important que les voyageurs de l’espace aient des relations sexuelles… et comment on peut s’arranger pour que ça se fasse de façon pas trop weird.
Les astronautes sont-ils si horny que ça ?
Spontanément, beaucoup de gens vont peut-être se dire la même chose : pourquoi on se casserait la tête à satisfaire les besoins sexuels des astronautes qui vont dans l’espace ? Ils peuvent pas juste se retenir un petit peu ? Après tout, ils sont sur la job !
Tout d’abord, astronaute, c’est pas une job normale. La mission la plus longue a été réalisée en 1995 par Valeri Polyakov, qui a passé 438 jours consécutifs dans l’espace. C’est pas mal plus long que le #NoNutNovember.
L’autre affaire, comme l’explique monsieur Anctil, c’est que le profil des gens qui vont aller dans l’espace est appelé à changer : « L’ère des astronautes athlètes et militaires tire à sa fin ». Avec la démocratisation (très relative, on s’entend) du voyage dans l’espace, et des missions de colonisation envisageables de la Lune et de Mars dans les décennies à venir, monsieur Anctil pense que le profil de l’astronaute pourrait se rapprocher davantage de l’être humain moyen.
La mission la plus longue a été réalisée en 1995 par Valeri Polyakov, qui a passé 438 jours consécutifs dans l’espace. C’est pas mal plus long que le #NoNutNovember.
« L’individu moyen n’a pas été soumis en entraînement à des privations physiques et psychologiques comme c’est le cas pour les militaires, par exemple ». Les astronautes du futur pourraient donc être moins outillés pour se passer de sexualité pendant des mois, voire des années.
Et y’a rien de mal à ça. Après tout, ça fait partie des besoins de base de l’être humain.
L’enjeu de l’espace dans l’espace
Il faudra donc penser à des solutions pour assurer une vie sexuelle aux astronautes du futur.
Mais ça apporte plein de complications.
Tout d’abord, ce n’est peut-être pas souhaitable que les habitants des missions spatiales couchent ensemble. D’une part, avec si peu d’individus à leur « disposition », ça se peut qu’ils ne soient simplement pas attirés les uns envers les autres.
Avec l’absence de gravité à bord des navettes, ça pourrait aussi être physiquement compliqué. C’est déjà assez dur faire l’amour dans douche, imaginez en apesanteur.
Finalement, on veut éviter que les relations sexuelles ne puissent mener à des frictions (émotives) entre les astronautes. Je ne voudrais jamais habiter avec une ex, encore moins dans une navette de 10 mètres carrés.
C’est là que la technologie entre en jeu.
Des jouets très très spatiaux
Dave Anctil et son collègue Simon Dubé ont inventé un mot pour définir le domaine qu’ils souhaitent étudier : l’érobotique.
Pour Dave Anctil, il n’y a pas de doute : la technologie peut aider les astronautes à avoir une vie sexuelle même à des milliers de kilomètres de la Terre.
Plus encore, cette technologie existe déjà.
« La réalité virtuelle, par exemple, avec des caméras, permet vraiment de voir l’autre personne et de reproduire ses mouvements. On est très loin de ce qu’on a vu dans le passé. C’est très réaliste ».
Au-delà de la sexualité, il y a l’intimité, et ce genre de technologie pourrait permettre aux astronautes qui, comme le rappelle M. Anctil, ont souvent déjà des partenaires sur Terre.
Il y a aussi la technologie haptique, qui permet de retransmettre le toucher par Internet. Combiné à la réalité virtuelle, on pourrait donc voir et entendre l’être cher, mais aussi le toucher, et ce en plein milieu de l’espace.
Le terme qui fait le plus sursauter, par contre, est sans doute celui de la télédildonique.
Oui, ça veut dire exactement ce que vous pensez.
«La réalité virtuelle, par exemple, avec des caméras, permet vraiment de voir l’autre personne et de reproduire ses mouvements. On est très loin de ce qu’on a vu dans le passé. C’est très réaliste».
C’est une branche de la technologie qui se concentre à développer des jouets sexuels qui peuvent être contrôlés à distance. Les vibrateurs contrôlés à distance par les pourboires qu’utilisent certaines femmes sur les sites de webcam font partie de cette famille de jouets sexuels.
Mais on pourrait par exemple s’imaginer des masturbateurs qui permettraient aux hommes de ressentir l’intérieur de leur partenaire, tout en transmettant leurs coups de bassin intergalactiques (bon, j’exagère, on n’est pas près des missions habitées dans d’autres galaxies, quand même).
Mais évidemment, ce qui intrigue le plus, c’est les robots.
Les robots du « Big O »
Est-ce que cette technologie est totalement prête ? Pas encore.
Mais on s’y approche de plus en plus.
« Il y a des communautés de gens, particulièrement en Asie de l’Est, qui développent des liens d’affection tout à fait véritables avec leurs poupées sexuelles, qu’ils ne traitent pas comme des objets, mais bien comme des partenaires à part entière ».
Je comprends que physiquement, on puisse éprouver du plaisir avec un robot. Mais le côté intimité et affection, me semble que ça prend encore des vrais humains, non ?
« Les compagnies travaillent actuellement à produire des robots avec le réalisme le plus grand possible. On développe des robots qui ont des personnalités, qui peuvent lire les émotions des humains et réagir en fonction ».
Évidemment, les robots ne peuvent pas ressentir la même affection ou le même amour à notre égard qu’on peut éprouver pour eux (les humains sont très bons pour prêter des émotions à des objets, pensez juste à ceux qui donnent des noms à leurs autos). Mais l’illusion, pour Dave Anctil, pourrait peut-être quand même aider à répondre à un besoin.
C’est tu moi où la conquête de l’espace, ça a l’air un peu tristounet ?