Un break bien mérité, livré à domicile

Hélène Lacroix a travaillé avec des enfants toute sa vie, que ce soit en garderie, en CPE ou encore comme conseillère pédagogique. Une chose qu’elle a toujours aimé, c’est de pouvoir rencontrer les familles directement chez eux.

« Quand on rentre dans la maison, on comprend certaines choses par l’environnement. C’est un privilège : on voit, on sent, et on vit parfois la dynamique familiale. On se trouve dans une position particulière où on peut vraiment aider du mieux qu’on peut », raconte-t-elle.

Elle a aujourd’hui trouvé l’endroit idéal pour ce faire en travaillant pour l’organisme Le Petit Répit, qui offre aux familles de la grande région de Québec (et trois MRC environnantes) un service de soutien à domicile pour que les parents puissent prendre un break.

Dans certains cas, ça ressemble à du gardiennage : les parents ont besoin d’une soirée en tête-à-tête pour recharger leurs batteries, ils ne veulent pas confier leurs enfants à n’importe qui et n’ont pas un grand réseau près de chez eux.

Mais dans plusieurs cas, c’est autre chose, tout particulièrement lorsque les parents ont un enfant en situation d’handicap. Un « répit » peut donc devenir l’occasion pour enfin aller faire l’épicerie ou carrément… pouvoir dormir un peu. Ce sont d’ailleurs 50 % des parents qui restent sur place lors de la garde, précise Anne-Lise Mercier, directrice de l’organisme!

Même si les familles qu’elle aide ne vivent pas toujours des situations roses, Hélène Lacroix est loin de trouver son travail déprimant. « Quand on arrive, les familles sont tellement heureuses de nous voir arriver! C’est positif et valorisant aussi. Je sors de là, et je sais que j’ai fait plaisir à quelqu’un. Certaines familles ne sont pas au bout du rouleau, mais elles sont bien contentes qu’on les aide avant qu’elles en arrivent là. C’est de la prévention d’une certaine façon. »

Elle donne d’ailleurs l’exemple d’une mère qui se sentait un peu coupable d’avoir recours aux services du Petit Répit, puisque ses enfants étaient en bonne santé. « Mais elle avait quatre enfants, dont des jumeaux de dix mois. Ce n’est pas facile! Elle était bien mieux de prendre du répit que de se mettre à terre, d’être hospitalisée et que son conjoint se retrouve seul avec les quatre… On veut éviter que ça dérape. »

Sur place, Hélène Lacroix joue avec les enfants et leur donne les soins requis, qu’il s’agisse de faire les repas ou encore la routine du dodo.

Et parfois, elle a des conversations touchantes avec les parents. « On appelle ça le moment du cadre de porte. Quand on s’apprête à partir, c’est souvent là que les parents se mettent à jaser. Quand je quitte, je demande si ç’a bien été, si j’ai répondu à leurs besoins. Je peux aussi leur demander par exemple s’ils ont réussi à dormir… et c’est là qu’ils vont s’ouvrir, me raconter comment ils sont débordés ces temps-ci », raconte Hélène Lacroix.

« Ce moment-là est important. On est dans un mode respect et écoute, et si le parent ouvre la porte, on peut lui donner certains conseils ou lui faire penser à des choses à essayer. Mais on n’arrive pas directement avec une valise de trucs », explique-t-elle.

Maintenant, dans la vie d’Hélène Lacroix, la routine qu’elle suit, c’est celle des enfants auprès de qui elle travaille. Sa vie à elle est remplie de variété, ce qu’elle apprécie beaucoup à l’aube de la cinquantaine.

« On se promène de famille en famille, on voit toutes sortes de milieux. Il y a des journées plus difficiles, mais quand tu sais que le soir tu feras un répit plus calme dans une autre famille, ça t’encourage. Et aussi, aspect important, je peux maintenant faire mon horaire en donnant les disponibilités qui me conviennent! » dit celle qui n’avait pas du tout cette liberté lorsqu’elle travaillait en service de garde.

Plusieurs organismes à travers le Québec offrent des services de répit aux familles, en prenant les enfants dans des maisons spécialisées pendant quelques heures, mais Le Petit Répit est le seul à offrir ces services à domicile, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, en privilégiant une approche communautaire.

« On considère que pour les enfants, le mieux est de ne pas changer de place, de rester dans leur milieu de vie naturel. De garder leur routine intacte, ça aide beaucoup, surtout dans les cas où les enfants ont des besoins particuliers », explique Anne-Lise Mercier.

« Notre philosophie est basée sur une présence bienveillante. On reconnaît les forces des familles et on travaille avec elles plutôt que de considérer les familles comme étant problématiques. »

*

Tout le monde peut avoir besoin d’un répit de temps en temps, pour une multitude de raisons différentes. Si vous voulez prendre un moment pour sortir faire un petit tour à l’extérieur de Montréal ou tout simplement prendre une pause de transport en commun, le service d’autopartage car2go est là pour vous!