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Un couple d’une autre époque
Imaginons ensemble une situation fictive. C’est l’histoire d’un couple qui fait vie commune depuis de nombreuses années. L’homme et la femme ont chacun un ensemble de responsabilités au sein du ménage, bien que ce soit l’homme qui ait décidé – seul – du partage des tâches, lorsque le couple a d’abord emménagé ensemble.
Comme avait l’habitude de le dire le premier ministre Bernard Landry : «Les besoins sont dans les provinces alors que les moyens sont à Ottawa».
La plupart des responsabilités qui ont une véritable influence sur le quotidien de leur vie de famille reviennent à la femme. C’est effectivement elle qui doit s’occuper de l’éducation et des soins de santé des enfants, de leur assurer un environnement sain, en plus de devoir gérer les conflits familiaux lorsqu’ils surviennent, pour ne nommer que ça. En somme, c’est elle qui s’occupe de tout ce qui se passe au sein de la famille en tant que telle. L’homme doit quant à lui notamment s’assurer de la protection de sa famille par rapport aux attaques potentielles des autres et soutenir financièrement sa femme pendant quelques mois si elle perd son emploi. Il livre également le courrier de la famille et établit certaines règles et normes que la femme doit respecter dans ses champs de responsabilités, concernant l’environnement des enfants ou leur alimentation, par exemple.
Pour arriver à ce partage des tâches, la femme doit remettre à l’homme une partie substantielle de son salaire, chaque année. C’est de cette manière que l’homme peut remplir ses responsabilités au sein du ménage. Sauf que vous l’aurez bien compris : l’homme ayant beaucoup moins de responsabilités que la femme, il réussit à se dégager un surplus financier intéressant. Lorsque la femme, elle, a de la difficulté à arriver à la fin du mois et doit donc se résoudre à dépenser moins pour ses enfants, l’homme, lui, a le beau jeu de prétendre qu’elle n’arrive pas à remplir ses responsabilités et réussit ainsi à argumenter que, pour assurer un niveau de vie suffisant à ses enfants, il doit leur fournir lui-même ce dont ils ont besoin, même si ces dépenses relèvent habituellement de sa femme.
«On se croirait à une autre époque», me direz-vous… genre en 1867. C’est à peu près ça.
Vous me voyez venir?
C’est exactement la situation conjugale qui prévaut entre le Canada et le Québec depuis la fondation de la confédération. C’est ce qu’on appelle communément le déséquilibre fiscal. La crise actuelle met plus que jamais cette disparité en exergue.
En effet, plus les semaines passent depuis le début de la pandémie de la COVID-19, plus l’étendue du fossé existant entre, d’un côté, le gouvernement du Canada qui annonce de nouveaux programmes d’aide à vocation sociale tous les jours dans sa tour d’ivoire et, de l’autre, le gouvernement du Québec qui lui, doit gérer la crise au quotidien sur le terrain, apparaît grand. Comme avait l’habitude de le dire le premier ministre Bernard Landry : «Les besoins sont dans les provinces alors que les moyens sont à Ottawa». Près de 40 ans après le premier référendum sur l’indépendance en 1980, il serait temps que nous en tirions les conclusions appropriées.
Après tout, on sait tous qu’en 2020, la femme est entièrement capable d’assumer toutes les responsabilités pour assurer la prospérité et la sécurité de sa famille.
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VUE DU FOND
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L’énigme a finalement été résolue! Voici le plan des banquettes pour la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale. En l’absence de l’autre député indépendant, Guy Ouellette, je serai donc positionnée toujours au fond, mais de l’autre côté du Salon bleu : celui du gouvernement. Lorsque je poserai une question, cela signifie donc que le ou la ministre interpellé-e ne pourra pas me répondre en face à face. Il est même possible que je sois dans le cadre de la caméra, derrière le ou la ministre, pour sa réponse. Décidément, la COVID-19 bouleverse vraiment toutes nos habitudes, même celles vieilles de plus de 150 ans de parlementarisme britannique!