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URBANIA se prononce… sur le documentaire «Fyre: The Greatest Party that Never Happened»

Qu'en avez-vous pensé, vous?

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Vous rappelez-vous du Fyre Festival? Ce festival de musique ultra-exclusif ayant lieu sur une île privée dans les Bahamas avec des villas de luxe, des repas préparés par des chefs et tout le tralala?

Disons plutôt, le festival qui n’est jamais arrivé et dont l’organisateur est maintenant en prison? Vendredi dernier, Netflix a sorti son documentaire très attendu sur cette histoire qui avait captivé les réseaux sociaux en 2017. C’était LE sujet de discussion au bureau, ce matin. On a donc sondé l’équipe pour savoir si Fyre: The Greatest Party that Never Happened était aussi fascinant que de vivre la débâcle en temps réel.

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En gros, la réponse est oui, mais on laisse l’équipe vous expliquer pourquoi:

«C’était fou raide. Pour avoir déjà oeuvré dans l’organisation d’événement, j’ai reconnu plusieurs comportements de promoteurs : les courriels vagues, l’évitement de problèmes à tout prix en espérant que les autres vont s’en charger, une attitude abstraite envers l’argent (travaillez maintenant, soyez payés plus tard), etc. Le monde ne se rend pas compte, mais Fyre Festival c’est pas une histoire si unique. Plein de monde se lance dans l’organisation d’événements sans même penser aux défis logistiques. C’était juste plus gros et plus ambitieux et ça a foiré plus fort. Ça m’a fait capoter aussi de voir comment personne n’a voulu prendre la responsabilité pour ce qui c’était passé. En tout cas, si j’vois Marc Weinstein un jour, j’lui paye une bière. Il a peut-être plus d’argent que moi, mais il la mérite!»

Benoît Lelièvre, gestionnaire de communauté/rédacteur

«Le documentaire est absolument fascinant et nous montre à quel point certaines personnes sont prêtes à faire à peu près n’importe quoi pour coucher avec des influenceuses (c.-à-d. frauder des millions de dollars, berner des milliers de personnes et demander à un vieil ami de sucer quelqu’un. »

Philippe Côté-Giguère, rédacteur en chef de Balle Courbe et URBANIA techno

«Ça m’a mis dans un état d’angoisse profond. Je me suis mise à la place des protagonistes qui ont participé à l’organisation du festival, qui étaient dans un clusterfuck indescriptible parce que leur employeur les tenait en otage financier et j’ai eu des palpitations cardiaques et sueurs froides. C’est un fascinant documentaire sur la mégalomanie et la sociopathie. Un effet secondaire intéressant de sa diffusion : la mobilisation de milliers de personnes pour les victimes de Billy McFarland.»

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Raphaëlle Huysmans, vice-présidente et productrice exécutive

«Très fort comme documentaire, surtout en termes de schéma narratif. On est pas exactement dans la chronologie pure et dure, ce qui permet de garder un certain suspense, même autour d’événement que l’on connaît déjà.»

– Mathieu Aubre, collaborateur

« Ayant organisé moi-même un festival de musique pendant 2 ans (La Fête de la musique à Montréal en 2009 et 2010), j’avais très hâte de découvrir un documentaire ou un film sur les coulisses du festival ayant connu le plus gros fail de l’histoire des festivals de musique.

Moins de 24 heures après le visionnement, je suis encore totalement sous le choc.

À la fin du documentaire, j’ai fermé Netflix et je ne savais plus trop quoi faire… Au bout de quelques minutes, je me rends compte que je suis en train d’errer sans but de mon salon à ma chambre, de ma chambre à ma cuisine puis de ma cuisine à ma salle de bain. Je me sens mal pour plein de personnages que l’on découvre au fil du visionnement et je repense à certaines scènes complètement surréalistes :

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– La scène où le producteur de l’événement Andy King reçoit un appel de Billy McFarland qui lui demande de sauver le festival en allant sucer la bite de Cunningham (chef des douanes) pour régler le problème de l’eau. En effet, étant donné qu’il n’y avait pas d’eau potable sur le site du festival, il fallait aller récupérer les milliers de bouteilles d’eau Évian aux douanes et le festival n’avait pas l’argent pour les payer … Professionnel jusqu’au bout, Andy King se livre face à la caméra : «Pouvez-vous imaginer, dans mes 30 ans de carrière que c’était ce que j’allais faire? dit-il. J’allais faire cela, honnêtement, pour sauver le festival.»

– La scène où l’on apprend que MaryAnn – une restauratrice locale – a dû piocher dans ses économies personnelles, soit l’équivalent de 50 000 dollars pour payer tous les locaux qu’elle avait embauché dans le cadre du festival. Étant donné qu’elle allait continuer de les croiser tous les jours et surtout pour une question de principes et de valeurs, elle a sorti de sa propre poche les dollars pour rémunérer tous les gens qui ont travaillé fort pour tenter de mettre sur pied ce festival. J’espère de tout coeur qu’Internet va fondre pour elle et mettre en ligne une campagne de financement pour qu’elle retrouve ses économies pour ses vieux jours au soleil.

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– Et enfin la scène où Ja Rule sort une punchline – au lendemain de ce fiasco monumental – qui malheureusement le rend encore moins sympathique et emphatique : «That’s not fraud, that’s not fraud. False advertising, maybe.»

Eh ben !!

Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller sur Google pour en lire plus sur Billy McFarland et aussi sur le réalisateur du documentaire qui semble être limite en admiration devant un tel personnage.

La preuve : il se confia à Vice pour une entrevue où il lâcha «Billy a tout pour réussir. Il est très concentré, très déterminé, très intelligent et, surtout, je pense qu’il a beaucoup appris» alors qu’il répondait à la question : «Pensez-vous qu’il retournera à ce style de vie ?» Je préfère m’arrêter là, car mes émotions remontent à la surface ! »

Romain Gabriel, directeur ventes et développement

« J’ai moi aussi travaillé quelques années en événementiel et j’en revenais pas de voir autant d’erreurs de débutant dans la logistique, à commencer par le choix de date pour le festival. Les dudes (MacFarland et Ja Rule) semblaient pourtant avoir engagé une équipe assez impressionnante. C’est quasi-tragique qu’ils aient fait la sourde oreille sur des décisions et des détails aussi cruciaux. C’est pas ça avoir une vision! On est déjà habitués aux conditions du capitalisme, pas besoin de nous dorer la pilule. Si on dit qu’il faut avoir des tendances sociopathes (lire ici: carence en empathie) pour réussir à ce niveau en affaires, pour atteindre un level de succès durable, il faut prendre soin des clients. »

– Audrey PM, chargée de contenu

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