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Le suicide de Marjorie Raymond. Enfin, on se révolte, on crie «enough» l’intimidation. Good. Maintenant, si on tentait de mettre le doigt sur de véritables solutions.
On parle d’intervention de la part des professeurs, des directeurs d’école, des psychoéducateurs et même des policiers. On tente de traiter les symptômes, mais qu’en est-il de la source de la bête? Je crois qu’on oublie l’essentiel, le berceau du façonnement de l’esprit: l’éducation qu’on reçoit de nos parents. J’ai la profonde conviction qu’on sous-estime l’ampleur du rôle joué par nos vieux dans notre développement. L’environnement social et les contextes culturels forgent une part de ce que nous devenons, certes, mais à la base, ce qui façonne notre fond et les valeurs fondamentales qui régissent nos actions, c’est notre famille.
On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’éduquer?
À l’âge où ce qui semble le «plusss important ever du monde» à nos yeux est de réussir à avoir le plus d’amis Facebook possible et à se tenir avec la gang des cool à l’heure du midi, ce sont les parents qui sont en meilleure position pour ancrer férocement en leur progéniture le 11e commandement: Tu ne bullyeras point.
Les parents doivent faire comprendre à leurs chérubins que les insultes, les risées collectives et les jambettes à quelqu’un qui court sa vie dans le corridor, lui faisant faire un plongeon digne d’Alexandre Despatie, devant un groupe d’hyperventilés hilares, ça fait mal plus longtemps que la durée de cicatrisation du genou éraflé. (Oui, fait vécu.) On doit prendre le temps de leur expliquer concrètement ce que ça implique, le bout de vie que ça fout dans la noirceur. Parce qu’intimidation, à 12 ans, ça veut souvent dire «une autre affaire de laquelle y parlent dans le cours de morale pis que moi je fais pas ça voyons!». On doit leur faire comprendre que le harcèlement s’exprime à travers plusieurs formes de violence, qu’il se manifeste sous la forme d’un rire mesquin, d’un potinage sournois, ou d’un simple «Fif!». Il faut insister sur l’ampleur des ravages d’un geste qui peut sembler anodin, comme lancer un «t’es donc ben laitte, j’en reviens pas, aussi laitte qu’une autruche» (Ben oui, fait vécu #2.), mettre des miettes de Doritos dans le afro du gars qui a les A+, ou dire à quelqu’un qui fait de l’acné qu’on a un petit creux et qu’on aimerait goûter à sa face de pizza.
Évidemment, tous les parents ne sont pas équipés adéquatement pour transmettre efficacement ces préceptes de base. Et si on leur offrait des cours d’éducation? Pourquoi ne pas donner davantage d’outils communicationnels aux jeunes et à leurs parents? Pourquoi ne pas, lorsqu’un conflit survient entre deux étudiants, faire une séance avec un psy, l’intimidé et l’intimidant, au lieu de simplement octroyer des sanctions?
Les parents doivent enseigner à leurs jeunes que la vie est plus douce lorsqu’on déniche la beauté en chaque humain et surtout, qu’il y a d’autres façons d’être cool et «dans la gang» que de se joindre à un mouvement anti-quelqu’un ou quelque chose, que l’amour et l’allégresse communautaire, c’est beaucoup plus in.
Pour contribuer à cette démarche, j’ai élaboré pour vos rejetons ce Top 5 de ce qui nous rend cool dans la vie, à l’inverse du bullying.
1- Avoir confiance en soi. (Pssssst, c’est le secret pour presque tout dans la vie. C’est ce qui fera en sorte que tu pourras entreprendre tout ce que tu veux, être heureux plus souvent et frencher le Hot Stuff sur lequel tu trippes depuis 4 mois au prochain party.)
2- Ne pas avoir peur du ridicule, imiter occasionnellement l’animal de basse-cour de son choix.
4- Ne pas être sur Facebook. (merde.)
5- Savoir plugger «zombie» dans une conversation au moment opportun.