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Une nuit avec Adamo, Angelo Cadet, France Castel et Lary Kidd

Ou la fois où on a organisé un party de vedettes et que ça a viré bizarre.

Par
Olivier Boisvert-Magnen
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Qu’arrive-t-il lorsqu’on rassemble une douzaine de stars particulièrement festives ? Est-ce que la soirée lève ou est-elle plutôt minée par de gros égos ? C’est l’expérience qu’on a menée dans les bureaux d’URBANIA… Compte-rendu partiel d’une fête enivrante où ont régné les selfies, l’abus d’alcool et les analyses sociologiques douteuses au sujet de l’amour qu’entretiennent les Québécois pour le party.

Cet article est tiré du Spécial Nouveau Québécois du magazine URBANIA (en kiosque dès maintenant).

Trois caisses de 24 grosses cannettes de bière, sept bouteilles de mousseux, autant de vin blanc, trois autres de rouge pis deux 26 onces de vodka et de rhum. Raisonnable pour les invités attendus ce soir (tous sélectionnés sur la base de leur réputation de party animal). Ces effectifs auraient dû être doublés si notre choix de premier ordre, Éric Lapointe, avait pu se libérer pour l’occasion. Comme d’habitude, son horaire était loadé comme un gun.

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Probablement encore sur le décalage horaire depuis son retour de Bali il y a trois mois, Adamo Marinacci entre le premier, en avance de 20 minutes sur l’heure fixée de 20 h 30. « Moi, quand on dit party, j’arrive ! », s’exclame le rappeur et gagnant de la dernière édition d’Occupation double. À peine un verre de mieux-que-du-Bulles-de-nuit versé, il fait l’heureuse rencontre de Tommy Kruise, probablement le producteur et DJ montréalais le plus joyeusement festif de sa génération.

« Est-ce qu’Éric Lapointe va être là ? », demande ce dernier, en retirant son manteau. Déçu de la réponse, il avoue ne plus avoir d’intérêt pour la soirée et fait semblant de paqueter ses petits. À la place, on lui sert un verre de vin et il prend la décision beaucoup plus intelligente de se paqueter la face.

« Avant, je me mettais de la pression pour la fête. Il fallait que je sorte parce que j’avais peur de manquer quelque chose, de passer à côté de LA soirée… même si j’avais le DVD et qu’au fond, je connaissais la fin de l’histoire. »

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Main dans la main avec sa copine Dana Lluis, Lary Kidd arrive ensuite avec son énergie démesurée habituelle, sautant dans les bras de son compère de hip-hop Adamo. Plus discret, le légendaire Angelo Cadet entre peu après avec une retenue exemplaire. « Mais qu’est-ce que je fais ici ? », demande-t-il judicieusement, avant d’obtenir une réponse visuelle claire lorsque son regard se pose sur les nombreuses bouteilles déployées pour l’occasion.

Loin d’être aussi pressé de tomber dans le mousseux que ses « alcoolytes », l’animateur et comédien au foulard soyeux jaune moutarde prend le temps de nous parler de sa relation avec le party sans même se servir un verre. « Avant, je me mettais de la pression pour la fête. Il fallait que je sorte parce que j’avais peur de manquer quelque chose, de passer à côté de LA soirée… même si j’avais le DVD et qu’au fond, je connaissais la fin de l’histoire. »

« Tu crois que ça explique notre passion toute québécoise pour la fête ? On aurait un FOMO [Fear of Missing Out] collectif ? », lui demande notre rédactrice en chef Rose-Aimée.

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« Oui ! On a collectivement peur de manquer le manège », répond Cadet, qui a probablement renouvelé son passeport de saison à La Ronde une trentaine d’années de suite.

20 h 48 – Déjà en chest

Au tour de Misstress Barbara de passer la porte. Particulièrement heureuse de retrouver Angelo Cadet et son irrésistible écharpe, la productrice et DJ multiplie les selfies comme s’il n’y avait pas de lendemain. Déjà à sa troisième ou quatrième consommation, Lary Kidd profite de ce temps mort pour lever son chandail et se montrer le chest sans aucune raison valable.

