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La politique vous écoeure? Vous n’êtes pas seul, elle m’écoeure aussi. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé à l’été 2008. Et vous, que ferez-vous?
Il doit bien y avoir moyen de se sortir de ce bourbier politique multi-paliers, non? Le fédéral, le « provincial », le municipal, rien ne va plus dans l’œil du citoyen. Malheureusement, souvent avec raison. Oui la nature humaine est forte, c’est une évidence, mais on ne peut pas se dire bêtement que ça ne changera jamais, que tous les partis sont du pareil au même et que c’est comme ça que ça marche en politique.
D’ailleurs, je ne veux rien savoir de faire de la politique « autrement ». La politique, la vraie, est une chose noble à la base et il faut y revenir. Ce sont les trop nombreux clowns en politique contemporaine qui font, justement, de la politique autrement et ça donne ce qu’on n’aime pas. Mettre les intérêts personnels et particuliers de côté pour s’impliquer dans le sens du collectif, sinon, ne pas y aller. Trop de politiciens actuels ne se sont jamais posé la question sous cet angle.
Alors après avoir lu ce court billet, je souhaite sincèrement que vous fassiez appel à votre sens de l’écoeurement et que vous posiez un geste concret pour la changer cette politique navrante. Quelle que soit la nature de votre implication. Du militantisme direct, une simple carte de membre, une candidature, une contribution au parti qui vous représente le mieux, faites quelque chose, quel que soit ce parti. Et si mon texte réveille des militants de partis qui prônent l’inverse de la plateforme que je soutiens, tant mieux pour eux! Ça s’appelle la démocratie et il est normal que ces gens militent pour le parti qui les rejoint.
La résignation sera toujours la pire des réponses. Si vous n’êtes pas contents de la politique environnementale actuelle, militez pour un parti qui veut vraiment la changer. Si vous trouvez que le budget n’était vraiment pas sur la coche, soutenez une formation qui n’a pas que le déficit zéro en tête (rappel à nos amis visionnaires: des coupures dans certains services coûtent souvent plus cher en dommages collatéraux à réparer par la suite). Si vous trouvez anormal qu’on « dépolitise » un organisme en remplaçant tous ses dirigeants nommés par le gouvernement précédent (belle contradiction), aidez un parti qui veut que les nominations importantes soient faites par l’Assemblée nationale et non par un gouvernement trop souvent partisan.
Quand je me suis fait dire par des libéraux au pouvoir que le rapport d’impôt unique que je prônais comme porte-parole de l’opposition était une bien bonne idée mais que leur ligne de parti les empêchait de voter en sa faveur, malgré les 500 millions d’économie qui y sont reliés, j’ai trouvé la politique laide.
Quand je me suis fait dire, de mon temps au PQ, que ce n’était pas le temps de parler de souveraineté, j’ai trouvé la politique moche.
Quand je voyais des parlementaires se lancer des insultes et s’accuser d’être des bandits, pour ensuite se serrer chaleureusement la main en se souhaitant de Joyeuses Fêtes (au cas où un restant de budget discrétionnaire ministériel puisse aider un projet local, sait-on jamais), je trouvais la politique insignifiante. Bien sûr, on s’y attend à ce genre de choses quand on se lance en politique, mais ce n’est pas parce qu’on s’attend à une chose qu’elle nous rebute moins quand elle se concrétise.
Et dans tous ces cas, il semble que la moelle épinière n’entre pas dans la composition d’un plan de carrière d’élu qui voit son implication, précisément, comme une carrière. Quand je vois les partis d’alternance (PQ et PLQ) dire une chose en campagne et en faire une autre au pouvoir, en insistant bien sûr que c’est la faute du gouvernement précédent, je me dis que cette alternance a bien assez duré. Mais c’est à la population de décider. Et cette population a pleinement le pouvoir d’y mettre fin si elle est écoeurée de la politique actuelle. Suffit d’avoir le courage de faire confiance à ce qui nait, face aux éternels deux partis qui déclinent avec le temps. Les plus beaux changements apportés par le PQ l’ont été dans son premier mandat au pouvoir. Nous en sommes à son cinquième. On ne compte même plus les mandats libéraux.
Alors ma réponse à tous ceux qui détestent la politique: faites-en au plus vite. Parce que la seule assurance qu’on a, c’est que si ceux qui détestent ce qu’ils voient en ce moment n’y vont pas, ce sont ceux qui aiment ce qu’ils voient qui iront, et rien ne changera.