Une bonne bouffe «made in England»

Hugo Mudie a passé une semaine en Angleterre à chanter dans les pubs avec son groupe Medication, composé surtout de musiciens anglais. Il a décidé de s’intéresser à la cuisine anglaise, trop peu connue au Québec. Après être allé là-bas à plus de 4 occasions, tout ce qu’il se souvenait au niveau gustatif, c’était qu’il y avait des chips à des saveurs weird (agneau à la menthe). Il faut dire que les premières fois qu’il a visité ce pays, il était dans la vingtaine et ne mangeait pas vraiment (l’alcool et la musique, ça nourrit son homme). Voici ces plus intéressantes découvertes:

Nous étions dans la petite ville de Whitstable sur le bord du English Channel et nous nous sommes arrêtés dans un p’tit stand cute de bouffe où un homme à la coupe Longueuil écoutait du Meat Loaf. Les locaux m’ont fortement recommandé le CHIPS BUTTY.

C’est important de noter ici qu’en Angleterre, une «chips» est le mot pour décrire une frite chez nous. Par contre, une chips de chez nous (par exemple une Yum Yum) est une «crisp» ici. Quant à «Butty», c’est un slang pour dire pain beurré. À ne pas confondre avec l’expression «butty face» qu’ils utilisent aussi pour décrire quelqu’un de laitte, genre: «une face de cul».

En résumé, ce snack qu’on m’a décrit comme étant «ce qu’on donne aux enfants quand ils ont faim et qu’on n’a pas grand-chose» est en fait un sandwich aux frites. En tant que fusionniste culinaire, j’aurais dû essayer ça dans le passé, mais mon cerveau n’a jamais fait cette équation. C’est servi dans le genre semi-DIY où tu dois mettre les frites entre les 2 pains. J’ai voulu ajouter de la hot sauce, mais le dude m’a checké comme si je venais de dire que je voulais frencher la reine et m’a donné la bouteille de ketchup. Après la confection, j’ai pris une grosse bouchée et j’ai tout compris. C’était un pur délice. Le pain frais avec les frites chaudes à l’intérieur est un mélange aussi réussi que le sucré salé (pas l’émission). Si j’étais un vieil anglais qui chill sur le bord du Channel à journée longue (mon nouveau but dans la vie) je ne mangerais que ça et des huîtres avec du Tabasco.

NOTE: Je donne à cette cuisine fusion de pauvre enfant anglais un 9 / 10.

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De passage à Exeter, j’ai voulu me rendre à la cathédrale de la ville qui datait de v’là 1000 ans, mais faute de temps, j’ai plutôt décidé de prendre une bouchée de Cornish Pasty. Les Anglais qui nous accompagnaient en tournée aiment vraiment mon épique voyage dans les antres de la cuisine anglaise. Ils m’ont expliqué que cette pochette de pâte qui ressemble drôlement à un pâté jamaïcain était servie aux mineurs (comme dans Thedford Mines, et non l’âge que j’avais quand j’ai commencé à aller aux Foufs) pendant leur quart de travail.

C’était pas mal des restants (légumes et viandes), roulés dans une pâte semi-croustillante. La version que j’ai goûtée ne me faisait pas mal penser à de la tourtière, mais avec du steak en morceau. C’était assez boring comme mets et je n’avais aucune sauce pour pimper le tout. Eux autres trouvaient que c’était ben bon. J’imagine qu’ils ressentent un genre de réconfort semblable au pâté chinois pour nous quand ils prennent une bouchée de ce baluchon à l’attrait discutable.

NOTE: Si je passais 12 heures dans le noir à sniffer du charbon, je trouverais assurément ça meilleur. 5/10.

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Notre drummer avait une genre de fixation bizarre sur un arrêt que nous devions faire en chemin vers Liverpool pour aller goûter un truc typiquement british. L’incontournable repas était un Yorkshire Pudding géant avec un Camembert fondant à l’intérieur. Contrairement à son nom, le Yorkshire pudding n’est pas un pudding, mais bien un genre de pain de format vol-au-vent que les Anglais mangent juste le dimanche (?!), composé des ingrédients les moins chers possible, qui bourrent le plus possible (des œufs, du lait et de la farine).

On m’explique que normalement c’est fait dans des genres de moules à muffins. Ça se mange avec de la sauce de type «gravy» on top et des fois des légumes et de la viande. Le «pudding» en tant que tel était de gros format, alors tu pouvais découper avec tes mains le pain, et tremper dans le Camembert chaud (un peu le look «salade de taco tsé»). Le pain tout seul était très très ordinaire, mais avec le cheese c’était très savoureux. Le genre d’entrée qu’il y aurait au Mikes l’hiver.

NOTE: Si tu m’offres ce pain tout seul, j’aime mieux manger de la poussière, mais avec le fromage c’était bon et je serais curieux de le manger avec de la gravy et quelques oignons. 7 / 10.

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Détour par l’Écosse où on s‘est arrêté dans un rest area. C’était un tout autre monde. Beaucoup de poteries. J’ai acheté un toutou à ma fille, un Scottish Terrier pour être raccord avec le lieu, et les Anglais m’ont presque forcé à acheter une boîte de Tea Cakes. Je ne suis pas trop trop dessert et j’ai les dents scrap alors j’évite, mais je devais essayer.

J’ai donc acheté ces petites merveilles. En déballant le magnifique packaging old school en aluminium rouge, je découvris à l’intérieur un genre de biscuit presque identique au Whippet. Je pris une bouchée et tout était identique à ce petit dessert classique québécois, à part que c’était fucking bon. Le chocolat était vraiment délicieux, la guimauve à l’intérieur crémeuse à souhait, et le p’tit biscuit de type Graham semblait être fait avec autre chose que des bouttes de cartons leftovers de l’usine Dare.

NOTE: C’était un vrai délice et j’ai trouvé très curieux que le Whippet soit en fait un rip off d’un dessert écossais traditionnel. Tout ça ne rend pas la chanson «Whippet» du groupe Exterio moins gossante pour autant. 8/10