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Visiblement inspiré par ce qu’il voit, Adamo se permet alors quelques réflexions sur la fête : « C’est dans ces moments-là que se lève le voile sur la vraie nature de quelqu’un, incluant la tienne. Quand tu perds la carte, tu te retrouves. Tu découvres quelqu’un que tu connaissais pas. »

« C’est dans ces moments-là que se lève le voile sur la vraie nature de quelqu’un, incluant la tienne. Quand tu perds la carte, tu te retrouves. Tu découvres quelqu’un que tu connaissais pas. »

Cette recherche de l’inédit est également ce qui motive Baz, réalisateur et scenester emblématique de la vie nocturne montréalaise, à poursuivre vivement ses péripéties fêtardes. « C’est l’idée de vivre quelque chose sans être totalement en contrôle ; suivre du monde louche, “sneaker in” à des places où tu ne serais jamais allé autrement… »

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« C’est d’ailleurs ça que j’ai fait en 2006, poursuit Jeanbart, du groupe rap Omnikrom, fraîchement débarqué. Je connaissais à peine Baz et je suis arrivé chez lui avec une caisse de 12. En fait, c’est la même technique que j’utilise pour me faire une nouvelle blonde, un nouvel ami, une job… J’apporte une 12 pis je reste là. »

La fête, source de connexion pour les Québécois ?

21 h 52 – Juste du rhum

Tout juste arrivée elle aussi, Fab (de Random Recipe) ne passe pas par quatre chemins. « Je vais te prendre du rhum », réclame la rappeuse à notre coordonnatrice Émilie, qui lui propose un accompagnement de Coke, de tonique ou de jus. « Non, juste du rhum », répond-elle sans hésitation, s’emparant du coude d’Émilie pour tripler sa portion de deux onces. C’est ce qu’on appelle un départ prometteur.

« Mais, for real, le monde est tellement sérieux dans la vie qu’il a besoin d’évacuer. Certains font du street fighting ou de la boxe, pis d’autres boivent des shots. »

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Pendant qu’Adamo et Lary parlent hip-hop, que Fab et Barbara discutent des changements démographiques de la Petite-Italie et qu’Angelo Cadet et son châle se pavanent avec élégance, Tommy Kruise nous parle de son amour des weekend warriors. « Ce sont ces gens-là que je préfère. Ils travaillent super fort la semaine et ils partent on some grosse célébration euphorique la fin de semaine », explique-t-il. « Mais, for real, le monde est tellement sérieux dans la vie qu’il a besoin d’évacuer. Certains font du street fighting ou de la boxe, pis d’autres boivent des shots. »

Sabrina Sabotage fait fièrement partie de cette dernière catégorie. Fêtarde aguerrie, l’ex-Orange Orange, qui poursuit maintenant une carrière solo de chanteuse et de DJ, se dit capable de boire 10 shooters en une soirée. « Moi, je crois qu’on aime la fête parce que, pendant une virée, il y a au moins 30 secondes pendant lesquelles on se sent vivant. Sinon, je pense que les partys nous offrent une réconciliation intergénérationnelle ; les gens qui viennent danser devant moi ont entre 20 et 25 ans. J’ai dû faire le deuil du hate que j’avais pour les membres de la génération plus jeune. En les voyant aller, je ne peux pas faire autre chose que les aimer. Ils sont libres, ils savent qu’il n’y a qu’une vie à vivre. Ils m’inspirent. »

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22 h 31 – L’important, c’est que ça finisse à 5 h du matin

Non loin de là, Liu-Kong Ha apparaît comme la force tranquille de cette soirée. Sa présence sur scène au cœur du trio Random Recipe nous a toutefois prouvé qu’il savait comment virer une place à l’envers. « Avec Random, tout ce qu’on a à faire pour que la foule embarque, c’est fêter. On fait le party, et le monde suit par effet d’entraînement. Je pense que c’est la même chose dans un bar. Il y a toujours un groupe qui lead la fête. Au Québec, le party, c’est une affaire de gang. »

À lui seul, Lary Kidd agit comme la gang qui mène le troupeau. Se promenant délibérément un peu partout dans le bureau depuis son arrivée, il a tranquillement amené ses compères à décentraliser leurs activités. Extrêmement sollicité depuis le début, l’îlot de la cuisine est maintenant déserté… ou presque.

