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Une ode au rosé; au-delà du simple «breuvage de piscine»

Ma vérité sur le vin rosé

Par
Emily Campeau
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Ceci est un article d’opinion sur le rosé. J’irais même jusqu’à dire une déclaration d’amour; une missive enjôleuse, une célébration, un débordement émotionnel et public de mes sentiments.

En ce début de juillet, à l’heure où les campagnes de pub estivales nous inondent d’images de jus roses qui scorent de façon variable sur une échelle de un à miam, voici venu le temps de faire voler en éclats quelques idées reçues. Le rosé est victime d’un snobisme incessant qui se décline en sexisme dû à sa couleur coquine et en ostracisme saisonnier, parce que le Palais International lui a associé l’été, le soleil, les moustiques et le peu de vêtements.

Le rosé, ce peut être aussi un grand produit d’émotion, au même titre que les rouges et les blancs.

La plupart des rosés sur le marché sont facilement interchangeables et insignifiants. Une mer couleur corail qui remplit son rôle précis de «boisson désaltérante qui finira par nous mettre pompette», et si celui-ci est servi à une température conséquente, et dans n’importe quel contenant qui n’a pas trop de sable accumulé, force est d’admettre que c’est un drink qui remplit sa tâche. Mais le rosé, ce peut être aussi un grand produit d’émotion, au même titre que les rouges et les blancs, et constitue en lui-même une CATÉGORIE de vin à part entière, et n’est pas seulement un flirt d’été dont on oublie le nom dès que l’école recommence.

Le rosé fait un retour en force depuis la fin des années 90.

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Parole de sommelière, aucun autre vin ne crée autant d’émotions polarisantes que le rosé. C’est un combat constant et un travail de fond pour calmer les émotions post-traumatiques que des rosés bas de gamme ont imprégné sur notre clientèle. Il fait néanmoins un retour en force depuis la fin des années 90, est réapparu tout feu tout flammes sur les cartes des vins, a ravivé la passion avec les sommeliers. Mais il reste encore un underdog pointé du doigt par la clientèle et bourré de clichés sirupeux.

https://www.instagram.com/p/BRwUV1xjT3b/

NON! Tous les rosés ne sont pas sucrés.

En fait, majorité d’entre eux sont secs. Les USA, nos charmants voisins, n’ont que tout récemment (milieu des années 70) commencé à mousser les ventes du «white zinfandel», produisant désormais des millions de gallons de ce vin très sucré, essentiellement un hybride entre un vin et un sirop pour la toux. Il est important de préciser ici qu’un vin sec se situe sous la barre des 4 grammes de sucre résiduel par litre.

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Or, un exemple connu comme les vins de E&J Gallo, en contiennent plus de 39 grammes. En des mots plus compréhensibles, c’est sucré en criss. Que ceux qui aiment ça en boivent (Salut Matante A.!), et il doit y en avoir beaucoup car la SAQ en vend plus de deux millions de bouteilles par année. Mais de grâce, ne tournez pas la page sur un pan entier du monde du vin pour cause de léger choc diabétique, car le fan club des rosés secs n’attends que votre adhésion.

NON! Le rosé n’est pas un mélange de rouge et de blanc… ou presque.

Le rosé est un vin issu de raisins ROUGES. La plupart des raisins rouges ont un jus blanc. La macération courte de la peau des raisins rouges dans le jus blanc va blusher le vin, qui peut s’imprégner de toutes les teintes allant du saumon hungover au écarlate joue-de-gifle, en passant par la panthère rose, basé sur un échantillonnage récent de peinture Sico.

Seulement une infime minorité d’appellations ont le droit de mélanger rouge et blanc.

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Plus long est le contact avec la peau, plus intense sera la couleur. Tous les raisins rouges sont éligibles à la production du rosé. En revanche, tous les raisins ne sont pas nés égaux dans la catégorie des anthocyanes, ce pigment qui donne la couleur au vin, certains en sont plus fournis que d’autres. La personnalité d’un raisin selon l’épaisseur de sa peau, sa force tannique et son acidité donneront des rosés drastiquement différents. Cela dit, cette règle générale possède une entorse, car une infime minorité d’appellations ont le droit de mélanger rouge et blanc, l’exemple le plus connu étant la Champagne.

NON! Le rosé n’est pas seulement un vin cheap dans lequel c’est chill de mettre des glaçons.

C’est le partenaire idéal à table. Et quand je dis idéal, j’ai en tête un souper avec un jeune Johnny Depp, dans un jardin d’herbes sauvages et de fleurs odorantes, où la table croule sous les fruits rouges et les coquillages salins. C’est un monstre de versatilité. Un caméléon. Un ami loyal qui écoute nos complaintes à chaque millésime. Car le rosé est un juste milieu entre blanc et rouge. Il comporte à la fois les éléments de fraîcheur qu’on recherche dans les vins blancs, et certains des composantes plus enrobantes et structurales des rouges. Il s’adapte à moult plats, peu importe la saison, et peut signer de grands accords lorsqu’on lui donne la chance. Faites-lui une place qui dépassera les limites de l’apéro.

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OUI! Il existe plusieurs autres régions productrices, autres que la Provence et la Californie.

L’Autriche, l’Australie, la Slovénie, la Loire, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada, le Québec sont toutes des régions productrices de rosé. Là où il y a des raisins rouges, il y a au moins un dude qui a l’excellente idée d’avoir une production de rosé. Parfois notable, parfois anecdotique, mais je ne crois pas mentir en disant que tous les pays producteur de vin vinifie certainement un peu de rosé. Osez les régions funkys au restaurant, c’est toujours un plaisir pour nous de les faire découvrir.

https://www.instagram.com/p/BTnsPIZjrgS/

Et la question qui tue: où trouver des rosés satisfaisants qui feront la différence?

Dans les nombreux restaurants avec des cartes de qualités de cette ville, où l’enthousiasme des sommeliers à l’égard du rosé vous surprendra sans doute. Et aussi en importation privée, car les agents ont toujours un excellent rosé au rapport qualité-prix remarquable dans leur portfolio. Et finalement bien sûr, sur les tablettes du Monopole, qui a reçu cet année des arrivages variés et stimulants.

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Voici quelques coups de coeur qui habilleront la table, en toute saison:

En SAQ:

En importation privée:

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