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Un carnage d’araignées pour sauver la planète
L’araignée, cette mal-aimée, serait-elle sur le point de devenir le prochain antihéros de luxe?
Au fin fond de l’Alaska, des trippeux de bébittes se sont intéressés à l’effet qu’a le réchauffement climatique sur une redoutable prédatrice, l’araignée-loup. Kilo pour kilo, cette araignée est huit fois plus présente dans la toundra arctique que le mammifère dont elle tire son nom. Les chercheurs ont donc choisi des centaines de « volontaires » chez ces arachnides gros comme des trente sous et les ont placés dans des arènes sans possibilité de s’échapper. Et pour ajouter un peu de piment, ils ont placé la moitié des spécimens dans un « ring » à température ambiante et l’autre moitié, au chaud, à une température de deux degrés Celsius plus élevée afin d’imiter un contexte de changement climatique.
Let the games begin…
La question des chercheurs : que resterait-il des araignées? Le mode « bataille royale » allait-il prévaloir sur un système plus peace and love? Allaient-elles cohabiter en paix ou se massacrer? Pour en avoir le cœur net, les chercheurs sont donc revenus aux arènes d’araignées quelque 14 mois plus tard (après s’être eux-mêmes doré la couenne plus au sud).
Et quelle ne fut pas leur surprise : le carnage s’était bien produit, mais seulement chez les araignées emprisonnées dans des enclos chauffés!
Lorsqu’il fait chaud, les araignées-loup préfèreraient donc se transformer en cannibales plutôt que de fabriquer des embuscades mortelles pour leurs proies traditionnelles.
Lorsqu’il fait chaud, les araignées-loup préfèreraient donc se transformer en cannibales plutôt que de fabriquer des embuscades mortelles pour leurs proies traditionnelles. Mettre plusieurs de ces araignées dans une arène sans possibilité de sortir, c’est une recette gagnante pour des combats sans merci. De quoi faire saliver les amateurs de lutte de sous-sol d’église!
Mais pourquoi cette découverte macabre a-t-elle fait jubiler nos trippeux? Normalement, le buffet des araignées-loups est constitué d’un presque insecte : le collembole. Ce minuscule être vivant aime bien pour sa part se goinfrer d’un champignon qui produit des gaz à effets de serre en s’alimentant d’organismes en décomposition.
Et en quoi c’est une bonne nouvelle pour nous? En collationnant les unes sur les autres, les araignées-loup permettent au nombre de collemboles dans le sol d’augmenter. Résultat : celles-ci peuvent donc manger plus de champignons producteurs de gaz et ainsi donner potentiellement un sursis au réchauffement de la planète. Un petit changement de deux degrés plus chaud que d’habitude pourrait engendrer des changements insoupçonnés dans l’Arctique!
Un petit changement de deux degrés plus chaud que d’habitude pourrait engendrer des changements insoupçonnés dans l’Arctique!
C’est donc dire qu’indirectement, le changement de régime de l’araignée-loup pourrait permettre à l ’Arctique, et peut-être même au reste de la planète, de limiter la surchauffe alors que la température globale augmente.
Décidément, Dame Nature peut encore nous surprendre et sortir des jokers de sa manche. Après tout, si le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade, pourquoi le cannibalisme des araignées de l’Arctique ne pourrait pas nous climatiser un peu?
Pensez-y la prochaine fois que vous croiserez une araignée en ayant l’envie de l’écraser. Ça vaudra mieux pour votre karma… et celui de la planète.
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