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On y retrouve tout de même Misstress Barbara, qui nous confie être tombée en amour avec son métier par l’entremise du party. « Je suis devenue DJ car je faisais la fête. Mais le jour où j’ai décidé d’être plus sérieuse, j’ai slaqué un peu », dit celle qui, maintenant, se contente d’une bouteille de champagne et d’une autre de Hendrick’s dans sa loge à chacun de ses shows. « J’ouvre jamais mon champagne avant une heure du matin, car j’ai d’abord besoin de connecter avec la vibe de la crowd. Quand je sens que je l’ai apprivoisée, je me relâche un peu. »

« Fut une époque où Éric Lapointe arrivait avec un plateau de 10 shots pis il te lâchait pas jusqu’à ce que tu les prennes. »

Avec les années, Angelo Cadet admet s’être rangé également. « Avant, je rentrais dans un party et je voulais être l’ouragan. Maintenant, je regarde l’ouragan passer, dit-il, sage. J’ai aussi arrêté de boire des shooters. Fut une époque où Éric Lapointe arrivait avec un plateau de 10 shots pis il te lâchait pas jusqu’à ce que tu les prennes. Disons que maintenant, j’aime mieux boire avec mon fils, faire un petit party avec lui. Dans tous les cas, l’important, c’est que ça finisse à 5 h du matin. »

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Et jusqu’à maintenant, la soirée s’enligne pour ça, même si divers invités de prestige manquent à l’appel. Prête à tout, notre rédactrice en chef Rose-Aimée tague Olivier Primeau dans sa story Instagram pour tenter de l’appâter, puis envoie une photo weird mettant en vedette un sideboob proéminent à Linso Gabbo, l’autre rappeur d’Omnikrom qu’elle connaît « sweet fuck all ». Saoule, elle se permet même de texter France Castel, trésor national du party [voir au bas de la page]. En fin de compte, les réponses seront aussi nombreuses que les réussites artistiques de Kevin Bazinet.

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23 h 27 – Rien ne va plus

Pendant ce temps, Lary Kidd ouvre un nombre incalculable de bouteilles à la minute, tandis que Tommy Kruise et Fab se relaient dans le rôle de DJ sur Spotify. En quelques minutes à peine, l’ivresse de nos invités semble avoir décuplé.

Près de trois heures après leur arrivée, les deux complices de Random Recipe viennent de comprendre qu’ils sont en présence du gagnant d’Occupation Double Bali, ce qui les motive à entreprendre une vive et généreuse session de selfies. « Pour vrai, je sais même pas t’es qui… », dit alors Misstress Barbara à Adamo, avant d’y aller également de quelques égoportraits. Tout aussi populaire, la bouteille de J.P. Chenet discrètement posée sur l’îlot fait jaser une autre partie des invités, car son bouchon a été soigneusement remplacé par un bout de pain pita. « C’est un gage de fraîcheur », estime Baz.

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Sur le point de quitter les lieux pour aller rejoindre « des bons copains », Lary Kidd fait ses au revoir précipités à tout le monde, ce que feront quelques minutes plus tard les doyens Misstress Barbara et Angelo Cadet. La soirée connaît un petit creux jusqu’à l’arrivée tardive de Frannie Holder, alias le miracle qu’on n’attendait plus.

