Soyons francs : hier avait lieu un des spectacles les plus importants de l’histoire de la jeunesse du rap québ. Ça fait déjà quelques années que des acteurs de cette scène remplissent le Club Soda, mais on a eu droit cette fois-ci à une combinaison des trois artistes de moins de 25 ans qui font le plus parler en ce moment : Rowjay, Zach Zoya et FouKi. Le festival M pour Montréal a vu juste avec cette programmation. Les trois artistes ont prouvé qu’ils méritaient cette confiance devant une salle pleine bien remplie. Mentionnons que les profits du spectacle seront versés à la Fondation du Dr. Julien. Incursion dans cette soirée mémorable.
Le jeune finesseur Rowjay a ouvert le bal devant un crowd déjà festif. Cette énergie ne fera que s’amplifier tout au long de la soirée.
Rowjay doit être le seul rappeur québécois à attirer plus de gens à ses concerts en France qu’à Montréal et c’est pourquoi sa présence était totalement justifiée. Accompagné de Nana Zen, une talentueuse DJ montréalaise, le rappeur de St-Léonard a enchaîné ses chansons phares avec énergie et contrôle. Il a notamment rappé son couplet du remix de Zéros d’Obia le Chef qui sortira la semaine prochaine.
Petit problème technique lors de la dernière chanson: la foule demande Tour de France, mais la technologie n’est pas conciliante. Mais quand on est un spécialiste de la finesse, on s’arrange. Rowjay laisse alors le choix à la foule : faire Tour de France sans le beat ou refaire une chanson qu’il a déjà chanté dans son set. Après avoir écouté ses fans, on entend les premières notes de F-Zéro retentir pour la deuxième fois dans le Club Soda et Rowjay descend dans la foule pour performer entouré de ses fans, comme à son habitude. Un vrai gars du peuple, le Rowjay.
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Crédit : LNSK
Fin du set, c’est le temps d’aller faire un tour backstage pour voir ce qu’il s’y passe. Le who’s who de la scène est là, Mike Shabb, Jeune Loup et le reste du LITGANG sont débarqués pour supporter Rowjay. Mention spéciale aux lunettes de Shabbo qui lui permettent de voir la vie comme en 2020. Il y a des Fourmis un peu partout (pas les insectes là), Maky Lavender qui m’explique comment il dansera la zumba avec Zach Zoya pendant leur set, Jeune Loup qui se roule un blunt à 30$ (#30goudesdanslewood) pendant qu’on écoute ses chansons exclusives. Ruffsound, Imposs, Steve Jolin et plusieurs autres acteurs de la scène profitent du moment.
C’est au tour de Zach Zoya de faire vibrer la foule. Après un set comme ça, que je vois une personne me dire que le rap anglophone ne peut pas fonctionner au Québec. Le Rouynorandien a offert une performance survoltée devant un public réceptif qui chantait, dansait et connaissait autant les paroles que celles de FouKi ou de Rowjay. Clairement, Zoya possède un star power indéniable et aucune foule ne semble lui résister. Accompagné de Maky Lavender, la personnalité la plus attachante du rap québ en ce moment, il a donné un show tight et sans bavures. Le kid est PRÊT.
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Crédit : LNSK
J’ai manqué la fin du set de Zach Zoya pour aller vaquer à d’autres occupations impliquant des produits nouvellement légalisés. De retour à temps pour celui de FouKi, buzzé bien comme il faut, j’ai eu la confirmation qu’il est un peu le messie de la nouvelle génération. Encore affecté par une fin de bronchite, le kid du Plateau Hess a tout de même enchaîné ses hits sans… broncher (lol). La voix casse un peu, mais FouKi est un pro et peut se reposer en laissant ses fans chanter sans gêne son répertoire bien connu.
Shoutout à Vendou qui a su casser une nouvelle chanson récoltant de vives réactions d’une foule qui ne le connaît pas aussi bien que son comparse gayé. Parlant de Gayé, vous vous douterez que FouKi a conclu son set avec son hymne au weed, que la foule s’est empressée de chanter avec lui pendant qu’un spectateur agitait des joints gonflables géants devant le crowd.
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Crédit : LNSK
Au final, on a eu la chance de voir trois artistes qui risquent de façonner le paysage du rap québécois dans les prochaines années. La foule, qu’on pourrait qualifier de jeune (pour ce presque trentenaire, en tout cas), nous a démontré qu’il y a une réelle demande et un amour pour des styles de rap variés, en français comme en anglais. On est rendus là, et il était à peu près temps!