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Un pénis pour l’Australie

Pony explique son projet de bénévolat dans un refuge pour animaux au pays des kangourous.

Par
Jean-Baptiste Demouy
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« L’Australie brûle », « le pergélisol fond », « les océans se vident », et j’en passe. Les phrases choc n’en finissent plus de s’empiler… et de nous démoraliser.

N’empêche, la colère de la jeune génération commencent à faire bouger les choses, et une de ses têtes de proue, Greta Thunberg est même devenue personnalité de l’année de Time magazine.

Donc, la conscience est là. Les actions, elles ? Pas toujours. Bien sûr, les gouvernements et les entreprises ont une responsabilité, mais ne sous-estimons pas notre pouvoir de changement.

Gabrielle Laïla Tittley aka PONY, designeuse et illustratrice, a justement décidé de prendre ce pouvoir à deux mains en s’engageant pour les feux en Australie, et partira un mois travailler bénévolement dans un refuge pour animaux. On les a vus aux infos ces feux. On en connaît l’ampleur et l’impuissance de l’humain face à eux.

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C’est son amour pour les animaux qui l’a poussé à développer son projet. « Je me sens depuis toujours un calling pour les animaux. Je ne sais pas si je préfère les animaux aux humains (rires), mais ça a toujours été mon rêve de travailler avec eux. En voyant l’urgence et le manque de main d’œuvre, je me suis dit que c’était le bon moment. » Elle a eu le cœur brisé en voyant les animaux meurtris, ces koalas qui ont ému la planète entière, et le milliard d’animaux qui auraient déjà péri.

Terrifiée, Gabrielle l’est. Mais sans ressource, loin de l’être. La designeure a conçu il y a quelques années le pénis géant, Mr. Lonely, éjaculant de la neige pour une vitrine de Noël. Je ne sais pas pour vous mais pour ma part, je suis bien triste de n’avoir jamais vu ça, je pense que mon Noël eut été bien plus intéressant. Mais bon. Ce pénis qui l’a accompagné au cours des années a été mis en vente.

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Pourquoi vendre cette œuvre magistrale ? Afin de financer son voyage. « Il a fait son temps avec moi et avec mon projet de voyage, je me suis dit que cette œuvre pouvait m’aider à créer quelque chose de positif. Et si tout se passe bien, je devrais m’envoler pour l’Australie en juillet. »

Et quand on lui pose la question de l’impact écologique d’un vol de Montréal vers l’Australie, elle répond simplement : « Y a pas vraiment d’autre façon de se rendre là-bas, on s’entendra. »

La jeune entrepreneure qui a développé sa marque de fringues est déjà très sensible à la cause environnementale. « Je suis terrifiée et j’ai l’impression que c’est la fin du monde. Je travaille dans les vêtements et ce n’est pas évident d’être entièrement écoresponsable. Financièrement, on est limités et tout joue contre nous. » Il est difficile pour une petite structure d’avoir des prix de tissus bio ou écoresponsables attractifs quand les commandes sont des petites quantités.

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Mais cette végétalienne depuis l’âge de 16 ans n’en démord pas, « Notre production est déjà locale à 60 % et en 2020, je vais aligner une bonne fois pour toutes ma job avec mes valeurs. » En essayant de s’associer avec d’autres brands pour faire baisser les coûts de production, ou encore en travaillant avec des entreprises de tissus faits à partir de plastique recyclé, le but de la manœuvre est de réduire son empreinte écologique et de raccourcir le circuit de production.

Et en attendant son départ en Australie, Gabrielle nous a délectés d’une belle photo avant que Mr. Lonely ne vogue vers de nouveaux rivages.

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