Venant tout juste de terminer une représentation de La déesse des mouches à feu, pièce de théâtre dont elle signe la musique, la chanteuse et multi-instrumentiste de Random Recipe et Dear Criminals cherche ardemment l’alcool qui se fait (déjà) de plus en plus rare. « Je sais pas pourquoi je suis ici », avoue-t-elle, en textant certains de ses collègues théâtraux à venir se joindre à la fête. Trente minutes plus tard, une dizaine de nouveaux arrivants se pointent le nez dans le cadre de porte : sept jeunes comédiens probablement mineurs, la metteure en scène Alix Dufresne et… l’illustre Marc Béland. Il est une heure du matin. Décidément, le party vient de prendre une toute nouvelle tournure.

Trente minutes plus tard, une dizaine de nouveaux arrivants se pointent le nez dans le cadre de porte : sept jeunes comédiens probablement mineurs, la metteure en scène Alix Dufresne et… l’illustre Marc Béland. Il est une heure du matin. Décidément, le party vient de prendre une toute nouvelle tournure.

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Toujours bien en selle sur sa chaise de DJ, Kruise profite du remous à la porte d’entrée pour fumer un joint avec Adamo sur le bord de la fenêtre. Opportunistes, Baz et Jeanbart se permettent d’allumer une cigarette, ce qui déplaît forcément à notre coordo Émilie, maintenant seule capitaine à bord du bureau URBANIA depuis le départ de Rose-Aimée (qui a prétexté un tournage tôt le lendemain, mais qu’on devine plutôt consciente des risques de s’humilier si elle consomme une goutte de plus). « Tu voulais un party ? Ben en v’là un », lance Baz à Émilie, comme pour justifier son droit à l’infraction.

Sa bonne smoke terminée, le réalisateur se met à parler avec un gars qu’on n’avait pas vu avant, mais qui semble être là depuis un bout car il a une bière déjà bien entamée entre les mains. « Je suis un ami à Rony », précise cet inconnu, en regardant beaucoup trop attentivement les Gémeaux exposés à l’entrée du bureau. Les résultats d’un sondage mené auprès de tous les invités d’URBANIA et de Frannie Holder nous apprennent que personne ne s’appelle Rony et que personne ne connaît cet individu.

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Au moment où on commence à se dire qu’il faudrait peut-être le crisser à la porte, on le retrouve bien endormi sur le divan, un filet de bave lui pendant de la bouche. En face de lui, Sabrina Sabotage « discute » avec Jeanbart sans qu’on puisse être vraiment sûr que ce dernier y comprend quelque chose. Plus loin, Alix Dufresne profite de son incursion en sol urbanien pour écrire « PÉNIS » sur les post-its de tous les postes de travail du bureau. Une belle attention.

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1 h 19 – Rapprochements entre Adamo et Marc Béland

Bien attablé autour de l’îlot avec ses jeunes amis de théâtre, le doyen inusité de la soirée Marc Béland devient le nouveau pôle d’attraction. « Pour moi, la fête, c’est cette volonté de s’éclater ensemble, dit-il, avant d’émettre un doute. Mais des fois, je me demande si, finalement, le sens de la réunion ne serait pas juste une excuse pour se saouler. » La fête, prétexte à la consommation pour les Québécois ?

Interpellé par ces sages paroles, Adamo rejoint la conversation, qui se changera rapidement en tête-à-tête intime et absurde avec Marc Béland. Intime parce qu’ils se parlent pendant un gros 30 minutes à trois pouces de la face et absurde parce qu’ils ne se connaissent pas du tout. « Je suis un auteur, danseur et comédien. J’ai joué dans Annie et ses hommes », dit Béland à Adamo, en lui rappelant l’expression fétiche de son personnage Renaud : « C’est vendredi, on fait l’amour ! »

« Pour moi, la fête, c’est cette volonté de s’éclater ensemble, dit-il, avant d’émettre un doute. Mais des fois, je me demande si, finalement, le sens de la réunion ne serait pas juste une excuse pour se saouler. »

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« Ça me dit absolument rien, mais j’fais souvent l’amour le vendredi », répond Adamo.

