Logo

Una poutine por favor

Par
Alexandra Nadeau
Publicité

C’est un jour comme tous les autres pour les employés de la Casa Quebecua. Les frites, avec un petit agrément de bière, baignent dans l’huile.

La classique sauce brune mijote dans les casseroles. Le fromage en grain « squwick squwick » attend patiemment à l’intérieur des sacs de plastique dans le réfrigérateur. Tout le portrait est des plus normaux pour un resto de poutine. Mais le détail qui fait que la Casa Quebecua est ce qu’elle est, c’est qu’elle est bien loin du parc Lafontaine et de La Banquise. Le petit resto mené par un Québécois a cela de très exotique : c’est le premier et le seul resto où on offre de la poutine en Équateur! Et sûrement un des rares en Amérique latine.

Zachary Robichaud est l’heureux propriétaire qui a eu l’idée d’ouvrir ce spot québécois à Quito, il y a de cela quelques années à peine. Amoureux de l’Équateur, il a eu envie de créer son propre paradis, c’est-à-dire un lieu où on se sent un peu au Québec, décorations sur les murs à l’appui, tout en ayant cette atmosphère un peu chaotique mais ô combien chaleureuse de l’Amérique du Sud. On observe ainsi une plaque d’immatriculation québécoise, un portrait de la Chasse galerie, de la ville de Montréal de nuit, des vestiges des Canadiens de Montréal… Et Zachary a voulu donner une ambiance un peu «chalet» avec les murs et le mobilier en bois, question d’amener l’après-ski jusqu’ici. Il manque juste un petit air des Cowboys Fringants en background pour que l’illusion soit complète. Tous les employés sont Équatoriens, et la clientèle principale est constituée d’Équatoriens. «Les Équatoriens adorent la poutine!» s’exclame Zachary, avec un bonheur contagieux. Le nom du resto démontre d’ailleurs cette fusion culturelle : « Quebec » et « Ecua », comme si les deux pays étaient prédisposés à bien s’entendre.

Publicité

Ça n’a pas été facile au début, raconte Zachary. Les gens ici ne connaissaient pas la poutine, et en espanol, putine ressemble un peu à putita, (ndlr : prostituée) alors il passait quelques drôles d’idées dans la tête des Équatoriens. Mais le concept a fait son chemin, et les gens d’ici ont adopté notre met bien québécois. On compte maintenant 8 sortes de poutines à la Casa Quebecua, dont l’éternelle classique, mais également celle «de l’ours», où à peu près tous les types de viandes s’ajoutent au trio frites-sauce-fromage habituel.

En plus de la difficulté de faire connaitre le concept, l’intégration à la culture équatorienne n’a pas non plus été facile. Considéré comme un « Gringo », Zachary a dû manger ses croûtes et montrer au voisinage que son resto était bien là pour rester. À l’époque, la Plaza Foch où se trouve la Casa Quebecua n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire un aimant touristique pour ceux qui veulent venir faire la fête dans la capitale du pays de la moitié du monde. C’était un peu plus trash, ça jouait dur, et ce n’était pas trop sécuritaire de s’y promener. Mais aujourd’hui, le quartier est plus que dynamique, le petit resto y a une très bonne réputation, et beaucoup de Québécois de passage viennent s’y poser, question de se sentir à la maison le temps d’une bonne poutine.

Pour en savoir, découvrez cette capsule vidéo :

Publicité