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Vert.
Combien de fois s’est-on fait poser la question aux partys d’Urbania : « Pourquoi vous ne faites pas un numéro sur l’environnement? » Imbibés de houblon, on a maintes fois promis un numéro écolo. Promesse d’ivrogne, mais promesse tout de même : voici notre livraison verte. En gossant ce quinzième numéro, on s’est toutefois rendu compte que nos fidèles et dévoués collaborateurs ne voyaient pas tous le vert de la même couleur. Tout dépend des lunettes. Il y a d’abord les bucoliques. Ceux qui croient qu’on peut changer le monde par « de petits gestes citoyens ». Ceux qui lisent les newsletters de Greenpeace comme on lit son missel. Ceux qui ont toujours sous le bras un Saviez-vous que… du genre : « Couper l’eau pendant le brossage des dents permet d’économiser l’équivalent de deux piscines hors terre au bout d’une année. » Ceux-là voient le vert en rose. Il y a ensuite les cyniques. Ceux qui ont perdu tout espoir. « On est cuit, quoi qu’on fasse. » Ceux qui en ont plein le bac des discours gnangnan du mouvement vert caviar. Ceux qui comptent les dodos avant la fin du monde. Ceux-là voient le vert en gris. En mélangeant du vert, du rose et du gris, on obtient du brun.
Voilà pourquoi, malgré toute notre bonne volonté, le brun a fini par devenir la couleur dominante de ce numéro vert.
Toutes nos excuses.