Plus tard, la discussion se poursuit avec Frannie Holder, à qui Adamo propose de se lancer en business. « On se part un resto qui s’appelle l’Eggscalibur. Si le client réussit à sortir l’épée d’un œuf géant cuit dur, il gagne un déjeuner gratuit. Le soir, ça devient un pub : le Pablo resto-bar », explique-t-il, devant les yeux écarquillés de la chanteuse.

Il est 2 h 08 et notre coordo Émilie tire la plogue. « Je veux aller me coucher », dit-elle, rappelant aux gens que, de toute façon, il n’y a plus d’alcool. Après avoir siroté quelques restes de fonds de cannettes, les plus tenaces se rendent à l’évidence et mettent leur manteau. L’ami du mystérieux Rony se réveille alors d’une longue sieste.

À l’extérieur, Adamo et Marc Béland reprennent leur conversation. « Tu devrais écrire un livre », conseille à son nouvel ami de téléréalité le comédien de 60 ans qui, contre toute attente, est devenu le roi de la soirée.

Aussi insolite puisse-t-elle paraître, cette bromance d’un soir représente plutôt bien l’esprit de cette fête animée qui, au-delà de son motif initial de débauche, aura été un terreau fertile de rencontres et de discussions entre un verre de mousseux et une gorgée de rhum au goulot.

Quant à savoir si cette soirée aura permis une connexion humaine significative transcendant le hangover, la réponse demeure aussi floue que notre retour à la maison. Davantage un prétexte à des moments spontanés d’euphorie, de relâchement, de partage éphémère et de douce débandade sociale, le party n’est pas nécessairement gage de nouvelles amitiés sincères ou de concrétisation de projets d’envergure au Québec.

Remarquez, on attend impatiemment le livre d’Adamo avec la préface de Béland pour nous prouver le contraire…

FRANCE CASTEL

On aura eu beau la texter à répétition, France Castel était trop occupée à animer un événement-bénéfice pour se joindre à notre fête. Elle nous a par contre accordé un entretien téléphonique, loin des shooters et du chest de Lary Kidd.

« Durant la période hippie, y’avait cette idée de vouloir être libre, de s’appartenir, de défoncer les barrières. Le party, ça voulait un peu dire ça. Y’a eu des débordements, c’est certain, car c’est jamais fait prudemment, ces affaires-là… mais après, y’a eu des ajustements, observe-t-elle, avant d’analyser plus spécifiquement le cas du Québec. »

Avec les années, la chanteuse, comédienne et animatrice a su se tailler une place au palmarès des party animals les plus emblématiques du Québec. À 73 ans, elle a toutefois développé une sagesse festive. « Dans ma vie, j’ai eu des moments de fête complètement dans le coma… où c’était trop. C’était probablement une façon de masquer un certain désarroi, car les épisodes douloureux sont souvent des prétextes pour boire. J’ai aussi eu une époque plus béate, lors de laquelle j’étais portée par le moment présent et la vie. Bref, j’ai vécu toutes sortes de fêtes. Et maintenant, je ne désire plus me saboter, car je connais trop les risques. À mon avis, c’est d’autant plus joyeux comme ça. Quand tu dis “GO !” à la fête, c’est totalement euphorisant ! »

Au-delà de cette notion de plaisir, France Castel voit la fête comme un statement, une façon de participer aux mouvements socioculturels de l’époque. « Durant la période hippie, y’avait cette idée de vouloir être libre, de s’appartenir, de défoncer les barrières. Le party, ça voulait un peu dire ça. Y’a eu des débordements, c’est certain, car c’est jamais fait prudemment, ces affaires-là… mais après, y’a eu des ajustements, observe-t-elle, avant d’analyser plus spécifiquement le cas du Québec. J’ai l’impression que la fête fait partie de l’ADN de toutes les nationalités confondues, mais peut-être encore plus des Québécois. On est un pays de froid, de neige, on a eu à protéger notre culture… L’exutoire est peut-être donc un peu plus important. »