.jpg)
Déjà devant l’aréna Saint-Louis samedi soir, on peut entendre les vibrations émanant des cris de la foule qui encourage les joueurs chaussés de patins à quatre roulettes. En entrant, l’odeur de pop corn et de Pabst (une pas pire aubaine, au prix de 2 pour 5$) chatouille les narines. C’est peut-être parce que c’est Osheaga, mais les estrades ne sont pas remplies. De toute façon, l’enthousiasme général pallie aux trous. On est vraiment au cœur du Mile-End avec sa faune bigarrée qui mélange hipsters, geeks, punks et petites familles. C’est soir de Roller Derby.
.jpg)
Comme on voulait vivre l’expérience au maximum, on est allés rejoindre les familles qui pique-niquaient directement sur le terrain, à ces endroits que l’on nomme affectueusement les suicide seats, juste en face d’une feuille de papier collée sur le sol indiquant “À vos risques et périls”. Rien de mieux pour assister aux plaquages légendaires et aux chutes des joueurs. Au fur et à mesure de la partie, les buveurs de bières, accompagnés d’enfants viennent construire des pyramides de cannettes de Pabst et de Labatt 50 à ma droite, espérant sûrement qu’un coup d’épaule digne de ce nom envoie valser un des joueurs sur la fragile construction.
.jpg)
Ce qui frappe en premier, c’est l’allure excentrique et irrévérencieux des sportifs, ainsi que leurs noms de jeu et leurs numéros incongrus. Thor arbore ainsi une barbe et de longues tresses rousses comme un viking et El Tannant porte le numéro zéro. Il y en a d’autres : Tank, Blood Bag, Swing la bacaisse, La Grande Noirceur, Short Temper, Russian Cruelette et j’en passe. Les filles des New Skids on the Block sont vêtues de fluo et parfois de jupettes.
Les équipes affichent une attitude festive entre les périodes. Ils échangent blagues et tapes dans le dos. Gros sourires et poses burlesques sont de mise, alors que pendant la game, la violence du jeu est bien réelle, malgré qu’il y ait des femmes et des hommes les uns contre les autres. Ça fait vraiment plaisir à voir. Les joueurs excitent la foule et ne lésinent pas sur les plaquages. Malgré les cabrioles et l’humour derrière le jeu, c’est bel et bien un sport qui demande beaucoup d’énergie, de souplesse et de force.
.jpg)
Ils nous ont offert tout un spectacle lors de ce programme double où les Mont Royals de Montréal ont battu les Capital District Trauma Authority d’Albany, en faisant preuve d’agilité et de stratégie quand le joueur étoile du match, El Tannant, a réussi plusieurs fois à dépasser ses adversaires par des pirouettes impressionnantes, aidé par ses coéquipiers. Les New Skids on the Block (équipe féminine numéro un au Canada) ont quant à elles été franchement impressionnantes et rapides comme l’éclair contre The World, dont plusieurs membres avaient joué en première partie et semblaient de plus en plus gagnés par la fatigue. Difficile de compétitionner contre ces championnes qui participent aux tournois américains.
.jpg)
À la fin de chaque partie, les joueurs se tapent dans la mite comme au hockey, mais font le tour des spectateurs présents sur le terrain. Laissez-moi vous dire que l’odeur de pop corn avait laissé place à celle de l’effort et du rendement lorsque j’ai reçu les high five humides des combattants.
C’est un peu ça le Roller Derby : un mélange improbable de genres, une proximité toute particulière avec les joueurs, du sport, de l’intensité, de la bière.
Et beaucoup de fun.